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epitoun
Dernière modification
06/05/2024 15:38 (il y a 8 mois)
Titres
Titre : 
La Nativité du retable de Bergheim
Localisations
Lieu de conservation : 
Type de Cote / numéro : 
Cote / numéro : 
SB.28
Commentaires descriptifs
Commentaire descriptif : 

La caisse du retable est divisée en deux parties. À senestre, la scène de la Nativité est représentée dans un encadrement de branches écotées, formant un arc orné de rinceaux de vigne avec grappes, feuilles et vrilles.

Restaurations
Commentaire Etat de Restauration : 

- Intervention de conservation, Michel Jeanne, 1987.

- Étude et restauration, Aubert Gérard, Anne Gérard-Bendelé, 1996.

- Identification du bois, Elisabeth Krebs, 2007.

- Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, Pantxika Béguerie-De Paepe, 2022.

Matérialité
Matériau : 
Commentaire Matérialité : 

Le relief de la Nativité est constitué de deux planches de tilleul, avec éléments secondaires assemblés. L’encadrement est constitué de plusieurs pièces de tilleul : une pièce pour chacun des montants latéraux, et deux pièces principales, avec éléments secondaires assemblés, pour la partie haute (l’arc orné de rinceaux de vigne, et les départs de nervures avec feuillages).

- Plusieurs parties ajourées d’origine : ouvertures des baies, mur et toit délabrés de l’étable.

- Fixation du relief de la Nativité sur le bâti de la caisse du retable en bois résineux : une cheville sur le bord inférieur, deux chevilles dans le haut au centre.

- Traces de fixation d’éléments du couronnement de la caisse (disparu) : cavités ménagées sur les départs de nervures de chaque côté de la partie haute de l’encadrement.

- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).

- Surface du bois endommagée par les décapages.

- Principaux manques : couronnement de la caisse ; auriculaire de la main gauche de Joseph ; bougie dans la lanterne ; petit doigt du pied droit de l’Enfant ; petite partie du bord du linge sur lequel repose l’Enfant ; plusieurs parties des rinceaux de vigne et des deux feuilles sur l’arc ; éclats et manques sur les saillies, notamment au bord des vêtements.

- Interventions postérieures : plusieurs restitutions, notamment feuille de vigne centrale, parties de la charpente, bord du petit toit de chaume, extrémité du majeur et de l’annulaire de la main gauche de Joseph, élément au bord de la lanterne, pouces des mains de la Vierge, petites parties au bord de son voile et de son manteau à senestre, extrémité des doigts et du bâton du berger.

Technique : 
Commentaire Matérialité : 

Bois décapé, vestiges de la polychromie d’origine et d’une polychromie des années 1860-1870. Retable décapé une première fois, avant l’application de cette polychromie du 19e siècle, puis à nouveau dans l'atelier de Théophile Klem (1849-1923) à Colmar, après l’acquisition de l’œuvre par le Musée Unterlinden en 1909.

Vestiges de polychromies :

Nombreuses traces de préparation blanche, recouverte en plusieurs endroits de rouge orangé.

- Feuilles de vigne : or.

- Grappes de raisin : bleu.

- Carnations : rose ; traces noires sur les yeux du berger.

Dimensions
Hauteur : 
140
Largeur : 
70
Unité de mesure : 
Représentations
Indexation Garnier-SMF : 
Commentaire Représentations : 

La naissance du Christ à Bethléem est relaté par l’évangéliste Luc (2, 7) « [Marie] mit au monde son fils premier-né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une mangeoire parce qu’il n’y avait pas de place pour eux à l’hôtellerie ». À ce bref récit s’ajoutent de nombreux évènements mentionnés dans les évangiles apocryphes, dont s’inspirent les représentations dès les premiers siècles chrétiens, et divers éléments issus de textes postérieurs en Occident, qui enrichissent et renouvellent en partie l’iconographie de la Nativité. La scène, inspirée d’une gravure de Dürer, reprend ici plusieurs traits iconographiques devenus traditionnels aux 15e et 16e siècles.

L’étable un peu délabrée et la mangeoire pour les animaux (ou « crèche »), sur laquelle repose l’Enfant nu, rappellent le dénuement dans lequel le Christ est né. La Vierge est figurée, non plus allongée sur son lit d’accouchée, mais à genoux, adorant le nouveau-né selon la vision de sainte Brigitte de Suède dans la grotte de la Nativité à Bethléem en 1372, que relatent les Révélations. Près de la Vierge se tiennent le bœuf et l’âne, mentionnés dans l’Évangile de l’Enfance du Pseudo-Matthieu, et Joseph qui porte une lanterne pour éclairer la scène. La lanterne peut évoquer la vision de sainte Brigitte, qui décrit Joseph apportant un cierge allumé dans la grotte, mais aussi indiquer que la scène se passe de nuit selon l’évangile de Luc et les récits apocryphes. Deux bergers s’avancent à senestre, le premier avec son chapeau à la main en signe de respect. Les habits masculins sont inspirés du costume civil de l’époque, en particulier le chaperon coiffant Joseph ou rabattu sur les épaules du berger, qui est muni d’une panetière et d’un bâton. À l’arrière-plan dans un paysage montagneux, un troisième berger regarde vers le ciel : les bergers, à qui apparaît un ange annonçant la venue du Sauveur, sont les premiers témoins de la naissance du Christ (Luc 2, 8-18). Leur présence est traditionnelle dans les représentations, soit dans la scène complémentaire de l’Annonce aux bergers, soit dans l’image synthétique de la Nativité, englobant l’Adoration des bergers dans l’étable (Luc 2, 16).

Créations / exécutions
Type de date : 
Date de création : 
Vers 1515
Période de création : 
Lieu de création : 
Commentaire Lieu de création : 

Rhin supérieur (Oberrhein), Strasbourg

Personne liée à l'oeuvre : 

Inspiré par La Nativité d’Albrecht Dürer, vers 1503, gravure sur bois (Bartsch 85) de la Suite de la Vie de la Vierge éditée en 1511.

Rôle : 
Historiques de collection
Nom du propriétaire : 
Date Propriété : 
1909
Commentaire Historique de collection : 

Retable provenant de la chapelle de la commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem à Bergheim (Haut-Rhin), ancienne commanderie des Templiers (dite au 15e siècle « leTempelhof de Saint-Georges »). Lors de la Révolution, retable enlevé, enfoui et caché par un habitant de Bergheim, qui le garde ensuite dans sa maison. Transféré dans la chapelle de l’hôpital de Bergheim vers 1830. Menacé d’être vendu à des antiquaires parisiens par l’administration de l’hôpital, le retable est acquis par la Société Schongauer en 1909, avec une contribution financière du gouvernement de l’Alsace-Lorraine.

Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives : 

« Le secrétaire dépose deux photographies du retable d’un autel qui se trouve à Bergheim […]. M. Winckler donne quelques détails sur cet autel qui doit provenir de la chapelle du Tempelhof, et date du quinzième siècle. Il fait remarquer la belle exécution des reliefs et l’originalité de la composition du retable. Malheureusement celui-ci a subi, dans les années 60, une prétendue restauration qui a fait disparaitre l’ancienne peinture et y a substitué une nouvelle qui le défigure. ».

Commentaire Bibliographies / archives : 

p. 21, n° 105 (« Autel à volets dans la chapelle de l’hôpital de Bergheim. Elégant travail exécuté par plusieurs maîtres avec l’aide de gravures contemporaines : Saint Georges à cheval, Annonciation, Adoration de l’Enfant Jésus, ermite en prière. […] »).

Commentaire Bibliographies / archives : 

p. 192 (représentation fréquente en sculpture du voile avec le visage du Christ, deux reliefs conservés au musée de Colmar).

Source
Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Sophie Guillot de Suduiraut et Laurence Brosse