David d'Angers, Pierre Jean

[Objets collectionnés]​

[Objets collectionnés]​ miniatures de l'école moghole de Murshidabad.

[Objets collectionnés] 6 cadres contenant des peintures et un album de dessins. Manuscrit Noms d’instruments de musique qu’il serait intéressant d’acheter en Chine.

Outre les propres travaux de David, furent ainsi donnés, par le sculpteur et sa famille, des sculptures de grande qualité de Jean-Antoine Houdon (1741-1828), de Philippe-Laurent Roland (1746-1816), d’Augustin Pajou (1730-1809), de François Delaistre (1746-1832), d’Antoine-Denis Chaudet (1766-1810)... mais également des dessins de Jacques-Louis David (1748-1825), d’Achille Devéria (1800-1857), de Caspar David Friedrich (1774-1840), de Théodore Géricault (1791-1824), d’Antoine-Louis Girodet (1767-1824) ou encore de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867), pour ne citer que quelques auteurs. Des peintures, des miniatures, des daguerréotypes, des photographies, des gravures et des objets de famille complétèrent cet ensemble déjà riche. L’inventaire après décès de Pierre-Jean David d’Angers nous permet de connaître la nature et l’étendue de la collection du sculpteur au moment de sa mort en janvier 1856 (AN, MC/ET/LIX/608). En dépit des imprécisions des dénominations ou du contenu des différents lots prisés, il ressort qu’elle consistait en un rassemblement d’œuvres et d’objets très variés dont la richesse et l’intérêt ont été soulignés par plusieurs études (Caso J., septembre 1980, p. 85-97 ; Okada A., 1986 ; Le Nouëne P. et Lesseur C., 1995 ; Le Nouëne P., 2005). Si les œuvres du XIX^e siècle, dessins et peintures, y sont prépondérantes, il n’est pas rare de voir apparaître des antiquités égyptiennes ou gréco-romaines, ou des œuvres a priori plus inattendues comme « six cadres contenant des peintures chinoises » (n^o 506) ou un « album (dessins chinois) » (n^o 527).

Quoique cet intérêt pour les arts et civilisations asiatiques ait déjà fait l’objet d’un catalogue en 1986 (Okada A., 1986), il continue de nous interroger aujourd’hui. L’approximation et probablement l’inexactitude des termes employés au XIX^e siècle pour les qualifier — la « peinture chinoise » pouvant être confondue à cette époque avec celle d’origine indienne ou perse — sont le signe que l’intérêt porté aux textes orientaux devança celui porté à l’enluminure, dont le véritable engouement, et conséquemment la meilleure connaissance, ne se développèrent que vers la fin du XIX^e siècle. Néanmoins, c’est bien de ce goût pour les arts asiatiques que révèlent les collections de David d’Angers données au musée d’Angers en 1901 puis en 1911, par la fille du sculpteur, Hélène Leferme (trente-deux miniatures indiennes sont données en 1901, inventoriées de MBA 365.1 à MBA 365.32 et quatre fixées sous verre en 1911, inventoriées de MBA 730 à MBA 733). David, tout comme ses contemporains, a connu les prémices de la découverte de l’Orient, « ce vaste mouvement d’ouverture [...] dont Victor Hugo, dans la célèbre préface des Orientales (1829) n’avait pas manqué de souligner l’irrésistible élan et les durables conséquences » (Okada, 2009, p. 19). Peut-être cet intérêt fut éveillé par un de ses proches, Théodore Pavie (1811-1896), brillant orientaliste, chargé de l’enseignement du sanscrit au Collège de France et grand voyageur qui avait rapporté de ses expéditions de nombreux documents et manuscrits asiatiques. Sans doute pouvons-nous même imaginer que c’est Théodore qui donna les œuvres évoquées ci-dessus à David. Quoi qu’il en soit, le sculpteur acheta par ailleurs une peinture indoue (Almée, gouache indoue, 31 x 17,5 cm, don d’Hélène Leferme, n.inv. MBA 730) qui avait appartenu à Girodet, comme l’attestent les notes d’Hélène au dos du dessin. On peut certes se demander si c’était l’œuvre en elle-même ou plutôt le souvenir du peintre qui avait prévalu dans cette acquisition. Pour preuve supplémentaire de son intérêt pour ces œuvres orientales précieuses, dont la délicatesse, l’épure des traits, la beauté des détails et la subtile construction de l’espace ne pouvaient que résonner en lui, il copia, tout comme Girodet avant lui, une miniature de Murshidabad, de 1760 environ, Femme se coiffant (BNF, Estampes, Réserve Od 53 4°, f.1), dans un petit dessin au crayon (Femme se coiffant, crayon graphite sur papier vergé, 13,6 x 9,5 cm, inv. MBA 364.9.1172). Il est enfin significatif que, dans le Catalogue de vente après décès de la bibliothèque de M. David d'Angers, en avril 1856, aient également figuré plusieurs ouvrages asiatiques ou concernant les Indes, tels Le Bhâgavata purâna, ou Histoire poétique de Krichna (n^o 131 du catalogue), traduit et publié en 1840 par Eugène Burnouf, le maître de Théodore Pavie ; La Bibliothèque orientale (n^o 132) d’Herbelot, Visdelou et Galand, de 1777-1779 ; Pérégrinations en Orient (n^o 140), d’Eusèbe de Salle, de 1840 ; ou encore Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes (n^o 179), de Raynal. Dans le fonds David de la bibliothèque municipale d’Angers sont conservés notamment deux ouvrages : Noms de quelques plantes, minéraux, animaux, usités dans la médecine chinoise qui est la copie d’un manuscrit chinois rédigé par un missionnaire (Ms. 1967), ou encore le manuscrit chinois, Noms d’instruments de musique qu’il serait intéressant d’acheter en chine (Ms.1967 bis).

Article rédigé par Véronique Boidard

Aside from David’s own works, the sculptor and his family also donated very fine sculptures by Jean-Antoine Houdon (1741–1828), Philippe-Laurent Roland (1746–1816), Augustin Pajou (1730–1809), François Delaistre (1746–1832), and Antoine-Denis Chaudet (1766–1810), as well as drawings by Jacques-Louis David (1748–1825), Achille Devéria (1800–1857), Caspar David Friedrich (1774–1840), Théodore Géricault (1791–1824), Antoine-Louis Girodet (1767–1824), and Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780–1867), amongst many other artists. This already rich ensemble was complemented by paintings, miniatures, daguerreotypes, photographs, engravings, and family objects. Pierre-Jean David d’Angers’ post-death inventory gives us an idea of the nature and extent of the sculptor’s collection at the point of his death in January 1856 (AN (French national archives), MC/AND/LIX/608). Despite imprecisions relating to the denominations or content of the various lots evaluated, it appears that it consisted of a collection of highly varied works and objects, whose richness and interest have been highlighted by several studies (Caso, J., September 1980, pp. 85–97; Okada, A., 1986; Le Nouëne, P., and Lesseur, C., 1995; and Le Nouëne, P., 2005). Although it consists mainly of nineteenth-century works, drawings, and paintings, there are also Egyptian and Graeco-Roman antiquities, and works that are a priori more unexpected, such as ‘six frames containing Chinese paintings’ (no. 506) and an ‘album (Chinese drawings)’ (no. 527).

Although this passion for Asian arts and civilisations featured in a catalogue published in 1986 (Okada, A., 1986), it continues to be of interest today. The approximation and probably the imprecision of the terms used in the nineteenth  century to describe them—‘Chinese painting’ was sometimes confused at the time with Indian or Persian painting—indicate that his interest in Oriental texts was greater than that for illuminated manuscripts, for which the real craze and greater familiarity only developed around the end of the nineteenth century. Nevertheless, this taste for Asian arts was evident in the collections of David d’Angers donated to the Musée d’Angers in 1901, and then in 1911, by the sculptor’s daughter, Hélène Leferme (thirty-two Indian miniatures were donated in 1901, attributed inventory numbers MBA 365.1 to MBA 365.32 and four placed under glass in 1911, and given the inventory numbers MBA 730 to MBA 733). David, just like his contemporaries, lived at a time when the ‘Orient’ was being discovered by Europeans, ‘this vast movement of openness (...), whose irresistible elan and lasting consequences Victor Hugo highlighted in his famous preface to Les Orientales (1829)’ (Okada, 2009, p. 19). Perhaps this interest was prompted by one of his friends, Théodore Pavie (1811–1896), a brilliant orientalist who taught Sanskrit at the Collège de France and who was a great traveller who had returned from his expeditions with many Asian documents and manuscripts. It is entirely conceivable that it was Théodore who donated the above-mentioned works to David. In any case, the sculptor also bought a Hindu painting (Almée, Hindu gouache, 31 x 17.5 cm, donated by Hélène Leferme, inventory no. MBA 730), which had belonged to Girodet, as attested by Hélène’s notes on the back of the drawing. It is unclear as to whether it was the work in itself or rather the painter’s memory that was the most important factor in this acquisition. As additional proof of his interest in these precious Oriental works, whose subtleness, finely drawn lines, beautiful details, and subtle spatial construction could only resonate with him, he copied—just as Girodet had done before him—a miniature by Murshidabad, dating from around 1760, entitled Femme se coiffant (‘Woman arranging her hair’) (BNF, Estampes (Prints), Réserve Od 53 4°, f.1), which he reproduced as a small pencil drawing (Femme se coiffant, graphite pencil on laid paper, 13.6 x 9.5 cm, inv. no. MBA 364.9.1172). It is also important to note that in the Catalogue de vente après décès de la bibliothèque de M. David d'Angers (post-death sale catalogue of Monsieur David d’Angers’ library), in April 1856, there were also several Asian works or works relating to the Indies: Le Bhâgavata Purâna ou Histoire Poétique de Krichna (no. 131 in the catalogue), translated and published in 1840 by Eugène Burnouf, Théodore Pavie’s master; La Bibliothèque Orientale (no. 132) by Herbelot, Visdelou, and Galand, from 1777–1779; Pérégrinations en Orient (no. 140), by Eusèbe de Salle, published in 1840; and Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes (no. 179), by Raynal. There are two particularly interesting works in the Fonds David held in the Angers Municipal Library: Noms de quelques plantes, minéraux, animaux, usités dans la médecine chinoise (‘Names of several plants and animals used in Chinese medicine’, which is the copy of a Chinese manuscript drafted by a missionary (MS 1967), and a Chinese manuscript, entitled Noms d’instruments de musique qu’il serait intéressant d’acheter en Chine (‘Names of musical instruments that would be interesting to purchase in China’) (MS 1967 bis).

Article by Véronique Boidard (Translated by Jonathan & David Michaelson)

p. 157-158, p. 157, fig. 1-3, p. 157, p. 158, p. 160-179, p. 162, ill. 2, p. 163, ill. 3, p. 167, ill. 7, p. 171, ill. 11-12 et fig. 11a, p. 172, ill. 13 et fig. 13a, p. 179, fig. 14a et ill. 14, p. 402, p. 424, p. 427, p. 428-435, p. 428-430, cat. 7, p. 430-431, cat. 7, p. 431-432, cat. 11, p. 432, cat. 12, 433-434, cat. 13, p. 434-435, cat. 14, p. 442, p. 446-447, p. 450-451, p. 460-462, p. 479, p. 479-480, cat. 2, 534-535

p. 75, p. 77, p. 82, p. 83, p. 89, p. 90, p. 91, p. 130, p. 143, p. 144, p. 149, p. 150, p. 151, p. 153, p. 158

oeuvres : Narcisse ; Ulysse

oeuvres : Narcisse ; Ulysse

oeuvres : Thétis ; Figure en marbre [Narcisse]

oeuvre : Thétis

oeuvre : Statue en marbre de composition [Narcisse ; Jeune Berger]

oeuvre : Un Berger [Narcisse]

oeuvre : Jeune Berger [Narcisse]

oeuvre : Jeune Berger [Narcisse]

oeuvre : Thétis