Rudier, Eugène
84-86 avenue Georges Clemenceau
Anciennement 83 avenue Georges Clemenceau
45 rue de Saintonge
37 rue Olivier de Serres
Bronzes d’art – Marque « Alexis.RUDIER./Fondeur.Paris »
Eugène Rudier est le fils d’Alexis Rudier, fondeur de bibelots depuis 1874. À sa mort en 1897, il reprend l’entreprise avec sa mère et se spécialise dans la fonte au sable. Il développe rapidement une large clientèle et devient, à partir de 1902, le fondeur attitré des œuvres d’Auguste Rodin.
Déjà trop âgé, Rudier n’est pas mobilisable pendant la Seconde Guerre mondiale. Sous l’Occupation, il continue donc à travailler et sa réputation est telle qu’il échappe à l’interdiction d’utiliser du bronze pour autre chose que la production militaire. Il est requis pour fondre des bronzes pour des musées ou des dignitaires allemands et réalise notamment des fontes destinées à l’embellissement de Berlin dans le cadre du projet
Germania
conduit par Speer pour Hitler. D’octobre 1941 à décembre 1943, il acquiert aussi à des prix surannés plus de cinquante bronzes du musée Rodin, pour les musées allemands ou pour des particuliers, et n’hésite pas à outrepasser les droits d’auteurs de certains sculpteurs. Il est proche d’Arno Breker, mais aussi de Franz Wolff-Metternich ou Hildebrand Gurlitt.
Dès le début de l’année 1945, le Comité de confiscation des profits illicites se penche sur l’activité de fondeur et de marchand d’art de Rudier en pointant l’irrégularité des écritures de la fonderie. Grâce à ses relations, les enquêtes n’aboutissent à aucune poursuite, sa réputation en demeure néanmoins ternie. Après son décès en 1952, comme il l’avait ordonné, ses archives sont brûlées et ses moules brisés.
Eugène Rudier - Hermann Goering
Eugène Rudier - Kunstschutz
p. 285.
p. 234-236.
Roberts Commission, Subject File, CIR # 2 - The Goering Collection, p. 42.