Portrait de Marie Cousin (?-1626), fille de Jean Cousin Père
Ce portrait de Marie Cousin, fille du peintre Jean Cousin le Père et de Christine Rousseau, est mentionné à Sens dès 1668 par André Félibien et par Roger De Piles en 1699. Lubin Rousseau, son grand-père, était lieutenant-général du bailliage de Sens. Ce panneau et les portraits de Jean II et Etienne II Bouvyer ont longtemps fait partie des collections de cette famille, liée à celle des Cousin, ainsi qu’en atteste un témoignage de Louis Hardouin Tarbé en 1799 : « On voit dans la ville de Sens plusieurs tableaux de ce grande peintre et quantité de portraits […] nous en connaissons trois qui sont chez la citoyenne Bouvyer : le Portrait de Jean Cousin exécuté par lui-même ; celui du chanoine Jehan Bouvyer, et enfin celui de Marie Cousin, sa fille unique » (Félibien 1666-1668, 3, p. 120-124 ; Piles (de) 1699, p. 459 : « On voit dans la ville de Sens quelques tableaux de sa façon et plusieurs portraits »). Les trois portraits encore connus ont ainsi été précocement rapprochés de l’art de Jean Cousin Père, bien que cette attribution ne soit aujourd’hui plus retenue. Il faut dire que les peintures ont souffert, probablement lorsqu’elles ont été dévernies au XIXe siècle (Firmin-Didot 1872, p. 60). Henri Bouchot les estime de la main de Jean Cousin Père vers 1550 et compare le portrait de Marie Cousin à celui de « MADAME COVSIN » de l’album dit Cousin par un apprenti anonyme (Bouchot 1904, n°211). Cécile Scailliérez (notice AGORHA) a plutôt suggéré le nom de Jean Cousin Fils. Il est vrai que les styles ne sont pas incompatibles.
Le fond qui nous apparaît aujourd’hui sous un aspect brunâtre était vert à l’origine. Il est impossible de juger de l’état initial du panneau en raison de son état de dégradation avancé. Toutefois, la composition adopte un schéma typique du portrait français autour de 1550, présentant la figure de trois-quarts et de buste, le regard tourné vers le spectateur et projetant son ombre sur le mur feint. Les dimensions moyennes indiquent que la destination de l'œuvre est vraisemblablement privée, à l’instar des deux autres panneaux conservés à Sens. Attribut inhabituel au sein des portraits, la pochette jaune tenue par Marie Cousin. Elle devait servir à ranger ou transporter des objets précieux, comme les riches bagues qui ornent ses doigts. Marie Cousin porte un chaperon à bavolet, une coiffe appréciée des femmes de la bourgeoisie. Son costume est à la mode autour de 1555-1560 et permet de dater l'œuvre dans ces années (en tout cas après 1552, année de son mariage avec Étienne II Bouvyer.
Usures ; lacunes ; chancis ; défaut d'adhérence de la couche picturale ; matité. Fond sombre initialement vert.
Restauration ancienne du 19e siècle, postérieure à 1840, peut-être à l'occasion de l'exposition universelle de 1878.
Panneau constitué d'une planche
[famille Bouvyer]
3 cachets de cire rouge posés sur un ruban de toile disposé horizontalement à mi-hauteur du panneau. Ils portent le motif d'un blason surmonté d'une couronne et encadré de deux banderoles et d'une figure d'animal dressé de part et d'autre (famille Bouvyer).
Nom et biographie de Marie Cousin.
étiquette de plus petite taille recouvrant partiellement la précédente
mari et femme
p. 14, repr. fig. 3.
p. 52.
note 1, p. 7.