Le Bourgeois, Marin
Le Bourgeois ou Le Bourgeoys ?
Marin Le Bourgeois naît à Lisieux, en Normandie, autour de 1550-1560. Les membres de sa famille exercent les métiers de serruriers, horlogers et arbalétriers. Il devient peintre, sculpteur, mais surtout ingénieur et inventeur, en se spécialisant notamment dans le domaine de l’armement. Sa première apparition dans les documents date de 1583, alors qu’il participe aux travaux de peinture pour l’entrée du duc de Joyeuse à Lisieux (Huard 1926, p. 177). Il est aussi resté dans les mémoires pour la création de « globes mouvans » et marque les esprits des grands hommes de son temps qui l’estiment « excellent en l’art de peinture et aultres arts et sciences », ou « homme du plus rare jugement en toutes sortes d'inventions, de la plus artificieuse imagination et de la plus subtile main à manier un outil de quelque art que ce soit qui se trouve aujourd'huy en Europe » (un document de 1608 le qualifie de « peintre [...], ouvrier en globes mouvans, sculpteur et autres inventions mécaniques ». Leproux, Nassieu-Maupas et Pillet 2020, p. 9). Le Bourgeois entre en 1591 au service de François de Bourbon, gouverneur de Normandie, en tant que peintre ordinaire. A partir de 1598, il est mentionné comme peintre et valet de chambre de Henri IV et obtient un brevet pour installer son atelier dans la Grande Galerie du Louvre (Leproux, Nassieu-Maupas et Pillet 2020, p. 15-16). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages : son Petit traité de l'analème vertical, dédié à Martin Ruzé de Beaulieu, et les Cinq Livres, qui compilent son savoir de peintre, sculpteur et ingénieur en décrivant divers procédés techniques comme le moulage. On lui doit également le Chartrier Le Gentil de 1594, qui comprend sept portraits de famille (cat. X), et un portrait de Henri IV à cheval (cat. X). Le musée de Lisieux possède depuis 1925 un fragment peint représentant une femme casquée, signé « M. Bourgeoys à Lisieux 1611 ». Nous savons d’après les documents d’archives que d’autres tableaux peints sont aujourd’hui perdus, par exemple un « tableau d’une bataille…pour assortir le premier qu’il [Antoine de Loménie, secrétaire d’Etat] a déjà » (Huard 1926, p. 178).