Adoration des bergers

Très proche d'un point de vue compositionnel et stylistique de l'Adoration des bergers de 1548 signée par Simon de Châlons (Avignon, musée Calvet), ce tableau du même sujet lui était habituellement rendu jusqu'à ce que Marie-Paule Vial remette cette attribution en cause en 1987 (La peinture en Provence au XVIe siècle, Marseille, 1987, p. 116-117, n°26). En effet, si l'invention peut lui être donnée, les différences morphologiques sont trop importantes pour rendre le panneau au maître avignonnais lui-même, ce qui nous incite à y voir une réalisation d'atelier. Selon Auguste Deloye, l'œuvre se trouvait auparavant dans l'église du couvent des Dominicains d'Avignon avant d'être déplacée dans l'église Saint-Pierre de la même ville en 1816 (Deloye 1879, p. 104, n. 1). Camille Larraz (2022) a prudemment suggéré qu'elle pourrait ainsi correspondre à une commande passée en 1554 à Simon de Châlons par la confrérie Notre-Dame-d'Humilité, dont la chapelle se trouvait précisément dans le couvent des Dominicains. Cette proposition est renforcée par la proximité stylistique du tableau avec des œuvres tardives de la carrière du peintre nous invitant à le dater autour de 1555. Simon de Châlons recevant de nombreuses commandes de retable en 1554, on peut raisonnablement imaginer que des membres de l'atelier aient participé aux différentes réalisations.

De nombreux emprunts italiens ont été repérés (Larraz 2022). Pour n'en citer que quelques uns, la Vierge reprend le fameux modèle de la Sainte Famille de François Ier par Raphaël, tandis que le berger agenouillé cite une Adoration des bergers de Parmigianino.