Piot, Eugène
Membre de la Société de l’histoire de France (1843)
Membre de la Société de l’histoire de Paris et de l’Île-de-France (1874-1881)
Membre résidant de la Société nationale des antiquaires de France (1843)
Membre correspondant de l’Institut archéologique de Rome (1865)
Membre de l’Académie de Saint-Ferdinand (1873)
Eugène Piot est issu d’une famille d’agriculteurs mais ne se destine pas à cette discipline. Le médecin de Louis XVIII, qui est aussi un proche convainc le père d’Eugène de le placer sous la responsabilité d’un professeur de pension dans le Marais à Paris. Très jeune, il hérite de la fortune familiale, obtient son bac et se dirige vers des études de droit. Ami de Théophile Gautier, ils apprennent ensemble le latin et fréquentent les musées parisiens. Piot quitte la capitale pour la Belgique puis la Hollande où il étudie la peinture. Dans ce but, il passe du temps à étudier les maitres anciens de l’art flamand à Anvers et Bruxelles. En 1838 il voyage en Italie, en 1839 en Allemagne puis visite l’Autriche, la Hongrie et le Danemark. Aux côtés de Gautier, il voyage en Espagne en 1840 avant de rentrer à Paris. Son retour est marqué par la création de la revue intitulée le Cabinet de l’Amateur. Dans ce projet, il s’entoure d’experts tels que Raoul-Rochette et Lenormand et confie l’illustration de sa revue à des artistes célèbres comme Delacroix et Meissonnier.
Le Ministère de l’intérieur le charge en 1846 de se rendre en Italie afin de « recueillir des renseignements sur la fonte des bronzes, l’orfèvrerie et les applications de l’art à l’industrie du XVe au XVIe siècle ». Il se déplace les années suivantes en Italie, en Grèce, en Sicile, en Angleterre et en Allemagne. C’est au cours de ces multiples déplacements qu’il développe son activité de photographe.
Piot est très attaché à l’Italie. Il y fréquente les marchands et les antiquaires comme Raffaele Barone à Naples à qui il achète des antiques. Une première vente aux enchères de sa collection a lieu en 1864. Il est contraint à plusieurs reprises de vendre des objets pour pouvoir faire de nouvelles acquisitions. Il cède des bronzes, des marbres, des terres cuites des faïences, des peintures et des médailles. Piot, souffrant, quitte Paris et s’installe en Italie où il s’établit de 1864 à 1868, date à laquelle il part pour l’Orient. Au cours de ce voyage, il visite Athènes, Smyrne, Corfou, Chypre, Beyrouth, Constantinople, Damas puis revient par Athènes et Naples. On sait qu’il retourne en Italie en 1869, 1870 et 1871.
Il est par ailleurs très actif lors des ventes parisiennes : il achète lors de nombreuses ventes d'antiques, comme la vente Pourtalès (1865) ou Paravey (1879).
A la mort d’Eugène Piot, son testament indique qu’il nomme l’Académie des Inscriptions et Belles-lettres légataire universelle et stipule « Après mon décès, valeurs, meubles, immeubles et objets quelconques m’appartenant, seront réalisés et le produit placé en rente sur l’Etat trois pour cent à son nom. Le legs universel est fait dans le but d’ajouter à l’indépendance et à la liberté d’action de l’illustre société, pour être employé à toutes expéditions, missions, voyages, fouilles ou publications qu’elle croira devoir faire dans l’intérêt des sciences historiques et archéologiques, soit sous sa direction personnelle par un ou plusieurs de ses membres, soit sous celle de toutes autres personnes désignées par elle. De plus, une rente de deux mille francs est laissée à l’Académie des Beaux-arts pour récompenser un ouvrage de peinture ou de sculpture exécuté d’après un modèle d’enfants (…). Enfin des legs d’ouvrages de choix sont faits au Louvre et au Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale ».
1838, 1846, 1864-1868, 1869, 1870, 1871
Eugène Piot est présent et achète des œuvres lors de la vente de la collection de bronzes du baron de Monville en 1861. (source : notice Agorha « Hippolyte Boissel de Monville » rédigée par Pauline d'Abrigeon)
p. 395-425
Publié dans le volume 2 du Dictionnaire des historiens d'art
Champs Répertoire des historiens d’art déplacés suite à mise en ligne de février 2011
Commentaire biographique : Archéologue, collectionneur, marchand d'art, peintre et photographe français
1842 : fonde la revue "Le Cabinet de l'amateur et de l'antiquaire" exclusivement destinée aux amateurs d'art, arrêt de la publication en 1846 ; 1843 : inaugure la "Gazette des tribunaux" ; 1846 : arrêt de la publication de la revue ; 1861 : reprise du "Cabinet de l'amateur et de l'antiquaire" ; 1863 : arrêt définitif de la publication ; nombreux voyages : Allemagne, Autriche, Hongrie, Danemark, Hollande, Belgique, Espagne, Italie, Grèce, .... ;
il se fait l'écho de critiques contre les arts décoratifs contemporains
Collections : Madone Piot de l'atelier de Donatello conservée au musée du Louvre ; un des premiers Français à apprécier et à acquérir la sculpture de la Renaissance italienne ; son cabinet accueillait aussi les arts décoratifs, notamment des faïences, des antiques, une importante bibliothèque et l'art islamique ; il fut à l'avant-garde du marché de l'art
Sujet d'études précis : art islamique.
Artistes étudiés : palissy
Techniques étudiées : objets d'art ; sculpture
Précision sur archives : une lettre d'Eugène Dutuit du 23 octobre 1885, boîte SNR 522 / département des Estampes de la BNF ;
Documentation personne : Bibliothèque de l'Institut de France : MS 2230, album photographique Eugène Piot, phot. n° 3 : portrait, debout, de 3/4, photographie, anonyme, v. 1860 ; id. phot. n° 4 : portrait, debout, de 3/4, photographie, par Antonio Perini, v. 1867 ; id. phot. n° 5 : portrait, en buste, de 3/4, photographie, par Antonio Perini, v. 1867 ; id. phot. n° 7 : portrait, debout, de 3/4, photographie, anonyme, v. 1850 ; id. phot. n° 8 : portrait, assis, de 3/4, photographie, anonyme, v. 1850 ; id. phot. n° 9 : portrait, debout, de 3/4, photographie, anonyme, v. 1850 ; id. phot. n° 10 : portrait, debout, photographie, anonyme, v. 1860.
Bibliographie de : 1842 : "Le Cabinet de l'amateur"
1846-1867 : "Le Cabinet de l'amateur et de l'antiquaire"... Tome I-IV, Paris, 4 vol. in-8 ;
années 1861 et 1862 -1863 : "Le Cabinet de l'amateur, Nouvelle série", 2 vols. in-4°;
1851 : parution de "l'Italie monumentale", premier livre illustré par la photographie ;
1873 : État civil de quelques artistes français : extrait des registres des paroisses des anciennes archives de la Ville de Paris, Paris : Libr. Pagnerre ;
monographie sur "Le Lorrain" ;
Schlosser, p.658
fils de Piot d'Hanneville ; ne pas confondre avec l'historien Piot, Charles (Guillaume Joseph Charles) (1812-1899)