Amphore pointue attique à figures rouges

Catalogue de la vente Noël des Vergers, n° 132

Description du catalogue de vente Noël des vergers (1867) :

132. — Amphore tyrrhénienne munie de son couvercle.

Vulci. Trouvée, avec quelques bijoux, dans la crypte fouillée en 1856 et 1857.

Hauteur totale 0 m 65.

Diamètre 0 m 47.

Zone supérieure, autour du col. Gigantomachie. Minerve casquée, couverte de l'égide, vêtue d'une tunique talaire et d'un péplus, lève la main gauche tandis qu'elle va percer de sa lance le géant Encelade, renversé à ses pieds : il est représenté sous la figure d'un hoplite ; son bouclier a pour épisème un lion à crinière hérissée. En avant, Neptune barbu et couronné de myrte terrasse le géant Ephiallès, également figuré sous la forme habituelle d'un hoplite armé de toutes pièces. Le dieu est vêtu de la tunique succincte et d'une petite chlamyde jetée sur ses épaules. Son bras gauche supporte le rocher de Nisyre (Apollodore, I, IV, 2) que, d'après la Fable, le dieu, d'un coup de trident, détacha de l'ile de Cos pour écraser son ennemi. L'arme que Neptune tient à la main droite est la hampe du trident, dont les pointes sont cachées par le corps du géant. — Entre les deux groupes est un arbre dépouillé de ses feuilles.

Revers. Thésée domptant le taureau de Marathon. Le jeune héros imberbe, entièrement nu et sans armes, appuie le genou sur le cou puissant du taureau qu'il a forcé à se courber à terre ; il saisit d'une main la queue de l'animal tandis qu'il tire à lui le lacet qu'il a attaché à un pied de devant (sur ce détail caractéristique grâce auquel on distingue principalement le combat contre le taureau de Marathon de celui contre le taureau de Crète, cf. J. de Witte, Cat. Durand, n° 336. — Ed. Gedlard, Auserlesene gr. Vasenb., t. III, p. 41).

Trois personnages assistent à cette scène : Minerve, la protectrice du héros, se tient derrière lui, la tête nue, portant d'une main son casque et de l'autre sa lance. Des deux autres, l'un est barbu, enveloppé dans son péplus qui recouvre une tunique talaire, et appuyé sur un bâton. On reconnaît Égée (Cf. Ed. Gerhard, loc. cit., p. 40, pl. CLXII). Le second, placé derrière Minerve, est assis sur un cube : il tient un sceptre d'une main, et étend l'autre en signe d'admiration. Il a les cheveux courts, est imberbe, vêtu d'une tunique talaire et d'un péplus.

Au revers du stamnos déjà cité, publié par M. Gerhard,on voit également un personnage royal tenant, un sceptre surmonté d'une fleur.

Zone inférieure. Combat des Centaures et des Lapithes. Armés de troncs d'arbres et de fragments de rochers, les Centaures barbus, aux oreilles d'animal, à la figure bestiale, ont complètement le type des satyres ; plusieurs même ont, comme eux, le front chauve. Les Lapithes sont armés de toutes pièces ainsi que les héros grecs. L'un des groupes, où l'on voit un guerrier à mi-corps que deux Centaures écrasent avec un quartier de rocher et un tronc d'arbre, représente l'épisode célèbre et si souvent reproduit de la mort de Cénée ; le fils d'Élatus et d'Hippia, qui était invulnérable, accablé sous les rochers et les troncs d'arbres, fut englouti dans la terre qui s'entr'ouvrit pour le recevoir.

De riches et abondantes palmettes aux anses, plusieurs zones variées séparant les deux registres de figures, complètent l'ornementation de ce vase aussi remarquable par ses dimensions que par la richesse des représentations qu'il porte.

Ce vase a été réparé, mais les peintures n'ont subi aucune addition moderne.

Il a été publié (N. des Vergers, l'Etr. et les Étr., t. III, p. 28 sq., gr. en cinq pl. XXXII-XXXVI).