Camille Trésontin fait partie des découvertes récentes de l’historiographie. Repéré dans les archives avignonnaises par le docteur Pierre Pansier au début du XXe siècle (Avignon, Bibliothèque municipale, ms. 5712, fol. 361, 383), il est connu uniquement à travers deux documents. Le premier, daté du 1er juillet 1547, le voit mis face à Simon de Châlons pour réaliser un retable commandé par Claude-Philippe Grilhet, noble de la ville d’Avignon, dans le cadre d’un concours. Le second recense son emprunt de 10 écus auprès de Simon de Châlons le lendemain de la convention. Trésontin est originaire du Dauphiné : le prêt d’argent le dit « pictor habitator interdum civitatis Viennensis, et interdum Avenionensis ». La version gagnante du concours est aujourd’hui identifiée au Retable Grilhet conservé à l’église Saint-Agricol d’Avignon et est jugée de la main de Camille Trésontin, alors que la perdante, attribuable à Simon de Châlons, se trouve en collection particulière avignonnaise. Le Retable Grilhet constitue donc la seule œuvre autographe du peintre viennois. Bien que le panneau central soit perdu, nous conservons les deux volets latéraux qui montrent le commanditaire et sa famille : son fils Julien Grilhet et son épouse Hélène de Gondi d’un côté, et lui-même et son petit-fils Charles de l’autre, accompagnés de leurs saints protecteurs. Son style dévoile un artiste au carrefour de diverses influences : il démontre une certaine connaissance de la peinture flamande, particulièrement détectable dans le paysage et les portraits qui ne sont d’ailleurs pas sans évoquer la production de Corneille de Lyon, mais aussi des œuvres bellifontaines (voir Larraz 2022).