Portrait d'une jeune fille
Ce portrait appartenait, selon une note manuscrite au verso d’une photographie de la documentation des peintures du Louvre, à une vieille famille avignonnaise avant de passer à deux reprises sur le marché de l’art sous l’appellation « école française du XVIe siècle ». Le cadre à édicule et incrustations de marbre, typique de la production de Corneille de Lyon et de son entourage, pourrait être original. C’est d’ailleurs de ce dernier que le portrait se rapproche d’un strict point de vue formel, en premier lieu par son cadrage resserré sur une figure en buste dont les mains ne sont pas visibles. La femme, anonyme, se détache d’un fond sombre inhabituel pour l’époque, mais il n’apparaît pas avoir été repeint. C’est le costume qui attire particulièrement l’attention dans cette œuvre : la coiffe, sorte d’escoffion blanc à motifs végétaux brodés noirs, est une occurrence unique au sein de ce corpus provincial. Le manteau à bordure fourrée est réalisé par de larges touches à effet moiré, contrastant avec le visage porcelainé et délicat de la jeune fille exécuté de manière plus détaillée. Il a été rapproché de la production de Camille Trésontin, car il se rapproche stylistiquement du Retable Grilhet et des personnages féminins (Larraz 2022). Le subtile mélange d’influences italiennes et provençales correspond bien au profil du peintre. Sa provenance avignonnaise va par ailleurs dans le sens d’une telle hypothèse.
Collection d’une « vieille famille d’Avignon » (documentation du Louvre) ; Galerie Charpentier, 24 mai 1955, lot 142 ; Palais Galliera, 5 décembre 1964, lot 14 ; localisation inconnue.
p. 89.