Lagouz, Jean
Jean Lagouz appartient à une dynastie de peintres active en Anjou dès les années 1520 et jusqu’à la fin de la première moitié du XVIIe siècle. Roland Lagouz, dit « le Picard », est un verrier, peintre et imagier qui travaille notamment à Seiches-sur-Loire au service de M. de la Bouessière. Cette famille, aux côtés de celle des Vandellant, est une des rares à avoir gagné une certaine notoriété dans la littérature. Ses membres sont déjà évoqués par leurs contemporains, Jean Louvet et Claude Ménard. Un des fils de Roland II Lagouz et Catherine Maucler, Jean le Jeune (son frère aîné né vers 1558 se nomme également Jean), semble s’être spécialisé dans le genre du portrait. Le greffier Jean Louvet nous dit que les Cordeliers d’Angers « ont faire faire en leurs cloistres, contre les murailles et parroiz, grand nombre de riches tableaux à huille par les Lagouz père et fils, peintres grandement estimez pour peindre, comme il se peut voir tant dans les églises qu’à l’hostel et maison de la ville, où il y a des portraictz au naturel de grand nombre d’habitants de la ville d’Angers, de qualité, tant de justice, maires, échevins, que ecclésiastiques et aultres habitans d’honneur et de qualité, juges et consuls ». Au XIXe siècle, Aimé de Soland prétend avoir vu des portraits de la main de Jean Lagouz, « largement peints et d’une bonne couleur ». Une anecdote racontée par Claude Ménard atteste du talent de portraitiste de Jean Lagouz, fils cadet de Roland II : lors de la venue d’Henri IV à Angers, le peintre aurait réalisé son portrait de mémoire. Ménard fait son éloge en des termes élogieux dans ce domaine : « Ce peintre des plus aimés se montra si bien maître à reproduire au vif la figure humaine, qu’aucun autre en France pourrait à peine lui être comparé ». Le portrait de Jean Lagouz a été gravé pour les Pandectes angevines de Claude Ménard. Il pourrait s’agir d’une reproduction d’après un autoportrait peint vers 1600-1610.
Jean Lagouz le Jeune épouse Yvonne Perrault. Plusieurs de leurs enfants sont baptisés entre 1595 et 1610, dont plusieurs seront peintres (Claude, Nicolas, Jean, Daniel, Charles et Laurent). De nombreux documents témoignent de son activité à Angers : décors la réception d’Henri IV en 1598, commandes récurrents d’écussons pour la municipalité, ou encore peintures, aux côtés de Gilbert II Vandellant pour l’entrée de Louis XIII en 1614 et 1620. Des commandes notariales nous renseignent aussi sur des tableaux religieux qu’il a réalisés pour des particuliers (en 1619, il charge par exemple un de ses fils du transport du tableau commandé par Urbain de Laval pour l’abbaye de Bellebranche).
p. 74
p. 380-382, sur l'ensemble de la dynastie Lagouz : p. 376-383
p. 436-437