Rabel, Jean
Peintre et graveur français, il est considéré comme « un des premiers en l’art de portraiture » (Essais de Guillaume Dupeyrat, fol 43v et 86 ; Journal de Pierre de l’Estoile, 1603).
Les détails de sa naissance et de sa formation ne sont pas connus. Il serait le fils de Jean Ier Rabel (v. 1520-1586), orfèvre et peintre-graveur, et Anne Kester ou Chestres. Il serait possiblement né à Beauvais vers 1548 ou en Flandres (Grivel 2009). En 1577, alors âgé de 29 ans, il se marie avec Denise Binet (Guiffrey 1915), mariage auquel Jacques Couste et Marc Duval, peintres, sont témoins. Il a un fils, Daniel, également peintre, graveur et miniaturiste, baptisé à Saint-Eustache le 3 septembre de l’année suivante, puis une fille Louise, baptisée le 23 février 1580 à Saint-Germain l’Auxerrois (cf. Fichier Laborde, Rapports et réseaux). Il habite alors rue Saint-Honoré, tout comme Jacques Patin, également peintre. En 1584, il vit rue des Carmes à la paroisse Saint Benoit. Après juillet 1586, il déménage rue Saint-Jean de Latran, à la Rose Rouge, puis à partir de 1590, rue Neuve-Notre-Dame, puis en 1597, cloître et paroisse Saint-Martial, et enfin à partir de 1600 jusqu’à sa mort, le 5 mars 1603, il habite dans une maison sur le Pont Saint-Michel (Fichier Laborde, Jal 1872, Grivel 2009).
Son atelier est surtout documenté à partir de 1580, en commençant par des images de piété. À partir de 1582, il édite des portraits et embauche Thomas Le Leu, également célèbre dans ce domaine. En 1583, il s’associe aussi avec Charles Mallery pour graver les portraits peints par Rabel. Après cette date, Le Leu et Mallery quittent l’atelier et sont remplacés par Jacques Granthomme et Léonard Gaultier : ils publient alors plusieurs suites de portraits des gens de la cour. Thomas Le Leu continue de publier des œuvres peintes de Rabel par la suite. Cette même année, Jean II Rabel est qualifié de « valet de chambre ordinaire de la reine de Navarre. » dans le contrat de mariage de Thomas Le Leu et Marie Caron bien que n’apparaissant pas dans les comptes de cette dernière (Grivel 2009, p. 235). En 1590, Rabel cesse son activité et cède ses cuivres à Jacques Granthomme. Ce dernier les remploie en effaçant le nom de Rabel puis en y ajoutant le sien à la mort de ce dernier. Sous le règne de Henri IV, il est alors nommé « valet de chambre du roi » entre 1600 et 1602 bien que là encore, il n’apparaît pas dans les comptes. Aurait-il reçu ces titres afin de pouvoir bénéficier des privilèges, mais sans gages ?
Denise Binet, son épouse en 1602 (Archives nationales, MC/ET/VI/169, partiellement transcrit in Grivel 2009, p. 255-257). L’inventaire après décès suggère qu’il avait un nombre substantiel de dettes. Jean II meurt selon Pierre de L’étoile le 5 mars 1603. L’inventaire après décès de Pierre Bonnard en 1642 indique que Jacques Pourbus avait peint un portrait du père « Feu M. Rabel ». Bien que Marianne Grivel suggère qu’il s’agit d’un portrait de Jean Ier, « Feu M. Rabel » en 1642 suggèrerait plutôt Daniel Rabel, mort dix ans plus tôt, que Jean II Rabel, mort 40 ans plus tôt). Il s’agirait donc d’un portrait de Jean II Rabel
L’attribution effective des planches entre les deux Jean Rabel est difficile pour les années 1570-1580. L’inventaire après-décès de Jean I Rabel qui met en lumière l’absence de portrait pourrait suggérer que ces derniers sont l’œuvre de Jean II, mais sans certitude (Grivel 2009, p. 246). Parmi les œuvres peintes de Jean Rabel, et gravées par Thomas Le Leu, il est possible d’indiquer certains portraits peints par le maître, comme le confirme la lettre des estampes (cf. Œuvres).
Famille Rabel : Jean I, père de Jean II, lui-même père de Daniel Rabel, mort sans enfant.
Famille Rabel : Jean I, père de Jean II, lui-même père de Daniel Rabel, mort sans enfant.
p. 47
I p. 155-156 ; II p. 289