Rabel, Jean
Peu d’informations sont conservées à son sujet. Déjà indiqué par Jules Guiffrey qu’il y avait des problèmes de chronologie dans la vie de Jean II Rabel, la vie de cet orfèvre est maître peintre a été mise en lumière par Marianne Grivel en 2009.
Elle suggère deux hypothèses sur les débuts de sa carrière : il est possible qu’il soit né en Flandres puis serait passé à Beauvais avant de s’installer à Paris ou qu’il soit né non loin de Beauvais à Fleury et aurait fait un voyage en Flandres autour de 1563-1566 où il aurait possiblement rencontré son épouse Anne Kester ou Chestres avec qui il a au moins un enfant, Jean II, également peintre et graveur. Ses liens avec Herman Mezebrinck et la famille Pourbus confirme un lien important avec Anvers et les Flandres (Grivel 2009).
Bien que nommé comme maître orfèvre à Paris, il ne semble pas avoir fait partie de la corporation parisienne. Marianne Grivel suggère qu’en arrivant à Paris, il aurait donc évolué vers l’activité de peintre-graveur, pour lequel il aurait déjà été formé.
La vie des deux Jean Rabel père et fils, est assez confuse pour les années 1570-1580. Un Jean Rabel est cité en 1571 pour un impôt de 40 sols qui est similaire à celui des « peintres en papier de la rue Montorgueil ». Son fils, Jean II, est alors âgé de 23 ans. Quatre ans plus tard, un Jean Rabel maître peintre est parrain d’une Marguerite. En 1578, l’épouse de Jean I, Anne Kaster, est marraine d’Anne Pourbus, fille du peintre Jacques Pourbus, la deuxième marraine étant l’épouse de Jean Patin, également peintre.
En 1571, Jean I vivait rue de Carmes puis à l’Université en 1576, près du collège de Picardie. En 1581, il est invité à quitter son logement pour cause de loyers impayés. Jean I s’installe alors dans le faubourg de Saint-Victor, paroisse Saint-Médard. Sa présence à Saint-Germain des Prés, en dehors des limites de la ville de Paris, et son statut d’étranger, expliquent l’absence de Rabel dans les corporations parisiennes.
Peu d’œuvres sont documentées. En 1576, il aurait travaillé sur le frontispice et les 8 gravures de La somptueuse et magnifique entrée du très-chrétien roy Henri III… en la cité de Mantoue par Blaise de Vigenère, dont la maquette de l’imprimeur est conservée à la Bibliothèque nationale de France. Le 5 juillet 1577, un marché est passé entre Jean Rabel et Nicolas Boucher, docteur de la faculté de théologie pour 1550 épreuves des portraits de François de Guise, de son frère Charles, cardinal de Lorraine et du tombeau de ce dernier pour l’illustration de son ouvrage. Le 11 janvier 1582, Jean Rabel est engagé auprès de Roggiero de Ruggieri de livrer un tableau de « nuict et bataille navale de la destruction de Troies », moyennant 25 écus soleil et les frais de mise en œuvre.
Le peintre meurt en 1586, toujours officiellement résident du faubourg Saint-Victor. L’inventaire après-décès est rédigé le 31 juillet de cette année à la demande de son fils Jean II, sa mère Anne Kester étant déjà morte (Archives nationales, MC/ET/XVIII/202, transcrit in Grivel 2009, p. 252-255). Le document indique plusieurs œuvres religieuses et une « drollerie des Flandres », 231 planches de cuivre et 22 livres de portraitures (de motifs ou de portraits ?). Marianne Grivel lui attribue également deux planches avec la mention « Jo. Rabel Bellovacus » (Adhémar 1938).
L’attribution effective des planches entre les deux Jean Rabel est difficile pour les années 1570-1580. L’inventaire après-décès de Jean I Rabel qui met en lumière l’absence de portrait pourrait suggérer que ces derniers sont l’œuvre de Jean II, mais sans certitude (Grivel 2009, p. 246).
Famille Rabel : Jean I, père de Jean II, lui-même père de Daniel Rabel, mort sans enfant.
Famille Rabel : Jean I, père de Jean II, lui-même père de Daniel Rabel, mort sans enfant.
p. 47
p. 63 n° 2 et 3
p. 204-205