Malet, Pierre
Adoration des Mages, 1532, Aix-en-Provence, cathédrale Saint-Sauveur
Christ en croix, 1534, Lambesc, musée du Vieux Lambesc
Incrédulité de saint Thomas avec au revers un Noli me tangere avec le chanoine Honorat Penchinat (achevé et signé par Simon de Châlons), Paris, musée du Louvre
Peu de choses sont connues de la carrière de Pierre Malet, peintre tournusien dont seule la carrière aixoise est attestée par les documents. La première pièce d'archives qui le concerne le voit passer contrat avec Catherine de Villamuris, veuve de noble Monet Roy, pour un retable destiné au tombeau de feu son mari à Aix-en-Provence. Dans le testament de ce dernier, établi en 1530, il avait en demandé à être enterré sous un retable représentant une Adoration des Mages, avec des volets illustrant les Onze mille vierges et les Dix mille martyrs, avec en outre les portraits des époux en prière. Jean Boyer, qui a découvert le document (1985), a rapproché de ce prix-fait une Adoration des Mages conservée dans la cathédrale Saint-Sauveur d'Aix. Cette proposition fut confirmée trois ans plus tard lorsque Boyer signala un Christ en croix daté de 1534 et signé « P. MALET PINXI[T] » (Lambesc, musée du Vieux Lambesc). Plus récemment, Sophie Kovalevsky et Marie-Claude Léonelli ont mis en lien un panneau double face conservé au Louvre et un contrat de 1534 où Pierre Malet est engagé par le chanoine Honorat Penchinat pour réaliser un retable montrant une Résurrection du Christ sur le panneau central avec des volets montrant d'un côté un Noli me tangere avec le portrait du commanditaire et la Rencontre à Emmaüs. De l'autre côté figureront l'Incrédulité de saint Thomas et l'Apparition du Christ à sa mère. Bien que le panneau du Louvre, qui figure une Incrédulité et un Noli me tangere avec un chanoine en prière, soit signé de la main de Simon de Châlons et daté de 1535, le style du peintre est le même que celui de Pierre Malet. On suppose donc que le retable a été achevé pour une raison inconnue par Simon de Châlons, établi à Avignon. L'origine tournusienne de Pierre Malet est confirmée par sa dette stylistique envers des peintres comme Grégoire Guérard (Larraz 2022).
Plusieurs attributions ont été réfutées : Patrizia Tosini a montré que les fresques de la chapelle Marciac de l'église romaine de la Trinité-des-Monts, que Nicole Dacos avait donné à Pierre Malet en 2003, étaient en réalité de la main du Lyonnais Guillaume Bonoyseau ; un Saint Roch du musée Calvet aussi rendu à Malet par Dacos a été replacé par Camille Larraz dans l'entourage de Simon de Châlons, laquelle a également refusé l'attribution d'une Sainte Famille de la Galleria Sabauda que Jean-Christophe Baudequin avait attribué au peintre tournusien.