Adoration des mages
On doit à Jean Boyer (1985) d'avoir rapproché cette Adoration des mages d'un contrat aixois daté de 1532 où le peintre Pierre Malet, originaire de Tournus, est engagé par Catherine de Villamuris, veuve de noble Monet Roy, pour réaliser un retable destiné à orner le tombeau de son défunt mari. Le prix-fait précise que le panneau central repésentera une Adoration des mages, complété de volets latéraux montrant les Onze mille vierges et les Dix mille martyrs comprenant également les époux en prière. Les revers, sont les sujets ne sont pas détaillés, seront en grisaille. Le tableau de la cathédrale était auparavant attribué à l'école du Pérugin et se trouve dans la chapelle des archevêques (on présume qu'il a été donné à la cathédrale par l'archevêque Monseigneur de Beausset). Nicole Dacos a repéré plusieurs inventions d'origine italienne, notamment issus du carton de l'Adoration des mages de Baldassare Peruzzi (pour le mage en torsion ou encore l'enfant à la main sur la hanche). La proposition de Jean Boyer a été confirmée en 1988 lorsque ce dernier redécouvrit un Christ en croix entouré de la Vierge et saint Jean signé « P. MALET PINXI[T] 1534 ». On reconnaît aisément la même main, tant par les visages placides que par les tissus aux drapés tubulaires. En outre, c'est à nouveau un modèle italien qui est employé par Pierre Malet : le saint Jean est repris d'un dessin d'après Raphaël (la Vierge évanouie, avec saint Jean l’Evangéliste et les saintes femmes devant le tombeau du Christ ; Larraz 2022, p. 30).
tombeau de noble Monet Roy ; cathédrale Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence, chapelle des archevêques (probablement donné par Monseigneur de Beausset en 1817).
p. 141-142, n° 35, trouve au contraire la date de 1532 trop précoce pour l’œuvre, qualifiée de « moderne » et datée plutôt des années 1560