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Publiée
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smarches
Dernière modification
21/02/2024 07:53 (il y a 10 mois)
Titres
Titre : 
La Nativité
Localisations
Lieu de conservation : 
Type de Cote / numéro : 
Cote / numéro : 
D.993.3.1-1
Commentaires descriptifs
Commentaire descriptif : 

Bas-relief appliqué sur la face interne du volet dextre de la caisse d’un retable.

Restaurations
Commentaire Etat de Restauration : 

- Intervention de conservation, musée du Louvre, 1984.

- Observation, Juliette Levy-Hinstin, Sophie Guillot de Suduiraut, 2021.

Matérialité
Matériau : 
Commentaire Matérialité : 

Relief composé de trois planches de bois (tilleul ?) assemblées verticalement par collage (planche senestre : L. 23 cm ; centrale : L. 16 cm ; dextre : L. 25 cm).

- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur le chant supérieur du relief, une cavité (diamètre : 0,5 cm) ; dans le bas du relief, sur le chant intérieur de la feuillure, deux cavités quadrangulaires (0,4 x 0,4 cm environ) aux angles fourchus.

- Revers dressé à la gouge. Feuillure taillée sur le bord inférieur (H. : 3,5 cm ; P. : 1 cm environ).

- Parties ajourées d’origine : les ouvertures, à senestre dans la charpente de l’étable, et à dextre dans le mur (baie derrière les bergers) et dans le pan de mur sur le toit.

- Travail détaillé de la surface du bois : sur l’architecture (assises des murs et dalles du sol soulignées par des lignes incisées), sur le chaume (travail au tremblé), le foin et la mangeoire, la barbe et les chevelures, la crinière de l’âne, le revers en fourrure du vêtement de Joseph ; coulure de cire indiquée sur la bougie.

- Écu (surface lisse, sans détails sculptés) sur la clé de voûte.

- Traces de fixation du relief sur le volet du retable : deux percements pour chevilles en haut à senestre sur le toit de l’étable ; restes de chevilles : deux à senestre et une à dextre dans le bas, une à dextre dans le haut.

- Traces de collage (d’origine ?) sur le chant senestre : incisions à la surface du bois pour renforcer l’adhérence du collage.

- Attaque d'insectes xylophages (actuellement inactive).

- Fentes et bois endommagé, notamment la planche centrale.

- Manques : corne gauche et extrémité de la corne droite du bœuf ; main droite du berger senestre ; main gauche de l’Enfant (partiellement) ; petite partie de l’extrémité du pan du voile de la Vierge ; petite partie du bord du toit à dextre ; angle inférieur dextre du relief ; éclats sur les bords et les plis des vêtements, sur les bords du relief.

Interventions postérieures :

- traitement insecticide (?) et consolidation en surface par application d’un produit au revers, aujourd’hui assombri (couleur brune) et en partie encore présent ; après l’attaque d’insecte xylophages, amincissement du relief sur les trois quarts de la surface du revers et sur le chant dextre (bois de couleur plus claire) ;

- comblements pour consolider le bois de la planche centrale avec un matériau de type « mastic » ;

- probablement dans les années 1930, peut-être lors de l’ouverture du musée en 1933 : relief appliqué sur un fond vertical et inséré dans un cadre de style néogothique ; la frise décorative ajourée sur le bord supérieur du cadre a été supprimée lorsque les reliefs de la Nativité, de la Fuite en Égypte et de la Présentation au Temple ont été assemblés postérieurement pour former un triptyque factice ;

- probablement lors d’une intervention au Louvre en 1984 à l’occasion de l’installation actuelle du musée : suppression du fond et du cadre ; au revers, pose de six petites pièces de bois collées sur le joint entre la planche senestre et la planche centrale pour consolider l’assemblage ; comblements avec de la poudre de bois liée à la colle dans le bord inférieur dextre et sur la planche centrale.

Technique : 
Commentaire Matérialité : 

Traces de polychromie :

Polychromie d’origine ( ?) : préparation blanche.

Polychromie postérieure : au revers, vestiges de préparation et de couleurs au bord des ouvertures ; sur la face vestiges de polychromie dans certains creux et lacunes de la couche brun-noir.

Couche actuelle : après décapage du bois, application d’une couche brillante brun-noir (vernis et cire teintée) lors de la pose du nouvel encadrement au 20e siècle (probablement vers 1933 au moment de l’ouverture du musée). La couche recouvre les cassures et les zones endommagées et empâte les détails sculptés en surface.

Dimensions
Hauteur : 
91
Largeur : 
64
Profondeur : 
3,5
Unité de mesure : 
Représentations
Indexation Garnier-SMF : 
Commentaire Représentations : 

La naissance du Christ à Bethléem est relaté par l’évangéliste Luc (2, 7) : « [Marie] mit au monde son fils premier-né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une mangeoire parce qu’il n’y avait pas de place pour eux à l’hôtellerie ». À ce bref récit s’ajoutent de nombreux évènements mentionnés dans les évangiles apocryphes, dont s’inspirent les représentations dès les premiers siècles chrétiens, et divers éléments issus de textes postérieurs en Occident, qui enrichissent et renouvellent en partie l’iconographie de la Nativité. La scène reprend ici plusieurs traits iconographiques devenus traditionnels aux 15e et 16e siècles. La Vierge n’est plus allongée sur son lit d’accouchée mais à genoux, ainsi que Joseph : tous deux adorent le nouveau-né selon la vision de sainte Brigitte de Suède dans la grotte de la Nativité à Bethléem en 1372, que relatent les Révélations. Joseph tient une bougie dont il protège la flamme de la main droite. La bougie, peut évoquer la vision de sainte Brigitte, qui décrit Joseph apportant un cierge allumé dans la grotte, mais elle peut aussi indiquer que la scène se passe de nuit selon l’évangile de Luc et les récits apocryphes. Le bœuf et l’âne, mentionnés dans l’Évangile de l’Enfance du Pseudo-Matthieu, se penchent vers l’Enfant nu, qui est couché sur le foin de la mangeoire faite de branches entrelacées. Deux bergers portant des chaperons, l’un le chapeau à la main en signe de respect, regardent la scène depuis l’extérieur, accoudés au bord d’une baie. Les bergers, à qui apparaît un ange annonçant la venue du Sauveur, sont les premiers témoins de la naissance du Christ (Luc 2, 8-18). Leur présence est traditionnelle dans les représentations, soit dans la scène complémentaire de l’Annonce aux bergers, soit dans l’image synthétique de la Nativité, englobant l’Adoration des bergers dans l’étable (Luc 2, 16). La représentation de l’étable, comme une salle voûtée d’ogives qui s’ouvre à l’avant par un arc brisé, s’inspire ici d’une gravure de Martin Schongauer, La Nativité (L. 5, B. 4), mais elle en diffère par plusieurs points. En particulier, l’architecture n’est pas délabrée et le toit est partiellement couvert de chaume. L’attitude de la Vierge agenouillée, mains jointes abaissées, évoque lointainement la même gravure.

Créations / exécutions
Personne liée à l'oeuvre : 
Rôle : 
Type de date : 
Date de création : 
Vers 1502
Période de création : 
Lieu de création : 
Commentaire Lieu de création : 

Rhin supérieur (Oberrhein), Bâle (Basel)

Personne liée à l'oeuvre : 
Rôle : 
Commentaire Créations / exécutions : 

Bas-relief inspiré, pour l’architecture et l’attitude de la Vierge, par la gravure sur cuivre, La Nativité, vers 1470-1480 (L. 5 ; B. 4).

Historiques de collection
Nom du propriétaire : 
Commentaire Historique de collection : 

Relief de la Nativité provenant peut-être, ainsi que la Fuite en Égypte et la Présentation au Temple, du retable du maître-autel de l'église Saint-Léger de Guebwiller (retable mis en place en 1502, remplacé en 1776 et probablement déposé dans la chapelle Saint-Michel adossée au chœur de l'église Saint-Léger). Ancien couvent des dominicains de Guebwiller, où un hôpital est installé en 1837-1838 (les trois reliefs sont mentionnés en 1859, 1884, et 1911). Musée du Florival, Guebwiller, dons de la Commune et de l'Hôpital Civil en 1933 (reliefs entrés dans les collections dès la fondation du musée en 1933, installé dans les locaux de l'école de garçons de la ville haute ; reliefs inscrits dans le premier registre d'inventaire, à huit colonnes, de gauche à droite : « 221 », « novembre 1933 », « Trois panneaux en bois sculptés en haut-relief avec cadre, Fuite en Égypte, la Nativité et la Circoncision XVe s [École Schongauer ?], « inconnu », « Dominicains de Guebwiller », « 15 000 », « Don de la Commune et de l'Hôpital Civil », « N° 8.8b 8c » ; chaque relief est présenté dans un cadre de style néogothique surmonté d'une frise ajourée). Musée du Florival fermé en 1939 (reliefs évacués avec d'autres gravures ?). Reliefs exposés en 1942 au château de la Neuenbourg à Guebwiller (reliefs, encadrés, présentés séparément). Réouverture du musée du Florival en 1959 dans l'ancien couvent des dominicains de Guebwiller (reliefs conservés au premier étage du chœur de l'église). À une date non précisée, les trois reliefs sont assemblés pour former un triptyque factice (mentionné ou reproduit en 1965, 1970, 1972). Ouverture du musée du Florival en 1984 dans l'ancien Grand Doyenné à Guebwiller (probablement à cette date, démontage du triptyque factice et suppression des cadres des reliefs).

Liens entre oeuvres
Type de lien vertical : 
Commentaire Type de lien vertical : 

Les trois reliefs, la Nativité, la Fuite en Égypte et la Présentation au Temple, étaient appliqués sur les faces internes des volets d’un même retable, vraisemblablement le retable, mis en place en 1502, du maître-autel de l’église paroissiale Saint-Léger de Guebwiller (Haut-Rhin). Les reliefs étaient superposés deux à deux : sur le volet senestre la Fuite en Égypte était placée au-dessus de la Présentation au Temple, sur le dextre la Nativité était associée à un quatrième relief, aujourd’hui disparu, figurant une scène complémentaire de l’Enfance du Christ comme l’Adoration des mages. Le format des reliefs suggère les dimensions des volets et de la caisse du retable sur laquelle ils se refermaient (chaque volet : H. 190-200 cm environ, L. 70-80 cm environ ; la caisse : H. 190-200 cm environ, L. 160 cm environ). La caisse pouvait abriter trois statues selon une disposition habituelle, par exemple la Vierge à l’Enfant en position centrale, entourée de figures de saintes ou de saints. La Vierge de douleur et le Christ de douleur conservés à Thann (inv. 761 et 767, Musée de la Société d’histoire « Les Amis de Thann ») pourraient provenir du couronnement de ce retable.

Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives : 

p. 116 (La Nativité, dans la galerie nord-est du cloître du couvent des dominicains à Guebwiller, près de la chapelle catholique, un excellent relief en bois du 16e siècle : « […] ein treffliches Holzrelief des 16. Jhs. Mit Geburt Christi. »), p. 115 (La Circoncision [sic] et la Fuite en Égypte, conservées dans la chapelle catholique de la galerie nord-est du cloître du couvent des dominicains à Guebwiller, œuvres charmantes du 15-16 siècle, d’une grande finesse et de conception savoureuse, malheureusement recouvertes d’épaisses couleurs : « […] reizende Arbeiten des 15.-16. Jhs. von grosser Feinheit und köstlicher Auffassung, leider mit dicken Farben überzogen. »).

Commentaire Bibliographies / archives : 

Text, vol. 1, p. 16-17, Tafeln, n. 20, 29 (La Fuite en Égypte et la Présentation au Temple « se trouvent dans l’une des salles de l’hôpital de Guebwiller » ; reliefs rapprochés des stalles d’Issenheim, datées de 1493, au musée Unterlinden de Colmar et rattachés à la même « école » de sculpteurs en Alsace).

Sources en ligne
Date de consultation : 
14/02/2023
Référence de notice : 
IM68000080
Date de consultation : 
14/02/2023
Source
Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Sophie Guillot de Suduiraut et Laurence Brosse