La Vierge au Calvaire
Statue sculptée et polychromée sur toutes ses faces, élément d'un Calvaire (groupe de figures sculptées évoquant la scène de la Crucifixion au Golgotha, ou Calvaire, le « lieu du crâne »). Statue placée à l’origine au couronnement d'un retable, ou sur une poutre de gloire dans une église ou une chapelle, à la droite du Christ en croix et en pendant de la statue de saint Jean.
- Identification du bois, Elisabeth Krebs, 2007.
- Observation, Pantxika Béguerie-De Paepe, Sophie Guillot de Suduiraut, Juliette Levy-Hinstin, 2022.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (tilleul), avec éléments assemblés.
- Trace de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, cavité cylindrique (diamètre : 3 cm environ) comblée par une pièce de bois.
- Trace de fixation (dans l’étau de l’établi et dans le retable ?) : un percement central de la base (diamètre : 3,5 cm, P. 10 cm ; peut-être d’origine) qui rejoint la cavité du revers.
- Dessous de la base : plusieurs percements de fonction non déterminée.
- Revers évidé : cavité creusée depuis le haut du dos (à hauteur des épaules) jusqu’à la base (?), refermée par une pièce de bois (L.11 cm, H. 67 cm environ ; fentes et flipots ; deux cavités anciennes dans le bas au centre : cavité inférieure diamètre : 1 cm, cavité supérieure, diamètre : 0,7 cm).
- Éléments assemblés à l’origine : pièce de bois refermant la cavité au revers ; pièce de bois (recollée) sur un pli du manteau, à hauteur du coude senestre ; peut-être une pièce au bord du manteau, au-dessus de la tempe droite (pièce encore présente sur une photographie de la sculpture vers 1920 dans la collection Carl von Weinberg).
- Bois involontairement transpercé lors de la taille, comblé par une pièce de toile, dans le bas de la robe à senestre, à la limite du manteau.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive) ; bois très endommagé à la base de la sculpture.
- Manques : une partie du bord du manteau au-dessus de la tempe droite ; nombreux éclats sur les bords du manteau et de la robe, sur les saillies des plis, les mains, la pointe de la chaussure.
- Interventions postérieures : consolidation du bois de la base avec de la colle ; restitution du bord et de plusieurs parties de la base : une vingtaine de pièces de bois assemblées lors d’interventions d’époques diverses (sur le sol, la surface du bois est travaillée différemment selon les pièces : soit lisse, soit travaillée au tremblé à l’imitation de la seule partie d’origine près du pied) ; comblement et restitution des plis du manteau et de la robe en partie inférieure ; ces réfections étaient déjà réalisées vers 1920, d’après une photographie de la sculpture dans la collection Carl von Weinberg ; sous la base, deux tampons de douane, l’un est appliqué sur une partie restituée.
Sculpture polychromée sur toutes ses faces. Vestiges de la polychromie d’origine mêlés à plusieurs (quatre ?) polychromies postérieures lacunaires. Des interventions brutales, chimiques et mécaniques (traces d’un outil contondant sur la guimpe, le visage et certains plis du manteau) ont beaucoup endommagé les polychromies et rendu très confuse la surface polychromée.
Polychromie d’origine :
Préparation blanche, très fine.
- Robe : rouge.
- Manteau : bleu.
- Carnations : rose pâle.
Tampon circulaire (douane), encre bleue.
KUNSTHAUS ZÜRICH / DEPOT / gotisch / trauernde Madonna / Leihgeber VII
Kunsthaus Zurich / Dépôt / Vierge de douleur gothique / prêteur VII
Étiquette en papier, partie dextre manquante.
[IN]VENTAR / N° 1971/18
étiquette en papier
Cette statue appartenait à un groupe de figures sculptées évoquant la scène de la Crucifixion du Christ au Golgotha, ou Calvaire, le « lieu du crâne ». La Vierge se tenait à la droite du Christ, en place d’honneur, et saint Jean à la gauche de ce dernier. La posture légèrement pivotante de la Vierge contribue à exprimer la douleur de la mère qui se détourne de la croix, et en même temps lève la tête et le regard vers son fils. Le geste de la Vierge, mains jointes abaissées retenant un pan de son manteau, rappelle celui de la Vierge d’une Crucifixion du Maître E.S. (L.32), mais l’attitude et la disposition du drapé diffèrent ici de l’image gravée. Selon l’iconographie traditionnelle, la Vierge est enveloppée dans un manteau qui couvre sa tête et elle porte une guimpe et un voile qui dissimulent les cheveux conformément à l’usage médiéval pour les femmes mariées ou d’âge mûr.
( vers 1465/1470 - 1519/1520 )
Rhin supérieur (Oberrhein), Suisse, Bâle (Basel).
Origine inconnue. Colmar, commerce de l’art. Collection Carl von Weinberg (Francfort-sur-le-Main, 1861-Rome, 1943). Mise sous séquestre, novembre 1938 et donnée au Liebieghaus (Francfort-sur-le-Main). Restituée à Richard von Szilvinyi (Vienne, 1899-Francfort, 1966), héritier de Carl von Weinberg, novembre 1952. Collection Johannes Hinrichsen (1884-1971), Alt-Aussee. Collection particulière, 1957. Dépôt d’une collection particulière au Kunsthaus de Zurich, 1971 (inv. 1971/18). Vente Sotheby's, Londres, 2003. Acquisition réalisée avec le soutien du Fonds régional d'acquisition pour les musées, 2003.
p. 7 (Alsace, fin du 15e siècle ; collection particulière, provient du commerce de l’art colmarien).
pl. 222 (annotation manuscrite : attribuée à Martin Lebzelter).
p. 276-277, 300, n° 323 (modèle d’une Vierge au Calvaire dans l’église de Schlierbach, Haut-Rhin).