Miséricorde, remployée et transformée en support de la statuette de saint Christophe (SB.4 a), provenant des stalles du chœur de l’église de la commanderie des Antonins d’Issenheim (Haut-Rhin).
Observation, Laurence Brosse et Sophie Guillot de Suduiraut, 2022-2023.
Sculpture composée de deux éléments : une partie d’origine (la miséricorde ornée d’une sirène) et une partie postérieure (P. 7 cm environ), assemblées afin de constituer une console.
-Partie supérieure de la miséricorde moulurée à cinq pans.
-Manques : une partie à dextre du bord supérieur mouluré ; éclats et usures.
-Interventions postérieures : dans la première moitié du 19e siècle, assemblage des deux parties pour constituer une console ; cavité (vis) au revers.
Couche brune et couches de cire appliquées sur le bois.
Donnée par […] / le 12 […] / Provient du […] / d’Issenhei[m]
Inscription manuscrite à l’encre brune sur une étiquette en papier.
« Donnée par [Gustave Saltzmann] / le 12 [mai 1858] / Provient du [couvent] / d’Issenhei[m] ».
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Peinture bleue.
Numéro du catalogue du musée, Champion, 1924.
Le thème de la sirène est d’origine antique. La sirène, d’abord femme-oiseau tentatrice entrainant les marins dans la mort (Homère), rejoint le bestiaire médiéval dès le 7e siècle en tant que femme-poisson, créature maléfique. À partir du 11e siècle, la sirène à une ou deux queues de poisson est abondamment représentée, notamment sur les chapiteaux romans ou les miséricordes de stalles, où sa forme s’adapte aux contraintes du support. Ainsi, cette sirène attrape des deux mains ses queues qui remontent de chaque côté de la miséricorde. Sa poitrine à peine modelée, ses cheveux courts et ses traits épais font douter de son genre, sirène ou triton.
Stalles datées de 1493, année de l’exécution ou de l’achèvement des stalles que fit réaliser Guy Guers, précepteur de la commanderie des Antonins d'Issenheim de 1490 à 1516.
Suisse, Rhin supérieur (Oberrhein), Bâle (Basel)
Relief provenant des stalles de l'église de la commanderie des Antonins d'Issenheim, datées de 1493, année de l’exécution ou de l’achèvement des stalles que fit réaliser Guy Guers, précepteur de 1490 à 1516. Stalles mentionnées aux 17e et 18e siècles. Citées en 1793 dans l’inventaire des biens de la commanderie d’Issenheim et sans doute dispersées avant la fin de 1794. Collection Gustave Saltzmann (Colmar, 1811- Nyons, 1872), peut-être réemployée à cette époque comme support sous la statuette de saint Christophe. Don Gustave Saltzmann en 1858.
[p. 113] « Nous observons qu’il règne tout autour du chœur une boiserie moderne en panneaux de bois de chêne, mais que les stalles qui sont aussi en chêne sont d’une structure antique ».
Provient des Antonins d’Issenheim, don Gustave Saltzmann 12 mai 1858 : Saint Christophe « sur une console ornée d’une figure qui tient dans chacune de ses mains l’un de ses pieds terminés à queue de poisson ».
p.33, n° 64 (provenant d’Issenheim, don Saltzmann [statuette de Saint Christophe seule mentionnée]).