Parier, Josué
Assomption et les consuls du Puy, 1598, Puy-en-Velay, cathédrale
Adoration des bergers avec Anne de Levis, duc de Ventadour, et Marguerite de Montmorency, 1600, Puy-en-Velay, cathédrale, sacristie
Portrait d'Antoine Talon, 1598
Portrait de Clémence Farnier, vers 1598
Josué Parier est certainement le peintre du Puy-en-Velay le plus connu pour la seconde moitié du XVIe siècle. Il appartient à une dynastie de peintres dont quatre membres ont pu être recensés par Emile Gautheron : Vidal Parier, mentionné en 1544, Antoine, vivant en 1551 et mort avant 1580, qui eut pour fils Josué. Ce dernier épousa Françoise de Beaux de Borne et eut plusieurs enfants, dont Guillaume, également peintre, et Françoise, femme de Jean Chalette, peintre de Troyes actif à Toulouse dont la production est aujourd’hui bien connue. D’après les documents disponibles, il logeait au coin des rue Raphaël et Grangevieille. Il est dit pupille en 1580. Il avait un serviteur, Antoine Bouls, cité entre 1593 et 1603. En 1607, Josué Parier figure au registre des marguilliers de Saint-Pierre-le-Monastier, où il est payé 7 livres « pour avoir faict trois escussons pour porter à la procession le lundy de Pasques (a pris le vin de ses serviteurs) ». D’autres commandes sont recensées à son actif : la même année, il est payé la somme impressionnante de 900 livres pour le retable du grand autel des Jacobins de Saint-Laurent. Ce salaire est l’indice d’un statut aisé au sein de la ville du Puy. Cette hypothèse est corroborée par le fait qu’il possédait deux maisons et de nombreuses créances s’élevant à près de 14000 livres.
Dans ses Mémoires, Jean Burel, bourgeois du Puy, évoque un tableau de la main de Parier : « Et ledict seigneur de Ventadour a demeuré en cette ville huict jours. Mais la ville l’a desfrayé de sa despance et a donné charge de fère ung tablier au petit autel de Nostre Dame de l’entrée de Saint-Pol et l’y fist mettre son pourtraict et de madame sa femme, à la ducque, et en a donné cent escus à un peintre nommé Parier, et fust tenu d’en fère ung autre et ugne chapelle de Sainct-Laurans ». Nous devons à Augustin Chassaing, qui édita cette chronique, de l’avoir identifié avec l’Adoration des bergers de 1600, comprenant les portraits du duc et de la duchesse de Ventadour, conservée dans la sacristie de la cathédrale. Les armoiries des Levis permettent en effet d’y reconnaître Anne de Levis, duc de Ventadour, et sa femme Marguerite de Montmorency. Sur cette base, diverses œuvres religieuses ont été données à Josué Parier, notamment l’Assomption et les consuls du Puy de 1598, basée sur le modèle de Federico Zuccaro pour les figures des apôtres au tombeau. Des inscriptions sur le bas du tableau identifient les différents consuls. Jean Penent, dans son étude sur la peinture toulousaine de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle, relève de manière intéressante que le portrait semble avoir été la véritable spécialité de Josué Parier.
p. 473
p. 19-25
p. 35