Cantini, Jules
8, rue Longue des Capucins
Lieu de naissance
157, avenue du Prado
Résidence principale
Château de la Colline de Marseille-Veyre (actuel Château Cantini, Lycée Marseilleveyre)
83, Traverse Parangon
Résidence secondaire: Maison de campagne, située en périphérie de Marseille.
Maison Jules Cantini. Lieux : 3 et 5 rue des Beaux-Arts (1852-1867), Cours Lieutaud (1868-1916), Scieries du Rouet (1859-1915), Atelier du Prado (1857-1915).
Jules Cantini possède une succursale à Paris, située de 1855 à 1863, au 248 quai Jemmapes (10e), et à partir de 1860, au 39 bis rue Sedaine (11e).
Jules Cantini est le cadet d’une famille nombreuse, d’origine pisane. Il est le fils de Gaëtan Cantini (? -1831), entrepreneur, « modeste marbrier » (Barré H., 1913, p. 109). Arrivé à Marseille au début du XIXe siècle, il fonde son atelier en 1808 (Barré H., 1913, p. 109) et développe son entreprise en 1823, s’associant au projet de réaménagement de la porte d’Aix, par l’obtention de l’adjudication des travaux de démolition de l’aqueduc (Richard É., 1999, p. 103). Il épouse le 13 frimaire an XIV [4 décembre 1805] Marie-Thérèse Magdelaine Farci, qui administrera dans les années 1830 un petit commerce de volailles et de comestibles (Richard É., 1999, p. 103).
Si Cantini revendique son appartenance à la communauté italienne, il considère Marseille comme sa patrie d’adoption. Il est ainsi naturalisé le 15 février 1888 (AN, BB/34/394 / 13231 X 87). Le marbrier a mené de nombreuses actions dans le domaine public et s’est fait connaître pour son œuvre ornementale dans la cathédrale Sainte-Marie-Majeure, dite « La Major ». En ce sens, il en vient à figurer « au premier rang des célébrités marseillaises », pour reprendre l’expression de l’historienne Éliane Richard (1999, p. 105).
Jules Cantini : marbrier-sculpteur
Jules Cantini entre à l’école gratuite de dessin de Marseille (future école des Beaux-Arts), avec son frère aîné Pierre, qui fonde, rue des Beaux-Arts, un atelier de sculpture décorative. En 1851, l’apprenti déplore la mort prématurée de son jeune cadet. Jules reprend alors l’affaire familiale et en fait « une véritable entreprise industrielle » (Raveux O., 2007, p. 55). Il figure ainsi dans l’Indicateur marseillais de 1852 sous la dénomination de « négociant marbrier ». Il se trouve à cette époque détenteur d’une scierie mécanique par brevet d’invention. L’année suivante, le guide signale la fondation d’une scierie à Saint-Giniez, fixée définitivement en 1859, chemin du Rouet.
Jules Cantini épouse en 1856 Rose Louise Augustine Lemasle (1826-1922), fille d’un sellier-carrossier. À son mariage, il quitte la maison familiale de la rue Longue-des-Capucins, pour s’installer au 8, cours Lieutaud, toujours dans le même quartier. Les ateliers du Prado sont montés dès 1857. Il installe par la suite son domicile à proximité. De 1855 à 1863, l’industriel au succès montant possède également une filiale à Paris, au 248, quai Jemmapes, sur le canal Saint-Martin, puis en 1860, au 39 bis, rue Sedaine, dans le 11e arrondissement.
Au faîte de la modernité et de l’innovation technique, la scierie du marbre fonctionne à l’énergie à vapeur. L’entrepreneur fait également l’acquisition de carrières en Italie et en Afrique du Nord. Soucieux de la qualité du produit, il accorde une place particulière à la notion de couleurs et au jeu de la polychromie dans ses propres créations, comme le relèvent ses contemporains (Macé de Lépinay J., 1902, p. 337 et Delanglade Ch., 1921, p. 281) ; le sculpteur faisant usage « des marbres blancs de Carrare, des marbres jaunes de Numidie et des marbres rouges de Provence » (Raveux O., 2007, p. 55). Jules Cantini est notamment propriétaire et exploitant de la carrière de Vitrolles (Indicateur marseillais, 1914, p. 1540).
Son atelier, « un des premiers de France au point de vue de la marbrerie artistique », selon lui, compte 150 ouvriers et artistes-sculpteurs (AN, LH/419/98). Le marbrier aura présidé pendant dix ans la Chambre syndicale des entrepreneurs de bâtiments de Marseille. Le Syndicat des Industries du bâtiment des Bouches-du-Rhône lui accordera une présidence d’honneur.
Cantini est à l’origine de nombreuses réalisations dans la capitale phocéenne. Il dit ainsi avoir « exécuté tous les travaux de marbrerie des monuments de Marseille sans exception » (AN, LH/419/98). L’entrepreneur a également œuvré dans la capitale parisienne, notamment pour la construction de l’hôtel particulier de Woodrow Wilson (1856-1924), avenue d’Iéna, qu’il termina en 1886. Il fut actif aussi à l’étranger, à Constantinople, en Grèce, en Afrique et aux Indes ; répondant à des particuliers et à des commandes publiques. En 1906, l’industriel se met en retrait de l’entreprise et en confie la direction à son neveu et collaborateur Marius Cantini (1850- ?) (Richard É., 1999, p. 105).
Un « serviteur de l’Art éternel » (Rémy Roux)
Sa rencontre avec l’architecte Léon Vaudoyer (1803-1872) s’avère déterminante dans le lancement de sa carrière artistique. Ce dernier termine la cathédrale, dont la première pierre fut déposée le 26 septembre 1852, par le Président de la IIe République Louis-Napoléon Bonaparte (1808-1873), qui lui confie la tâche de l’ornement. Jules Cantini s’occupe ainsi de l’élévation des colonnes, des frises, des pilastres, ainsi que de la statuaire, emprunts au style byzantin. Cette œuvre lui permet d’asseoir sa réputation en tant que sculpteur-marbrier. Il n’aura de cesse en effet de revendiquer son statut d’artiste.
La ville de Marseille compte nombre de ses réalisations qu’il présente à diverses expositions. Le sculpteur et médailleur Charles Delanglade (1870-1952), qui lui succède à l’Académie de Marseille, soulignera l’importance de « la présentation dans une œuvre » et de la nécessité pour l’artiste de s’en pénétrer (1921, p. 281). « Il comprend qu’un esprit ne saurait imaginer les formes et les figures sans leurs attributs et leur ambiance » (1921, p. 281). Aussi, il lui concède un « goût de la forme et du revêtement somptueux » et une certaine « précision arithmétique » dans ses choix artistiques (1921, p. 278). Avec l’onyx, découvert par Marius en Algérie, dans la carrière d’Aïn-Smara, près de Constantine, sur les indications de l’évêque de Marseille (1878-1900), Louis Robert (1819-1900), Jules Cantini façonne en 1900 « La Nature se dévoilant devant la Science », une interprétation de l’œuvre de Louis-Ernest Barrias (1841-1905), maître de Charles Delanglade, qui lui adresse pour ce travail ses éloges. L’État se portera acquéreur d’une de ses œuvres à l’Exposition universelle de 1900. En revanche, le « Bon Accueil », composé pour l’exposition coloniale de 1906, ne correspond pas aux attentes du critique. Le ton est acerbe, parfois ironique dans ce discours de réception, tenu en séance publique devant l’auditoire du grand amphithéâtre de la faculté des sciences le 15 juin 1919, parfois ambigu, oscillant entre l’éloge convenu d’un honorable prédécesseur et la volonté de montrer une autre facette du personnage, dont l’égocentrisme et l’égoïsme affleurent à certains moments dans le texte. Charles Delanglade remet ainsi en cause l’artiste, qui aurait dû s’associer à un maître statuaire et le qualifie d’« artiste dilettante » (1921, p. 289).
Si son œuvre est diversement appréciée, suivant les dires de Charles Delanglade (1921), celle-ci n’en reste pas moins saluée par ses pairs et récompensée dans les faits par de nombreuses décorations. Il reçoit ainsi la médaille d’or à l’Exposition de Marseille en 1861 et à l’Exposition universelle de Paris en 1878. Deux diplômes d’honneur lui sont décernés à Montpellier en 1885 et à Marseille en 1886. Il gagne le Grand Prix de l’Exposition universelle de 1889, pour une cheminée en marbre blanc dans le style Louis XIV, composée et exécutée pour un hôtel parisien. Il est également récompensé de la plus haute distinction à l’Exposition universelle de Liège en 1908.
Il est également investi dans l’enseignement des beaux-arts. En 1870, il fonde une section de sculpture et de peinture et met en place un système de bourse pour aider les jeunes talents. Il est reçu en mars 1902 à l’Académie des sciences, lettres et beaux-arts de Marseille, intronisé par le sculpteur André Allar (1845-1926), à la chaire du peintre Dominique-Antoine Magaud (1817-1899). Il est nommé vice-président de la Commission des beaux-arts et président des Amis du musée du Vieux-Marseille. Membre du comité d’inspection et de surveillance du musée Longchamp, il obtient la vice-présidence de la section consacrée aux arts provençaux, au sein de l’Exposition coloniale de Marseille en 1906, à laquelle il participe hors-concours.
Si Charles Delanglade s’avère critique sur le talent du sculpteur-marbrier, la municipalité de Marseille, en la personne de son adjoint délégué aux beaux-arts Rémy Roux (1865-1957), fait l’éloge d’un mécène, « serviteur de l’Art éternel ». À l’ouverture de son musée éponyme en 1936, Jules Cantini figure aussi un « mécène qui pare l’Art et la Cité » (cité dans Comœdia, 1936, p. 3).
Un « mécène qui pare l’Art et la Cité »
Ainsi, fait-il preuve d’évergétisme. Le 12 novembre 1911, est inaugurée, place Castellane, la fontaine qui porte son nom. Jules Cantini en est le concepteur, André Allar, le sculpteur. Le Petit Marseillais évoque une œuvre de « générosité sociale » (Thomas E., 1911, p. 3). L’édifice d’envergure, représentant les trois fleuves qui irriguent la Provence – la Durance, le Rhône et le Gardon – et la mer Méditerranée, oblige à quelques aménagements. L’obélisque, érigé en 1811 par l’architecte François Michaud (1810-1890), directeur des travaux publics de la ville, et interprété par Panchard, doit migrer au rond-point de Mazargues.
En 1913, Jules Cantini fait également don à la Ville de Marseille d’une reproduction du David de Michel-Ange, qui rejoindra plus tard le palais Longchamp. Depuis 1949, la statue marque l’intersection des avenues du Prado et de Pierre-Mendès-France. Il conçoit entre autres des éléments décoratifs pour l’église de Montolivet et pour l’autel de la chapelle de Notre-Dame-de-la-Garde. Il est également l’auteur du monument Puget, rue de Rome, en remplacement de la fontaine d’origine jugée en piteux état (Négis A., 1912).
Jules Cantini tend ainsi à s’imposer dans la ville de Marseille. Ses réalisations constituent « d’incontestables marqueurs » paysagers (Raveux O., 2007, p. 56) ; certaines de ses œuvres conduisant à une reconfiguration de l’espace urbain.
Un philanthrope
Impliqué dans la vie culturelle de son pays et de Marseille, les libéralités du mécène sont d’un autre ordre et englobent d’autres aspects de la vie de la cité. Pour ceux qui l’ont côtoyé, il s’agit d’une autre étape de son parcours. Car, c’est vers la fin de sa vie, qu’il va se porter au secours des plus nécessiteux. Jules Cantini fonde la Société pour les pauvres, dont il devient le président. Il est à l’origine de la Société ouvrière de secours mutuel. À l’occasion de ses noces de diamant, le 20 juin 1915, Cantini et son épouse décident d’offrir 225 livrets de Caisse d’épargne, d’une valeur de 100 000 francs, pour les familles marseillaises victimes de la guerre (Le Temps, 1915, p. 4).
En 1917, le legs du château de la colline de Marseille-Veyre et de ses 19 ha de prés et de pinèdes aux hospices de la ville est acté ; à la condition que si rien n’est fait pour son utilisation, un don équivalent sera proposé à la ville de Pise. La Société italienne de secours mutuel de Marseille reçoit de même un montant de 20 000 francs. L’industriel marseillais n’oublie pas ainsi ses origines.
Pour son investissement social, Cantini est ordonné chevalier des Saints-Maurice-et-Lazare, ordre honorifique ancien qui récompense l’aide apportée aux plus nécessiteux et aux malades, selon les préceptes d’un christianisme fervent. « Le cœur s’ouvre et s’efforce de créer des sympathies », comme le relève cyniquement Charles Delanglade, qui voit dans le parcours du marbrier-sculpteur une stratégie de conquête sociale (1921, p. 284). Son successeur à l’Académie des beaux-arts souligne le caractère intéressé de l’industriel prospère, millionnaire et détenteur d’un important capital immobilier, soucieux de reconnaissance sociale, qui se ferait prodigue dans ses actions philanthropiques à dessein. Delanglade retient ainsi « deux étapes dans sa vie. La première devait lui permettre de concentrer ses moyens d’action, d’établir de manière définitive sa renommée en même temps que sa fortune, et la seconde, de faire rayonner autour de lui les produits accumulés de sa vie laborieuse. » (1921, p. 282). Rémy Roux préfère mettre en exergue la figure du mécène et du philanthrope prodigue envers sa ville natale, soulignant l’empathie d’un « vieillard qui se porte au secours de vieillards comme lui » (cité dans Comœdia, 1936, p. 3).
Tous ces travaux lui valent d’être élevé au rang de chevalier de la Légion d’honneur (AN, LH/419/98), par décret du ministère du Commerce et de l’Industrie, le 4 janvier 1887, parrainé alors par Joseph Letz (1837-1890), Architecte en chef du département des Bouches-du-Rhône depuis 1868. Jules Cantini sera promu officier par décret du ministère des Colonies le 17 juillet 1908, reçu alors par André Allar, membre de l’Académie des beaux-arts. Le marbrier-sculpteur reçoit ainsi une reconnaissance sociale, municipale et nationale. Le legs testamentaire de la résidence du 19, rue Grignan, à charge pour la Ville d’en faire un musée, marque définitivement son souci de faire œuvre sociale et artistique.
Article rédigé par Florence Adrover
Jules Cantini was the youngest child in a large family, originally from Pisa. He was the son of Gaëtan Cantini (? -1831), an entrepreneur and “modest worker of marble” (Barré H., 1913, p. 109). Having come to Marseilles at the beginning of the 19th century, he founded his studio in 1808 (Barré H., 1913, p. 109) and developed his business in 1823, joining the project to redevelop the Porte d'Aix, by obtaining the commission for the demolition of the aqueduct (Richard É., 1999, p. 103). On the 13 Frimaire Year XIV [December 4, 1805], he married Marie-Thérèse Magdelaine Farci, who ran a small poultry and food business in the 1830s (Richard É., 1999, p. 103).
While Cantini professed to belong to the Italian community, he considered Marseille his adopted homeland. He was naturalised on February 15, 1888 (AN, BB/34/394 / 13231 X 87). The marble worker carried out numerous actions in the public domain and became known for his ornamental work in the Sainte-Marie-Majeure cathedral, known as "La Major". In this sense, he came to be "in the forefront of Marseille celebrities", to use the expression of historian Éliane Richard (1999, p. 105).
Jules Cantini: Marbler-Sculptor
Jules Cantini entered the free school of drawing in Marseille (the future école des Beaux-Arts), with his older brother Pierre, who founded a decorative sculpture workshop in rue des Beaux-Arts. In 1851, the apprentice mourned the untimely death of his younger brother. Jules then took over the family business and made it "a real industrial company" (Raveux O., 2007, p. 55). In the Indicateur marseillais of 1852, he was designated as “marble worker-trader”. At the time, he held a patent for a mechanical sawmill. The following year, the guide reported the foundation of a marble sawmill in Saint-Giniez, which was definitively fixed in 1859 in the chemin du Rouet.
In 1856, Jules Cantini married Rose Louise Augustine Lemasle (1826-1922), daughter of a saddle maker and wagon builder. Upon his marriage, he left the family home on rue Longue-des-Capucins to settle at 8, cours Lieutaud, in the same neighborhood. The Prado workshops were established in 1857. He then set up his home nearby. From 1855 to 1863, the rising industrialist also had a subsidiary in Paris, at 248, quai Jemmapes, on the Saint-Martin canal, then in 1860, at 39 bis, rue Sedaine, in the 11th arrondissement.
At the height of modernity and technical innovation, the marble mill ran on steam power. The entrepreneur also acquired quarries in Italy and North Africa. Conscientious of the quality of the product, he placed special emphasis on the notion of colours and the play of polychromy in his own creations, as noted by his contemporaries (Macé de Lépinay J., 1902, p. 337 and Delanglade Ch., 1921, p. 281); as a sculptor, he made use of "white marble from Carrara, yellow marble from Numidia and red marble from Provence" (Raveux O., 2007, p. 55). Jules Cantini was also notably the owner and operator of the Vitrolles quarry (Indicateur marseillais, 1914, p. 1540).
According to him, his workshop, "one of the first in France from the viewpoint of artistic marble", had 150 workers and artist-sculptors (AN, LH/419/98). For ten years, he chaired the Chambre syndicale des entrepreneurs de bâtiments of Marseilles. The Syndicat des Industries du bâtiment des Bouches-du-Rhône granted him an honorary presidency.
Cantini was at the origin of many achievements in the Marseilles capital, and said that he had "executed all the marble works of the monuments of Marseilles without exception" (AN, LH/419/98). The entrepreneur also worked in Paris, in particular for the construction of the private mansion of Woodrow Wilson (1856-1924), avenue d'Iéna, which he finished in 1886. He was also active abroad, in Constantinople, Greece, Africa, and India, where he responded to individual as well as public orders. In 1906, the industrialist withdrew from the company and entrusted its management to his nephew and collaborator Marius Cantini (1850-?) (Richard É., 1999, p. 105).
A "Servant of Eternal Art" (Rémy Roux)
His meeting with the architect Léon Vaudoyer (1803-1872) was decisive in the launch of his artistic career. He completed the cathedral, the first stone of which was laid on September 26, 1852, by Louis-Napoleon Bonaparte (1808-1873), the President of the Second Republic, who entrusted him with the task of ornament. Jules Cantini saw to the elevation of the columns, friezes, and pilasters, as well as the statuary, in Byzantine style. This work permitted him to establish his reputation as a sculptor-marbler. He would never stop insisting on his status as an artist.
The city of Marseilles had many of his creations, which he presented at various exhibitions. The sculptor and medalist Charles Delanglade (1870-1952), who succeeded him at the Académie de Marseille, underlined the importance of "the presentation in a work" and the need for the artist to penetrate it (1921, p.281). "He understands that a mind cannot imagine forms and figures without their attributes and mood" (1921, p. 281). Delanglade also conceded that he had a "taste for sumptuous form and coating" and a certain "arithmetic precision" in his artistic choices (1921, p. 278). In 1900, Jules Cantini fashioned "Nature Unveiling herself before Science” out of onyx discovered by Marius in in the Aïn-Smara quarry in Algeria, near Constantine, according to the instructions of the Bishop of Marseilles (1878-1900), Louis Robert (1819-1900). It was an interpretation of the work of Louis-Ernest Barrias (1841-1905), teacher of Charles Delanglade, who lauded him for this work. The state acquired one of his works at the Universal Exhibition of 1900. On the other hand, the "Bon Accueil", composed for the Colonial Exhibition of 1906, did not meet the critic’s expectations. In a public speech in the large amphitheater of the faculty of sciences on June 15, 1919, his tone was acerbic, sometimes ironic, sometimes ambiguous, oscillating between the standard praise of an honorable predecessor and the wish to show another facet of his character, whose egocentrism and selfishness surface at certain times in the text. Charles Delanglade in effect questions the artist, suggesting that he should have associated himself with a master sculptor and qualifying him as a "dilettante artist" (1921, p. 289).
If his work was appreciated in varying degrees, according to Charles Delanglade (1921), it was at any rate praised by his peers and rewarded in practice with numerous decorations. He received the gold medal at the Marseille Exhibition in 1861 and at the Universal Exhibition in Paris in 1878. Two honorary diplomas were awarded to him in Montpellier in 1885 and Marseille in 1886. He won the Grand Prix of the Universal Exhibition of 1889, for a white marble fireplace in the Louis XIV style, which he composed and executed for a Parisian hotel. He was also awarded the highest distinction at the Universal Exhibition in Liège in 1908.
He was also invested in the teaching of fine arts. In 1870, he founded a sculpture and painting section and set up a scholarship system to help young talents. He was received in March 1902 at the Academy of Sciences, Letters and Fine Arts of Marseille, inducted by the sculptor André Allar (1845-1926), to the chair of the painter Dominique-Antoine Magaud (1817-1899). He was appointed vice-president of the Fine Arts Commission and president of the Friends of the Musée du Vieux-Marseille. As a member of the inspection and surveillance committee of the Longchamps museum, he obtained the vice-presidency of the section devoted to Provençal arts, within the Colonial Exhibition of Marseille in 1906, in which he participated out of competition.
While Charles Delanglade proved to be critical of the talent of the sculptor-marbler, the municipality of Marseille, in the person of its assistant delegate for the fine arts Rémy Roux (1865-1957), praised a patron and "servant of Eternal Art". At the opening of his eponymous museum in 1936, Jules Cantini also appeared as a "patron who adorns Art and the City" (quoted in Comœdia, 1936, p. 3).
"Patron who adorns Art and the City"
His philanthropy was demonstrated by various acts. On November 12, 1911, a fountain bearing his name was inaugurated on Place Castellane. Jules Cantini is the designer, André Allar, the sculptor. Le Petit Marseillais describes a work of "social generosity" (Thomas E., 1911, p. 3). The large building, representing the three rivers that irrigate Provence - the Durance, the Rhône and the Gardon - and the Mediterranean Sea, required some adjustments. The obelisk, erected in 1811 by the architect François Michaud (1810-1890), director of public works for the city, and interpreted by Panchard, wound up moving to the Mazargues roundabout.
In 1913, Jules Cantini also donated a reproduction of Michelangelo's David to the City of Marseilles, which would later go to the Palais Longchamp. Since 1949, the statue has marked the intersection of avenues du Prado and avenues de Pierre-Mendès-France. Among other things, he designed decorative elements for the church of Montolivet and for the altar of the chapel of Notre-Dame-de-la-Garde. He was also the creator of the Puget monument, rue de Rome, which replaced the original fountain that was considered to be in poor condition (Négis A., 1912).
Jules Cantini thus established a strong presence in the city of Marseille. His achievements constitute "indisputable landscape markers" (Raveux O., 2007, p. 56); some of his works led to a reconfiguration of urban space.
Philanthropist
Through his involvement in the cultural life of his country and his city of Marseilles, the patron’s generosity was of another order and encompassed other aspects of the life of the city. For those who knew him, this was another step in his journey. Towards the end of his life, he began to come to the aid of the most needy. Jules Cantini founded the Society for the Poor (la Société pour les pauvres), of which he became president. He founded the Workers' Mutual Aid Society (la Société ouvrière de secours mutuel). On the occasion of his diamond wedding anniversary, on June 20, 1915, Cantini and his wife offered 225 savings bank accounts, worth 100,000 francs, for families in Marseilles who were victims of the war (Le Temps, 1915, p. 4).
In 1917, the donation of the chateau on the hill of Marseilles-Veyre and its 19 hectares of meadows and pine forests to the city's hospices was recorded, on the condition that if nothing was done for its use, an equivalent donation would be offered to the city of Pisa. The Italian Mutual Aid Society of Marseilles (La Société italienne de secours mutuel de Marseille) also received an amount of 20,000 francs. The industrialist in Marseilles had not forgotten his origins.
For his social investment, Cantini was ordained a Knight of Saints-Maurice-et-Lazare, an ancient honorary order which rewards the help given to the most needy and
to the sick, according to the precepts of a fervent Christianity. "The heart opens and strives to create sympathy", as Charles Delanglade cynically notes, who sees in the journey of the marbler-sculptor a strategy of social conquest (1921, p. 284). His successor at the Academy of Fine Arts underscored the self-interested character of the prosperous industrialist, millionaire and holder of significant real estate capital, concerned with social recognition, who would be intentionally lavish in his philanthropic actions. Delanglade thus noted “two stages in his life. The first was to concentrate his means of action and to definitively establish his fame as well as his fortune. The second part was to radiate the accumulated products of his hardworking life around him.” (1921, p. 282). Rémy Roux preferred to highlight the figure of the patron and prodigal philanthropist towards his hometown and emphasised the empathy of an "old man who comes to the aid of old men like him" (quoted in Comœdia, 1936, p. 3).
These works earned him the rank of Knight (chevalier) of the Légion d’honneur (AN, LH / 419/98), by decree of the Ministry of Trade and Industry (ministère du Commerce et de l’Industrie) on January 4, 1887, which was then sponsored by Joseph Letz (1837-1890), chief architect of the Bouches-du-Rhône department since 1868. Jules Cantini was promoted to Officer of the Légion d’honneur by decree of the Colonial Ministry on July 17, 1908, and was then received by André Allar, member of the Académie des beaux-arts. The marbler-sculptor thus received social, municipal, and national recognition. The legacy of the residence at 19, rue Grignan, which the city was responsible for turning into a museum, definitively marked his concern for social and artistic work.
Article by Florence Adrover (Translated Jennifer Donnelly)
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À son inauguration en 1936, la collection du musée Cantini réunit plus de 1 500 pièces ; un ensemble qui compte également sur les dons des amis proches du sculpteur, tels Philippe Jourde (1816-1905) et Nicolas Zarifi (1886-1941).
(Source : Notice Agorha "Jules Cantini" rédigée par Florence Adrover)
À son inauguration en 1936, la collection du musée Cantini réunit plus de 1 500 pièces ; un ensemble qui compte également sur les dons des amis proches du sculpteur, tels Philippe Jourde (1816-1905) et Nicolas Zarifi (1886-1941).
(Source : Notice Agorha "Jules Cantini" rédigée par Florence Adrover)
Notice catalogue BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb15495713w