Jourde, Philippe
Le Puy (actuelle Le Puy-en-Velay)
219, rue du Collège section D.
Lieu de naissance
50, rue Paradis-Poissonnière
Domicile parisien
Château de Caumont
Le château a pris le nom de son ancien propriétaire après la mort de celui-ci. Devenu « Château Jourde », la bâtisse est finalement détruite en 1960, et le terrain rasé. La surface, bordée par le boulevard Philippe Jourde à l’Ouest et l’avenue Aristide Briand à l’Est, est aujourd’hui occupée par le Casino Barrière, la tour et les bâtiments Floralies.
Tribunal de Commerce de la Seine
Journaliste, Rédacteur en chef, Gérant et administrateur du journal Le Siècle
Le Siècle
Ancien négociant, Philippe Jourde devient journaliste au Siècle. Il mène une carrière politique active dans les Bouches-du-Rhône. Il témoigne d’une grande érudition, curieux d’histoire et d’histoire de l’art.
La naissance des idées républicaines
Originaire du Puy-en-Velay, il est le fils d’un marchand, Jean-Jacques Jourde, et de Claire Mourgues. Il suit un temps la voie de son père, dirigeant une maison de commerce prospère à Buenos-Aires (Barré H., 1913, p. 277). Il continue ses affaires à Paris, comme commissaires en marchandises, et s’oriente rapidement vers des études de droit. Son séjour en Amérique le sensibilise à la voie républicaine. Dès 1852, date de son retour en France, Philippe Jourde prêche ces idées partisanes, se positionnant en lutte contre l’Empire. La presse en est un véhicule privilégié.
Président puis Président honoraire du Syndicat de la presse parisienne et de l’Association de la presse parisienne, il occupe les fonctions de Rédacteur en chef et d’Administrateur-gérant du journal Le Siècle de 1868 à 1888. Le Siècle s’inscrit dans la mouvance républicaine modérée. Le journal se fait notamment connaître par ses chroniques littéraires, mettant l’accent sur la publication en feuilleton de récits divers. Jourde devient promoteur de l’Association des Journaux Parisiens de 1884 à 1885. Premier secrétaire inscrit, il est proclamé Président d’honneur de l’association le 9 mai 1885. Son portrait, exécuté par Auguste Feyen-Perrin (1826-1888), trône ainsi dans la Salle des délibérations du Comité.
De l’homme de droit parisien à l’homme politique provençal
Philippe Jourde devient juge au Tribunal de Commerce de la Seine de 1870 à 1871, puis Président de la Chambre de Commerce de Paris. Il quitte ensuite la capitale, pour se rapprocher de la Provence et de Marseille en particulier, qu’il considère comme « sa patrie d’adoption » (Bulletin de l’Association des Journalistes Parisiens, 1906, p. 30). Son implication politique s’ancre dès lors dans ce territoire. Il est élu Conseiller général du canton de Martigues, située dans l’arrondissement d’Aix, sans concurrent le 4 novembre 1877. Élu à deux reprises Président de cette assemblée, il conservera son mandat jusqu’en 1895 (Barré H., 1913, p. 277)
Un philanthrope
Président de la Société des Victimes du Devoir, il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur, le 15 avril 1890. Outre donc son rôle politique, Philippe Jourde se révèle philanthrope. Il fonde l’Asile des Marins de Martigues (L’illustration, 1900, p. 275), dont il fait don à l’Association des Secours aux Gens de Mer de la Méditerranée (AD 13, 4 O 59 3). L’établissement est inauguré en grandes pompes par le Ministre de la Marine Jean-Louis de Lanessan (1843-1919), qui fut également directeur du Siècle.
Philippe Jourde et la société marseillaise
Philippe Jourde est un amateur d’art notoire. Ainsi, portait-il en grande estime Jules Cantini (1826-1916), marbrier et sculpteur, qui laissa à la ville de Marseille le fruit de sa collection, restituée au 19, rue Grignan. En prévision du Musée des Beaux-Arts – Jules Cantini en conçoit les plans dès 1913 –, Philippe Jourde lui remet en dépôt quelques œuvres. Ces objets seront réclamés par ses descendants, lors du Conseil de délibération municipale du 22 novembre 1913 (AM Marseille, 57 R 132).
Le mercredi 25 août 1897, il assiste à l’union du violoniste Louis Grobet (1851-1917) et de la collectionneuse assidue Marie Labadié (1852-1944), en tant que témoin de la mariée (La Vedette, 1897, p. 605).
Philippe Jourde s’inscrit ainsi pleinement dans le cercle érudit des collectionneurs marseillais, particulièrement dense, enclin au mécénat.
Article rédigé par Florence Adrover
Formerly a merchant, Philippe Jourde became a journalist at Le Siècle and led an active political career in the Bouches-du-Rhône. He demonstrated great erudition and curiosity about history and art history.
The Birth of Republican Ideas
Originally from Puy-en-Velay, he was the son of Jean-Jacques Jourde, a merchant, and Claire Mourgues. For a time, he followed in his father's footsteps and ran a prosperous trading house in Buenos Aires (Barré H., 1913, p. 277). He continued this business in Paris, as a merchandise commissioner, and then soon turned to study law. His stay in the Americas had made him attuned to republican sensibilities. From 1852, the date of his return to France, Philippe Jourde began to vocalise these partisan ideas, positioning himself in the fight against the Empire. The press was a privileged vehicle for these messages.
As the President then honorary president of the Syndicat de la presse parisienne and of the Association de la presse parisienne, he served as editor-in-chief and managing director of the newspaper Le Siècle from 1868 to 1888. The newspaper, which was part of the moderate republican movement, was particularly known for its literary columns, and it emphasised the serial publication of various stories. Jourde became a promoter of the Association des journaux parisiens from 1884 to 1885. Registered as the association’s first secretary, he was proclaimed honorary president on May 9, 1885. His portrait, executed by Auguste Feyen-Perrin (1826-1888), hung in the committee's deliberation room.
From Parisian Lawyer to Provençal Politician
Philippe Jourde became a judge at the Seine Commercial Court from 1870 to 1871, then President of the Paris Chamber of Commerce. He then left the capital, to get closer to Provence and Marseille in particular, which he considered "his adopted homeland" (Bulletin de l'Association des journalists parisiens, 1906, p. 30). His political involvement was thus anchored in this territory. He was elected general counsellor of the canton of Martigues, located in the arrondissement of Aix, without competition on November 4, 1877. He was twice elected president of this assembly, and he retained his mandate until 1895 (Barré H., 1913, p.277).
Philanthropist
As the president of the Société des victimes du devoir (Society of Victims of Duty), he was named chevalier of the Légion d’honneur, on April 15, 1890. In addition to his role in politics, Philippe Jourde turned out to be a philanthropist. He founded the Asile des marins de Martigues (Martigues Sailors' Asylum) (L'Illustration, 1900, p. 275), which he donated to the Association des secours aux gens de mer de la Méditerranée (Mediterranean Seafarers' Relief Association) (AD 13, 4 O 59 3). The establishment was inaugurated with great fanfare by the Minister of the Navy, Jean-Louis de Lanessan (1843-1919), who was also director of Le Siècle.
Philippe Jourde and Marseille Society
Philippe Jourde was a well-known art lover. He greatly admired Jules Cantini (1826-1916), a marble worker and sculptor, who left to the city of Marseille the bulk of his collection, gathered at 19, rue Grignan. In anticipation of the musée des Beaux-Arts, for which Jules Cantini designed the plans in 1913, Philippe Jourde donated a few works on deposit. These objects were claimed by his descendants during the council of municipal deliberation on November 22, 1913 (AM Marseille, 57 R 132).
On Tuesday, August 24, 1897, he attended the marriage of the violinist Louis Grobet (1851-1917) and the dedicated collector Marie Labadié (1852-1944), as a witness for the bride (La Vedette, 1897, p. 605).
Philippe Jourde can thus be understood as fully part of Marseille’s particularly dense circle of learned collectors, and inclined to patronage.
Article by Florence Adrover (Translated by Jennifer Donnelly)
[Objets collectionnés]
[Objets collectionnés]
[Objets collectionnés]
Le mardi 24 août 1897, Philippe Jourde assiste à l’union du violoniste Louis Grobet (1851-1917) et de la collectionneuse assidue Marie Labadié (1852-1944), en tant que témoin de la mariée (La Vedette, 1897, p. 605).
(Sourcre : Notice Agorha "Philippe Jourde" rédigée par Florence Adrover)
À son inauguration en 1936, la collection du musée Cantini réunit plus de 1 500 pièces ; un ensemble qui compte également sur les dons des amis proches du sculpteur, tels Philippe Jourde (1816-1905) et Nicolas Zarifi (1886-1941).
(Source : Notice Agorha "Jules Cantini" rédigée par Florence Adrover)