Perdoux, Yves

Présent sur le marché de l’art européen dès les années 1930, Yves Perdoux est spécialisé dans la vente d’œuvres de la Renaissance. Sa collaboration commerciale sous l’Occupation est indiscutable.

Le marchand est connu pour avoir été impliqué dans l’expertise de la collection de Paul Rosenberg, en raison de ses relations avec Melchior Antoine Prévost de Lestang et Paul Arthur Jurschewitz. Son domicile du 6 boulevard Flandrin dans le seizième arrondissement où il effectue d’abord la plupart de ses affaires, ainsi que la galerie tenue par son gendre Pierre Henri Guynot à partir du 15 mars 1942 au 178 rue du Faubourg-Saint-Honoré sont des lieux fréquentés par des officiers allemands.

À partir de 1940, le marchand est également installé dans un local situé 6 rue de Téhéran, mis à sa disposition par l’industriel Achille Boitel. Les deux hommes collaborent étroitement pendant trois ou quatre mois en 1942. Yves Perdoux réalise alors pour lui des expertises sur lesquelles il touche des commissions. Par l’intermédiaire de Boitel, il fait aussi la connaissance de Walter Bornheim, entretient aussi une correspondance directe avec la marchande munichoise Maria Almas-Dietrich et sert d’intermédiaire entre cette dernière et le marchand français Édouard Larcade. Perdoux entretient également des relations commerciales avec Allen Loebl, Walter Andreas Hofer et Bruno Lohse recherchant des œuvres pour Hitler.

À la libération, Yves Perdoux est accusé d’atteinte à la sûreté de l’État. Il fait ainsi l’objet d’une procédure judiciaire devant la Cour de justice du département de la Seine et est condamné par ce tribunal au paiement d’une amende ainsi qu’à la « dégradation nationale ». Il est également poursuivi pour transactions commerciales illicites avec l’ennemi par le Comité de confiscation des profits illicites.

p. 163-165.

Base de données du Musée de Linz