Schmit, Jean
18-24 rue de Charonne
Jean Schmit rejoint en 1922 l’entreprise familiale Schmit et Cie, fondée en 1818 et spécialisée dans l’ameublement. Il se détourne cependant rapidement des activités traditionnelles de la firme pour se consacrer à ses propres affaires.
Les rapports de Jean Schmit à la collaboration sont semés d’ambiguïtés et de contradictions. Mobilisé en 1939, il rentre à Paris en 1940, décoré de la croix de guerre et de la médaille militaire. Il co-dirige alors la maison familiale avec son frère, Jacques. Jouissant d’un certain prestige, celle-ci travaille pour les autorités occupantes, parfois mandatée par la préfecture de la Seine. Elle participe ainsi à l’aménagement de l’hôtel Majestic, siège du commandement militaire supérieur allemand en France. En parallèle, les dirigeants participent à la protection d’ouvriers réfractaires au STO.
Pour son propre compte, Jean Schmit réalise de nombreuses ventes au profit de marchands allemands, tels Walter Bornheim et Karl Haberstock. Il est aussi en relation avec le marchand suisse Hans Wendland. En 1942, il se charge de l’accueil dans les ateliers de la rue de Charonne de Hermann Göring en personne. Avec le comte Raoul de la Forest-Divonne, il est impliqué dans une vente aux circonstances douteuses d’une tapisserie mille fleurs. Le marchand qui bénéficie par ailleurs d’un laissez-passer se défend cependant d’en avoir fait la demande pour tromper les marchands allemands au sujet de deux œuvres de Winterhalter qu’il cachait en réalité dans une cave.
Après la guerre, la firme Schmit, accusée de collaboration économique, est poursuivie par le Comité de confiscation des profits illicites. Jean Schmit est lui-même convoqué devant la Commission nationale interprofessionnelle d’épuration. Invoquant les contraintes qui pesaient alors sur lui, il ne fait l’objet d’aucune condamnation.
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Roberts Commission, Personnel Cards, Personnel, p. 796. |
Roberts Commission, Subject File, CIR # 2 - The Goering Collection, p. 75. |
Roberts Commission, Card File on Art-Looting Suspects, Card File on Art-Looting Suspects 1943-1946, p. 841. |