Sculpture provenant de la caisse d’un retable.
- Intervention, Valentin Jaeg, 1946 ; Albert Thomas, 1958.
- Étude et intervention de conservation, François Péquignot, 1989-1990.
- Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, Emmanuelle Thomann, Olivier Steib, Laurie Blachet, 2024.
Sculpture taillée dans une pièce de bois (tilleul ?) avec éléments assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur haut du tronc de l’arbre, une cavité (diamètre : 2 cm environ) comblée par une pièce de bois ; sous la base, trois cavités carrées (0,5 cm x 0,5 cm environ) partiellement comblées.
- Revers : partie entaillée (H. 35 cm environ ; L. 6 cm environ ; P. 1,2 cm environ) au revers du tronc de l’arbre ; percement à dextre sur le tronc, à hauteur de l’épaule (diamètre : 1,5 cm-2,5 cm environ).
- Éléments assemblés : main droite et lien ; avant-bras gauche ; une partie du pan senestre du périzonium ; extrémités des seins ; flèches (manquantes, restes d’éléments en bois dans les cavités) sur le cou, le buste à dextre, la taille à senestre, le haut de la cuisse droite, le milieu de la cuisse gauche, les mollets gauche et droit ; traces d’éléments assemblés (branches de l’arbre ?) sur le haut du tronc : deux cavités comblées (chacune diamètre : 1 cm environ) de part et d’autre de la trace d’étau centrale.
- Traces d’outils : surface du sol travaillée au tremblé ; traces de large gouge sous la base.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : branches assemblées dans le haut du tronc (?) ; parties du haut du tronc, des branches senestres haute et médiane, du bas du tronc à senestre ; doigts de la main gauche ; gros orteil du pied droit, troisième, quatrième et cinquième orteil du pied gauche ; avant, arrière et côté senestre de la base ; plusieurs parties au bord du périzonium.
Polychromie d’origine et polychromies postérieures.
Polychromie d’origine :
Préparation blanche.
- Périzonium : bol rouge, or.
- Cheveux : mixtion, or.
- Liens : brun.
- Arbre, sol : vert (?).
- Barbe, sourcils : brun clair.
- Carnations : rose, rose soutenu sur les joues ; veines : bleue ; coulures du sang ; rouge vif.
Polychromies postérieures :
Préparation.
- Périzonium : gris.
- Liens : brun.
- Arbre, sol : brun, vert sombre.
- Cheveux, barbe, sourcils, yeux : brun sombre.
- Carnations : gris beige ; coulures du sang ; rouge.
La représentation du martyr chrétien, centurion dans l’armée romaine, qui fut percé de flèches à la fin du 3e siècle sur ordre de l’empereur Dioclétien, suit un type iconographique traditionnel. Saint Sébastien est attaché à un arbre, le corps dénudé ceint d’un périzonium et criblé de flèches. Selon une variante fréquente, ses bras sont liés aux branches l’un levé, l’autre abaissé. Saint Sébastien est l’un des saints les plus populaires à la fin du Moyen Âge, invoqué contre les épidémies de peste et patron de nombreuses confréries.Il compte parmi les Quatorze Intercesseurs (en allemand, Vierzehn Nothelfer ; en latin, auxiliatores), un ensemble de quatorze saintes et saints ayant le pouvoir d’intercéder auprès de Dieu pour l’humanité en péril de mort, de maladies ou d’épidémies. Développée en Allemagne du Sud à la fin du 14e siècle, la dévotion envers ce groupe de saints s’est amplifiée après le milieu du 15e siècle, en particulier à la suite de la vision d’un jeune berger à Langheim en Franconie.
Atelier de Hans Wydyz (cité à Fribourg-en-Brisgau de 1497 à 1508, actif à Strasbourg autour de 1520), Strasbourg.
Vers 1518, en relation avec les événements qui se sont déroulés lors de « la maladie de la danse » à Strasbourg, notamment le transport des malades envoyés en pèlerinage à la chapelle Saint-Guy près de Saverne, l’été 1518.
Strasbourg, Rhin supérieur (Oberrhein).
Provient, avec la statue de Saint Christophe D68, de la chapelle Saint-Vit (ou Saint-Guy) près de Saverne (détruite par un incendie en 1865). Après la Révolution, transféré dans la grotte Saint-Vit. D’après l’inventaire d’Albert Thomas, les deux sculptures seraient restées dans la grotte jusqu’en 1936, de 1936 à 1946 elles se trouvaient dans l’atelier de Valentin Jaeg, puis de 1946 à 1958 dans le presbytère catholique. Don du chanoine Jungbluth, 1958.
Saint Christophe (volé en 1972) et Saint Sébastien proviennent de la caisse d’un même retable, sans doute le retable du maître-autel de la chapelle Saint-Vit (ou Saint-Guy). Les deux statues étaient probablement placées de part et d’autre d’une figure centrale représentant saint Guy.
p. 47, 49 (statues de saint Christophe et de saint Sébastien dans la grotte Saint-Vit ; réfection par un sculpteur et nouvelle polychromie d’un saint Sébastien et d’un saint Guy par le peintre Vincenz von Höffen en 1605).
p. 87-90 (début du 16e siècle).
p. 370 (« Saint Sébastien, XVIe (?), provient de la grotte de Saint-Vit. […] Selon une hypothèse de F. Zuber, serait la statue de saint Guérin, transférée de la chapelle Saint-Ger à Saverne, puis à Saint-Vit où elle aurait été, en 1605, transformée en saint Sébastien par l’adjonction de flèches. »).