Buste provenant de la prédelle ou d'un compartiment de la caisse d'un retable.
- Étude et restauration, Juliette Levy-Hinstin, 1991.
- Identification du bois, Elisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2011.
- Analyses de la polychromie, Sylvie Colinart, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 1991 ; Yannick Vandenberghe, 2012.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (tilleul) avec éléments secondaires assemblés.
- Revers du buste et de la tête évidé avec une large gouge en réservant une partie plus épaisse en partie basse au centre.
- Éléments assemblés dès l’origine : planche ajoutée sous la base ; chapeau constitué de trois pièces originales (une pour le dessus, fixé par cinq chevilles, deux pour le bord) et une quatrième à l’arrière du bord, sans doute réfection du 19e siècle ; deux cordons latéraux du chapeau (partie supérieure du cordon senestre restituée).
- Importante attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Manques : sur le bord dextre de la partie arrière de la planche ajoutée à la base, dégradée par des galeries d’insectes.
Polychromie d'origine avec des retouches du 19e siècle sur la partie refaite au bord du chapeau.
Préparation blanche (carbonate de calcium et colle protéinique). Mince couche d'encollage (colle protéinique) sur le chapeau et la robe.
- Manteau : bol rouge (terre, carbonate de calcium, grains de noir de carbone), or, or parti sur les zones moins visibles (côtés du buste, parties cachées par le haut du livre et la tête du lion) ; intérieur des manches : glacis rouge.
- Chapeau : mixtion orangée (grains de minium), argent, glacis rouge (laque de cochenille).
- Cordons du chapeau : bol, argent, sans glacis et altéré ; glands et élément sphérique : or.
- Lion : mixtion, or.
- Robe : rose violacé (blanc de plomb, grains de laque rouge).
- Tranche du livre : bol, or ; couverture noire ; pages blanches avec inscriptions peintes en noir.
- Carnations en deux couches, liant huileux : sous-couche rose orangé (blanc de plomb et pigments rouges), couche rose (blanc de plomb et laque organique rouge) ; joues rose soutenu, barbe naissante grisée et détails finement traités : sourcils et cils gris indiqués à petits coups de pinceau, sclérotique bleutée avec rehauts blancs, touche de rouge posée aux coins des yeux, cerne noir autour des iris bruns et au bord de la paupière supérieure, petite touche blanche sur l'iris pour indiquer le reflet de la lumière, glacis rouge à la jonction des lèvres et aux commissures; veines bleutées des mains peintes sur la sous-couche rose des carnations, ongles peints en blanc et bordés de brun.
S. Hieron. / Sive comedam, sive bibam, / sive aliquid aliud faciam, / semper sonare videtur au/ribus meis ista [vox] tubae / terribilis. Surgite mortui, / venite ad judi [cium].
Soit que je mange, soit que je boive, soit que je fasse quelque chose d’autre, toujours il me semble que sonne à mes oreilles ce son de la terrible trompette. Morts, levez-vous, venez au jugement.
Ich esse, trinke oder thu / gleich wa […] ed / e […] ich / hor […] en / das […] en / stim […] en / und […] er […] m.
Le saint est représenté en habit de cardinal - robe rouge, chapeau rouge et plat muni de cordons - avec ses deux principaux attributs, un lion et un livre. Les vêtements rappellent le rang de cardinal qui est conféré au Moyen Âge à saint Jérôme (vers 347-419/420) en raison de sa fonction de secrétaire auprès du pape Damase. Le lion est celui dont Jérôme a gagné l'amitié en soignant la patte blessée, selon un épisode très populaire de la vie du saint relaté en détail dans la Légende dorée de Jacques de Voragine. Le livre désigne le penseur chrétien, traducteur érudit de la Bible et auteur de nombreux écrits, l'un des quatre Pères de l’Église latine avec saint Grégoire, saint Ambroise et saint Augustin. L’inscription en latin, accompagnée de sa traduction en allemand, reprend un texte apocryphe composé à partir de passages de lettres de saint Jérôme et d’une épitre de saint Paul. Ce texte fut très diffusé au Moyen Âge. Il invite le dévot à sans cesse penser au Jugement dernier.
Souabe (Schwaben), Nördlingen
Origine inconnue. Collection Aimé Eugène Constantin Desmottes (Lille, 1825-Paris, 1899). Legs Desmottes, 1899.
Le Saint Jérôme et la Sainte couronnée du Palais des Beaux-Arts de Lille ont été exécutés dans le même atelier, sans doute par le même sculpteur. Les deux bustes ont été polychromés par le même peintre, ou par le même compagnon chargé de la polychromie dans l’atelier du sculpteur. Il est néanmoins impossible de prouver qu’ils proviennent du même retable.
p. 50, note 3 (atelier du sculpteur du Couronnement de la Vierge de Kirchheim, vers 1500).
p. 192-193, n° 51 (idem).
p. 160 (idem).