Statue provenant de la caisse d'un retable, à l'origine située à la droite de la figure centrale.
Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, 2010.
Sculpture taillée dans une pièce de bois (tilleul ?), avec éléments assemblés.
- Revers évidé à l’herminette et à la gouge ; bords de l’évidement et arrière de la tête aplanis à la gouge ; à l’intérieur de la couronne, sommet de la tête légèrement creusé à la gouge.
- Trace de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, une cavité cylindrique (diamètre 2 cm environ) ; base restituée.
- Éléments assemblés à l’origine : les fleurons de la couronne (en partie restitués), la coupe et le nœud du calice, la main droite.
- Détails sculptés à la surface du bois : sur l’encolure et le corsage de la robe, une bande en saillie travaillée au tremblé, avec incisions en zigzag pour imiter l’aspect d’une fourrure.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : l’extrémité de l’index de la main droite, le bord du pied du calice sous le pouce ; éclats sur la couronne, les mèches de cheveux, le bord du manteau à senestre.
- Interventions postérieures : restitutions de toute la partie inférieure de la sculpture (bas du drapé, pieds et base polygonale), des pouces des mains gauche et droite et de plusieurs fleurons.
Restes d’une polychromie d’origine, et d’une polychromie postérieure appliquée après la restitution de la partie inférieure de la sculpture.
La sculpture, à l'origine placée dans la caisse d'un retable, est présentée sous un dais provenant du couronnement d'un retable (Allemagne, vers 1500). Cet assemblage postérieur n'indique pas que la sculpture et le dais sont des éléments du même retable.
Le calice permet de reconnaître l’image de sainte Barbe que ses cheveux dénoués et sa couronne désignent comme vierge et martyre. Ce type iconographique se fonde sur les récits de la vie de sainte Barbe au 3e siècle, enfermée dans une tour en raison de sa beauté et de son refus de renoncer à sa foi chrétienne, suppliciée, puis décapitée par son père Dioscure. Au moment de mourir, Barbe adressa à Dieu une prière en faveur de tous ceux qui l'invoqueraient pour avoir l'assurance de recevoir les sacrements avant d’expirer : ainsi la sainte protège-t-elle de la mort subite. Le calice de sainte Barbe évoque la dernière communion reçue par les agonisants et son rôle de protectrice des mourants. À ce titre, la sainte compte parmi les Quatorze Intercesseurs (en allemand, Vierzehn Nothelfer ; en latin, auxiliatores), un ensemble de quatorze saintes et saints ayant le pouvoir d’intercéder auprès de Dieu pour l’humanité en péril de mort, de maladies ou d’épidémies. Développée en Allemagne du Sud à la fin du 14e siècle, la dévotion envers ce groupe de saints s’est amplifiée après le milieu du 15e siècle, en particulier à la suite de la vision d’un jeune berger à Langheim en Franconie.
Allemagne, Souabe (Schwaben), Nördlingen
Origine inconnue. Collection baronne Béatrice Ephrussi de Rothschild (Paris, 1864-Davos, 1934). Legs à l'Académie des beaux-arts de l'Institut de France, 1933.
Le style de la Sainte Barbe indique qu’elle a été exécutée dans le même atelier, actif à Nördlingen vers 1495-1515, que la Sainte couronnée et le Saint Jérôme du Palais des Beaux-Arts de Lille.
p. 237-239, n° 26 (Nördlingen, vers 1500-1510).
p. 13 (idem).