Buste provenant de la prédelle d'un retable ou d'un compartiment de la caisse d'un retable.
- Radiographies, Jean Marsac, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2011.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2011.
- Analyses de la polychromie, Yannick Vandenberghe, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2012.
- Étude et restauration, Claire Dard-Ternisien, 2012-2014.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (tilleul) avec éléments secondaires assemblés.
- Revers du buste et de la tête évidé avec une large gouge en réservant une partie plus épaisse en partie basse au centre.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, une cavité endommagée (diamètre : 1 cm environ).
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi ou dans le retable (?) : sous la base, deux cavités (diamètre : 2 cm environ ; P. 4,5 cm) à dextre et au centre.
- Éléments assemblés dès l’origine : main droite (recollée postérieurement et fixée par une cheville), majeur de cette main (collage à plat-joint) et extrémité de l’index (disparue) ; la paume de la main gauche travaillée plus sommairement que la dextre a dû servir d’appui à un attribut.
- Bande en saillie à l'encolure et au milieu de la robe : surface du bois travaillée au tremblé, à coups d'outils alternatifs pour tracer des zigzags imitant l'aspect d'une fourrure.
- Importante attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive), nombreux trous d’envol, bois fragilisé et altéré.
- Manques : extrémité de l’index de la main droite ; tous les doigts de la main gauche et l’attribut que cette dernière tenait ; pointes et fleurons de la couronne ; arêtes des plis du voile et de la manche droite endommagées par les galeries d’insectes.
Polychromie d’origine, lacunaire sur les parties endommagées ; comblements (19e-20e siècle) importants sur les côtés du buste, le devant de la robe et le voile au-dessus du front ; vernis (19e-20e siècle) encore présent au revers.
Préparation blanche (carbonate de calcium, colle protéinique) ; mince couche d’encollage (couche organique non protéinique probablement oléorésineuse) observée au revers des manches.
- Manteau, couronne et bord du voile dorés : bol (terre, carbonate de calcium, grains de noir de carbone), or ; bol sans or sur les parties arrière des manches.
- Intérieur de la couronne : rouge vif.
- Revers des manches et encolure de la robe : couche rose (blanc de plomb, colorant organique), glacis rouge (laque de cochenille).
- Voile blanc avec bordure festonnée peinte en rose (et bord doré).
- Carnations en deux couches, liant huileux : sous-couche rose (blanc de plomb, pigments rouges, grains de carbonate de calcium) ; couche intermédiaire organique ; couche blanche avec accents roses (blanc de plomb, grains de sulfate de calcium) ; coups de pinceau visibles par endroits sur la seconde couche ; joues rose soutenu et détails finement traités : sourcils et cils ocrés indiqués à petits coups de pinceau, sclérotique bleutée avec rehauts blancs, touche de rouge posée aux coins des yeux, cerne noir autour des iris bruns et au bord de la paupière supérieure, petite touche blanche sur l’iris pour indiquer le reflet de la lumière, glacis rouge à la jonction des lèvres et aux commissures ; ongles peints en blanc et bordés de brun.
La perte de l'attribut, à l’origine maintenu dans la main gauche ne permet pas d'identifier cette sainte mais le costume féminin autorise quelques conjectures. La volumineuse coiffure que forme le voile rembourré par un bourrelet suit la mode allemande de l'époque. Représenté dans les portraits féminins autour de 1500, ce voile peut se prolonger en mentonnière ou s'agrémenter comme sur cette sainte d'un pan retombant devant le buste. Il est souvent porté par sainte Anne ou d'autres saintes mariées ou d'âge mûr qui se doivent de dissimuler leurs cheveux. La couronne posée ici sur le voile indique un statut royal qui est aussi souligné par l'élégante robe garnie de fourrure. La sainte à la fois voilée et couronnée, qui ne peut compter parmi les jeunes vierges et martyres aux cheveux laissés visibles, dénoués ou tressés, offre ainsi l'image d'une personne de haut rang telles sainte Élisabeth de Thuringe, l'impératrice sainte Hélène, ou d'origine princière telle sainte Afre d'Augsbourg.
Souabe (Schwaben), Nördlingen
Origine inconnue. Paris, commerce de l'art. Collection Robert Courbier (Marseille, 1927-2010), sculpture acquise par Robert Courbier en 1990. Paris, commerce de l'art, 2010. Acquisition, 2011.
La Sainte couronnée et le Saint Jérôme du musée de Lille ont été exécutés dans le même atelier, sans doute par le même sculpteur. Les deux bustes ont été polychromés par le même peintre, ou par le même compagnon chargé de la polychromie dans l’atelier du sculpteur. Il est néanmoins impossible de prouver qu’ils proviennent du même retable.
n° 68 (« Buste de sainte Femme [Marie-Madeleine ?], Allemagne du Sud, vers 1530 »).
(Sainte couronnée, Nördlingen, vers 1500-1510).
p. 229-232, n° 24 (idem).
Textes validés - déf (février 2021)