Chartraire, Eugène
Chartraire répond à la lettre circulaire d’Eugène Lefèvre qui annonçait la formation d’un fonds photographique à la Bibliothèque Jacques Doucet et qui invitait tous les destinataires (membres de sociétés savantes, archivistes et collectionneurs) à proposer à la bibliothèque des épreuves photographiques de leurs propres clichés. L’abbé est l’interlocuteur idéal. Savant archéologue, il est assez bon photographe pour illustrer ses publications de ses propres prises de vues, et dispose d’un fonds personnel important de négatifs de qualité. Chartraire adresse une vingtaine de lettres à Eugène Lefèvre (20 juin 1909 - mai 1913). Leur échange porte en premier lieu sur la livraison d’épreuves que Chartraire propose en plusieurs lots. Pour ceux quantifiés : 125, 195, 223, 213, 189, 207, 140 épreuves. Plusieurs listes dressées par l’abbé sont conservées et donnent le détail des vues. Le total des tirages exécutés pour être envoyés à la Bibliothèque Doucet correspond au final, après le dernier envoi (mai 1913), à l’estimation chiffrée des négatifs avancée dans la première lettre de l’ecclésiastique (source : BINHA, ARCHBIB/22/1/39) :
Lettre du 26 juin 1909 (extrait) : « Mr. Vuaflart [directeur de la Bibliothèque] m'avait parlé de vos collections. Volontiers je vous enverrai des épreuves au bromure de mes clichés, s'ils peuvent vous intéresser. Ma collection (environ 1500 clichés de valeur inégale) porte sur :
1° tous les objets mobiliers classés de l'Yonne (statues, peintures, orfèvrerie etc...)
2° la Cathédrale de Sens - détails de sculpture - chapiteaux, grilles, vitraux etc...
3° le trésor de Sens - tapisseries, orfèvrerie, ivoires, tissus surtout des détails
4° iconographie sénonaise, archevêques surtout.
Si cela rentre dans le cadre de vos recherches, je me mettrai bien volontiers à votre disposition. Quant à la rétribution dont vous parlez, elle sera ce que vous jugerez bon. Je pourrais profiter des loisirs de nos séminaristes en vacances pour tirer, sous ma direction, des épreuves et aussi les indemniser. »
Lettre du 13 octobre 1909 (extrait) « J’ai déjà commencé à tirer des épreuves sur Sens car je n’en avais aucune sur papier bromure brillant. Dès que j’en aurai une centaine, je les enverrai, afin de faire prendre patience pour la suite. Je vous adresse ci-joint les épreuves que vous m'aviez demandées du musé de Sens. »
Lettre du 11 décembre 1909 (extrait) : « Je suis très heureux que mon envoi vous ait été agréable et ait fait plaisir à M. Doucet. J’ai bien reçu le mandat carte [125 épreuves pour 62 francs 50, selon une lettre plus tardive du 12 août 1910 revenant sur le sujet]. Je vous prépare un nouvel envoi que vous recevrez dans les premiers jours de la semaine prochaine. J’ai photographié, un peu à votre intention, les détails du Parement de la Comtesse d’Étampes. Vous en trouverez les épreuves dans ce second envoi et j’y mettrai un double exemplaire, l’un pour la bibliothèque, l’autre que je vous prie d’accepter pour vous. Gardez le cliché tant qu’il vous sera utile. Je suis sans inquiétude à son sujet. Je me conformerai à vos indications pour le numérotage des épreuves. » Lefèvre, destinataire de la lettre et originaire d’Étampes, a déjà produit plusieurs études sur sa ville natale. S’y ajoute en 1910 Le parement d’autel de la comtesse d’Étampes au trésor de Sens (XIVe siècle). Étude comparative avec la peinture historique du Palais-Royal d’Étampes. Y est reproduit l’épreuve fournie par l’abbé Chartraire qui remercie pour l’envoi de la publication le 13 novembre 1910.
Lettre du 21 février 1910 (extrait) : « Après la longue période de silence… et d’inondations je viens de reprendre la série de mes clichés. Je vous envoie un nouveau paquet de 195 épreuves. Il est entendu que vous ferez votre choix. » Liste numérotée autographe conservée.
Lettre du 25 avril 1910 (extrait) : « Je vous envoie un nouveau stock de 223 photos. Vous y trouverez 3 épreuves d’un ornement de S. Edme (XIIIs.) conservé à S. Quiriace de Provins. C’est tout ce que j’ai pu obtenir car, même après avoir sollicité l’autorisation spéciale je n’ai pu faire ouvrir la vitrine que l’évêque de Meaux a fait sceller. » Liste numérotée autographe conservée.
Lettre du 27 juin [1910] (extrait) : « Je vous fais un nouvel envoi de photos. Je pense qu’elles vous intéresseront. J’ai pu, en grimpant sur de hautes échelles prendre médaillon par médaillon les 4 belles verrières du commencement XIIIe de Sens. Je suis content du résultat et je ne crois pas que personne possède cela jusqu’ici. » Liste numérotée autographe conservée de 213 photographies.
Lettre du 5 juillet 1910 (extrait) : « Je vais vous envoyer les deux épreuves que vous désirez de la porte de Chablis [certainement les vantaux de l’église Saint-Martin] et les deux médaillons du vitrail de S. Thomas. »
Lettre du 12 août 1910 (extrait) : « J’ai commencé à tirer des épreuves pour une nouvelle série que je vous enverrai vers la fin d’avril. Je n’oublierai pas d’y joindre la nouvelle épreuve que vous désirez de la Vierge de l’autel de Salazar. »
Lettre du 5 septembre 1910 (extrait) : « Je vous fais un nouvel envoi de 189 photos. Ma provision commence à s’épuiser. Néanmoins j’aurai encore un envoi à vous faire. » Liste numérotée autographe conservée.
Lettre du 27 octobre 1910 (extrait) : « Je viens de terminer le tirage de mes clichés et je pense vous envoyer ce soir ou demain la dernière fournée d’épreuves. Ce travail m’a demandé beaucoup de temps, mais il m’a procuré l’occasion de revoir toute ma série et je pense aussi que cette documentation vous a été agréable. Il serait à souhaiter que chaque département vous procure une collection aussi abondante. » Envoi différé en novembre.
Lettre du 13 novembre 1910 (extrait) : « J’aurai déjà achevé le tirage des derniers clichés de ma collection qui me restent à vous envoyer si je n’avais été retardé par diverses raisons. Ce sera j’espère pour bientôt. Vous trouverez dans cet envoi une série complète des soubassements du grand portail [de la cathédrale de Sens]. »
Lettre du 15 décembre 1910 (extrait) : « Je vous envoie ce soir, à la hâte (il est 10 h ½) quelques photos à ajouter aux précédentes. »
Lettre du 8 décembre 1911 (extrait) : « Je vous envoie une nouvelle provision d’épreuves photographiques pour la collection de la Bibliothèque Doucet. J’espère qu’elles répondront – une partie du moins – à vos désirs. » Liste numérotée autographe conservée.
Liste isolée datée de mai 1913 : 190 clichés avec quelques schémas des lancettes de la cathédrale de Sens numérotant les compartiments des verrières pour y situer les œuvres reproduites.
Les épreuves envoyées par Chartraire à la Bibliothèque d’art et d’archéologie ont été ventilées dans différents dossiers selon des logiques topographique, thématique ou chronologique. Sa production avec marque de provenance est donc mélangée avec celles d’autres photographes (voir la base Calames : recherche « Chartraire » et sélection « Paris. INHA »). Il est, par exemple, très représenté dans les cartons sur la cathédrale de Sens (Photothèque Architecture France II, 428-437). Quelques cotes le concernent exclusivement, des ensembles restés homogènes (BINHA, Photothèque Architecture France II, 420 ; II 421 ; II 423 ; II 440) ou des photographies isolées (BINHA, Photothèque Architecture France II, 310, 62-63 ; II 311, 4 ; II 312, 7-8 ; II 436).
L’abbé contribue aussi d’une autre manière à l’enrichissement du fonds photographique en favorisant la couverture photographique du trésor de la cathédrale de Sens par Eugène Devismes, le photographe de Doucet. Eugène Lefèvre l’y dépêche en 1910 pour les prises de vues. En ce cas, le phénomène est inverse de celui décrit plus haut. Les clichés sont la propriété de Doucet et les épreuves sont fournies à l’abbé, en plusieurs lots, au fur et à mesure des tirages et des demandes de Chartraire (cf. infra Eugène Devismes).
8 entrées répertoriées entre 1910 et 1912 (source : Fichier des lecteurs, AN, AJ/16/8416-8417).
Se fait recommander par Eugène Lefèvre pour sa première venue en février 1910 : « J’espère, la semaine prochaine aller à Paris et je serais bien aise de pouvoir faire quelques recherches rue Spontini. Voudriez-vous bien avoir l’obligeance de solliciter pour moi l’autorisation nécessaire ». Obtient aussi des prêts d'ouvrages, dont les demandes sont soumises à Jacques Doucet. La première fois en mai 1910 : « J’ai bien reçu le catalogue que vous avez eu l’aimable attention de m’envoyer en communication. Je vais l’étudier et en extraire les renseignements et points de comparaison qu’il me permet avec plusieurs morceaux du trésor [de la cathédrale de Sens]. Voulez-vous me rendre le service de présenter à M. Doucet tous mes remerciements pour ce prêt avec mes respectueux hommages. » (source : BINHA, ARCHBIB/22/1/39).
1885 : est ordonné prêtre ; 1888 : vicaire de l'église d'Auxerre ; 1888 : membre libre de la Société archéologique de Sens ; 1890 : vicaire de l'église métropolitaine de Sens ; il a en charge la conservation du trésor de la cathédrale ; 1890 : membre titulaire de la Société archéologique de Sens, puis, secrétaire, vice-président et président ; aumônier du Carmel et curé de Saint-Paron ; 1910 : chanoine titulaire de la cathédrale de Sens ; correspondant du Comité des travaux historiques, inspecteur de la Société française d'archéologie, membre correspondant de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, du Ministère de l'Instruction publique ; 1905 : il est officiellement nommé conservateur du trésor de la cathédrale de Sens. Il a photographié le trésor de Sens.
histoire de l'Eglise de Sens; trésors ecclésiastiques; tissus anciens; sculpture médiévale; histoire médiévale; édition de documents médiévaux.
Eugène Lefèvre, responsable de la collecte des fonds photographiques à la Bibliothèque d’Art et d’Archéologie, est le correspondant régulier de Chartraire. Les deux hommes se rendent des services mutuels. Leurs échanges portent principalement sur trois sujets qui, dans la durée, s’entrecroisent (source : BINHA, ARCHBIB/22/1/39) :
- l’organisation du voyage de l’opérateur de Doucet à Sens pour photographier les tissus du trésor de la cathédrale, avec en retour la livraison des épreuves correspondantes à Chartraire (cf. infra Devismes)
- le tirage des clichés personnels de Chartraire, lui-même photographe, et la livraison des épreuves à la Bibliothèque contre rétribution (cf. supra Bibliothèque d’art et d’archéologie)
- la venue de Chartraire à la Bibliothèque et ses demandes de prêts de livres à distance (cf. supra Bibliothèque d’art et d’archéologie).
Eugène Devismes est accueilli à Sens par Chartrain pour exécuter une couverture photographique complète des tissus du trésor de la cathédrale de Sens. Celle-ci se fait en 1910, en deux temps. Une première fois le 10 janvier à la demande de Jean-Joseph Marquet de Vasselot, conservateur au département des Objets d’art du Louvre, et d’Otto von Falke, directeur du Kunstgewerbemuseum de Berlin, également spécialiste des arts décoratifs médiévaux. Le projet est soutenu par Doucet puisque son photographe est de la partie. Il y revient seul le 18 juillet pour quelques jours supplémentaires. Dans ses déplacements, Devismes transporte avec lui ses appareils et ses plaques. Chartraire lui indique pour chaque format le nombre nécessaire à emporter, lui ouvre les portes du trésor dont il est le conservateur et lui soumet les pièces à photographier. La journée du 21 juillet Devismes pousse jusqu’à Auxerre pour photographier le suaire de saint Germain. Il n’a pas le temps de photographier les œuvres du musée comme des consignes tardives venant de Paris le lui demande. La moisson pour le trésor de Sens est quant à elle achevée comme le prouve la hâte des érudits à l’exploiter. Chartraire demande à la suite des deux campagnes faites sur le trésor de Sens à recevoir des tirages, dont il ne cache pas qu’il souhaite les exploiter pour une publication, pressé de publier avant qu’un autre ne se « l’adjuge » (comprenons Otto von Falke). Leurs études paraissent respectivement en 1911 pour Chartraire, et 1913 pour Falke. La première proposant un catalogue exhaustif offre 72 images, toutes issues du trésor de Sens et créditées à la Bibliothèque Jacques Doucet. La publication est toute entière tributaire des photographies de Devismes. L’ouvrage du savant allemand, plus ambitieux, portant sur la totalité des soieries connues utilise une vingtaine d’images de Devismes provenant de Sens et les crédite à la Bibliothèque Doucet pareillement remerciée en introduction. Les lettres de Chartraire adressées à Eugène Lefèvre, responsable du fonds photographique de la bibliothèque, avec qui le chanoine planifie le projet, en donnent le détail et le calendrier. S’y trouve une lettre de Marquet de Vasselot (source : BINHA, ARCHBIB/22/1/39) :
Lettre du 5 janvier 1910 (Jean-Joseph Marquet de Vasselot à Chartraire, lettre communiquée à Lefèvre, extrait) : « Mon ami Falke me demande d’aller à Sens le lundi 10, ce qui me convient en principe. Verriez-vous quelque inconvénient à ce que M. Devismes vint avec nous ? Ce serait plus commode pour vous, de pouvoir lui expliquer de vive voix ce qu’il aurait à faire. »
Lettre du 7 janvier 1910 (extrait d’une lettre adressée à Lefèvre, avec la lettre de Marquet de Vasselot jointe) : « Je pense que vos 60 grandes plaques suffiront. Cependant, si l’appareil, avec des intermédiaires permet d’employer le 13/18, pourquoi ne pas apporter une ou deux douzaines de 13/18. Certains petits morceaux de plus grand intérêt qui ne dépassent pas ces dimensions pourraient ainsi être pris sur ces petites plaques ; ça n’ajouterait pas une grande surcharge et comme cela on ne risquerait pas de manquer de plaques. Si le photographe ne peut arriver par le train de 9 heures du matin, il ne viendra qu’à 2 heures et la journée entière sera perdue. Le temps de s’installer, il sera 3 heures au moins et il fait nuit à 4 ! Si vous décidez lundi, essayez de l’amener par l’express du matin. »
Lettre du 21 février 1910 (extrait) : « Je serais bien aise aussi - si vous croyez la chose possible - de posséder une collection des reproductions des tissus du trésor de Sens. »
Lettre du 8 mai 1910 (extrait) : « J’ai reçu la superbe série de photos [celles faites par Devismes en janvier] et j’ai écrit aussitôt à M. Doucet pour l’en remercier. Avec de telles épreuves et celles qui les complèteront il y aurait en effet un superbe album à publier. Mais, le nerf de la guerre fait défaut !! Je pense que vous n’attendrez pas trop longtemps pour faire les autres clichés. Je serai surement là [à Sens] du 26 mai au 5 juin ou la dernière semaine de juin. Il faudra profiter des jours longs et ordinairement beaux. »
Lettre du 27 juin [1910] (extrait) : « Quand enverrez-vous M. Devismes? Je serai ici la plus grande partie de juillet et je serais bien aise qu’il opère à ce moment. »
Lettre du 5 juillet 1910 (extrait) : « Je viens de contrôler au trésor ce qui reste à faire des tissus et petites broderies. En comprenant le tissu d’Auxerre qui demandera 2 grands clichés (30/40) il faudra douze clichés 30/40. Ne pensez-vous-pas qu’il serait bon de refaire le cliché du tissu de la chasuble de S. Ebbon (n° 113). Il me semble que l’épreuve n’est pas nette et que l’appareil a dû remuer. Dans ce cas il faudrait un cliché de plus. Voici, à mon avis, ce qu’il serait nécessaire d’apporter. Clichés 30/40 = treize ; 18/24 = vingt-deux ; 13/18 = seize. Prévenez-moi lorsque Devismes sera prêt. » Annotation de Lefèvre : « Annoncé Devismes pour lundi 18 juillet ».
Lettre du 21 juillet (extrait) : « J’ai bien reçu ce matin vos deux lettres, mais M. Devismes ayant terminé hier soir mercredi les tissus et les petites broderies du trésor, selon ce que vous m’aviez indiqué, était parti à Auxerre où j’avais annoncé sa visite et préparé les voies pour la photogr[aphie] du Suaire de S. Germain. Je n’ai donc pas pu lui faire passer à temps vos lettres, car il était convenu qu’il rentrerait dans la journée d’aujourd’hui à Sens pour reprendre tous ses appareils et retourner à Paris. Par ailleurs, j’aurais été fort embarrassé pour lui désigner à distance des objets à photographier dans le musée de peinture d’Auxerre qui, si je ne me trompe, car il y a des années que je ne l’ai visité, est plutôt médiocre. Pour la sculpture domaine dont vous parlez, je ne la connais pas mais je vais m’informer et comme la semaine prochaine je passerai par Auxerre, je pourrai en faire des clichés à l’intention de M. Doucet. Je viens de voir ce soir M. Devismes et je lui ai plutôt conseillé de rentrer à Paris, d’autant plus qu’il ne lui reste plus assez de clichés pour faire une récolte fructueuse à Auxerre, au cas où il y aurait quelque chose à récolter. Je suis du reste d’ici lundi dans l’impossibilité absolue de m’absenter et de l’accompagner à Auxerre. [….] Tout a très bien marché ici. Vous aurez la collection complète et je voudrais bien qu’elle soit publiée avant que d’autres puissent la déflorer. Je crois que je pourrais faire un texte suffisant pour présenter cette superbe série jusqu’ici peu connue et je voudrais bien que ce ne soit pas un autre qui se l’adjuge. »
Lettre du 5 septembre 1910 (extrait) : « Je suis bien en retard pour vous accuser réception des clichés des tapisseries du trésor qui me sont parvenus en excellent état et pour vous prier d’en remercier M. Doucet d’abord et M. Devismes qui a mis à me les procurer le plus aimable empressement. Je pense qu’il a pu développer la série complémentaire de clichés du trésor et que vous en êtes satisfait. Je serai bien aise d’en recevoir une épreuve dès qu’on en pourra tirer. »
Lettre du 27 octobre 1910 (extrait) : « J’ai parfaitement reçu votre envoi de photographies, au moins aussi belles que celles de la précédente série. Je suis heureux, plus que je ne saurais dire de posséder ces documents si précieux. J’ai hâte de vous remercier de me les avoir procurés et de vous prier d’en présenter à Monsieur Doucet mes bien vifs remerciements. Comme je vous l’ai dit, j’ai le désir de publier, sinon l’album complet qui serait le rêve, du moins une étude de proportions plus modestes que je pense proposer à la Revue de l’art ancien et moderne ou à quelque autre revue d’art. Pour cette étude que je désire illustrer le plus abondamment possible, je compte me servir des photographies de M. Doucet. Je vous serai reconnaissant de me dire si je dois pour cela, solliciter une autorisation spéciale. »
Lettre du 13 novembre 1910 (extrait) : « Permettez-moi maintenant de solliciter à nouveau. Si les épreuves de la 2eme série des tissus du trésor sont tirées, je serais très heureux d’en recevoir une épreuve comme reçue la 1ere. De plus M. Devismes avait bien voulu faire des clichés de peintures qui sont, à mon avis, de la main de la Reine Marie Leczinska, et c’est sans doute tout leur mérite. Voudriez-vous aussi lui demander s’il peut me passer les clichés. »
Lettre du 16 novembre 1910 (extrait) : « Je m’empresse de vous remercier et de vous dire que je recevrai avec le plus grand plaisir les épreuves collées dont vous me parlez [les dernières photos du trésor de Sens, réclamées le 13]. Pour les peintures de Marie Leczinska, je n’ai pas besoin pour le moment des clichés et si vous pouviez m’en envoyer une épreuve j’en serais ravi. »
Les clichés effectués à Sens et Auxerre sont les premiers référencés dans l’inventaire général des négatifs de la Bibliothèque d’art et d’archéologie (source : MPP, Inventaire des négatifs de la Bibliothèque Doucet) : les n° 1-79 pour les tissus du trésor de Sens ; les n° 80-85 pour d’autres œuvres senonaises prises par un effet d’opportunité ; les n° 86-87 pour les tissus de la cathédrale d’Auxerre). Font aussi l’objet d’une recension à part, où les items ne sont cependant pas tous légendés (source : BINHA, ARCHBIB/21/1/40, cahier Cathédrale de Sens).
Chartraire tient à disposition d’Alfred Vuaflart et d’Henri Bourin sa documentation sur les portraits de Marie-Antoinette, et s’en trouve remercié dans l’introduction de leur ouvrage : « Grace à M. le Chanoine Chartraire qui les tient en sa possession, nous avons pu consulter à loisir les reproductions de portraits réunis par Jules Flammermont, l’historien de la Reine », (Les portraits de Marie-Antoinette. Étude d’iconographie critique, t. I L’Archiduchesse 1755-1770, Paris, 1909, p. XXI).
Notice validée le : 24/07/2006
Notice validée par : Le Gendre, Armelle (provient du Répertoire des Historiens d'art)
Complétée par Pascal Schandel en 2024 (Acteurs de la BAA) : illustration, édition et analyse de tous les documents d'archives.