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Saint-Genys, Etienne de

Statut
Publiée
Contributeur
egorand
Dernière modification
18/12/2023 12:26 (il y a environ 1 an)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Saint-Genys
Prénom : 
Etienne de
Titre : 
comte
Sexe : 
Nom : 
Saint-Genys
Prénom : 
Etienne Marie de
Naissance et mort
Date de naissance : 
6 avril 1856
Lieu de naissance : 
Date de mort : 
18 septembre 1915
Lieu de mort : 
Adresses
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1900 - 1915
Adresse : 

Château de la Gemmeraie

Code postal : 
49500
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1900 - 1915
Adresse : 

27 rue de Bourgogne

Code postal : 
75007
Ville : 
Professions / activités
Type de profession / activité : 
Lieu institution : 
Date d'activité : 
1877 - 1880
Commentaire Professions / activités : 

Attaché aux archives diplomatiques.

Type de profession / activité : 
Lieu institution : 
Date d'activité : 
1880 - 1883
Commentaire Professions / activités : 

Attaché surnuméraire.

Type de profession / activité : 
Lieu institution : 
Date d'activité : 
1883 - 1886
Commentaire Professions / activités : 

Attaché surnuméraire.

Biographie
Commentaire biographique : 

Le goût pour le Japon à travers la figure du diplomate, le compte Étienne Saint-Genys, collectionneur d’arts d’Extrême-Orient

Originaire de Bretagne, la famille de Saint-Genys s’installe en Anjou au début du XIXe siècle pour le mariage d’Albert de Saint-Genys avec Eulalie Turpin de Crissé, nièce du célèbre peintre Lancelot Turpin de Crissé. Étienne Marie de Saint-Genys, issu d’une famille du Haut-Anjou, petit neveu de Turpin de Crissé, embrassa une carrière diplomatique, d’abord en tant qu’attaché aux archives diplomatiques en 1877, puis en tant qu’attaché surnuméraires à Saint- Pétersbourg en 1880, à Tokyo, Lima (1883-1885), Londres (1886) et Vienne (1898). Après diverses missions, dont celle d’attaché d’ambassade à Londres en 1886, il devient ministre plénipotentiaire en 1900. Angevin, diplomate et globetrotteur, il est principalement pour la postérité un grand collectionneur et un mécène admiré. Dans ce courant de la mode du japonisme et de ses fréquents déplacements, mais surtout de son attrait envers un certain exotisme, il confirme ses goûts par son extraordinaire recherche d’estampes et d’art de l’Extrême-Orient. Il collectionne, par exemple, des estampes de La Route du Tokaido d’Hiroshige (inv. 0-9 : MTC 5197 (1) ; MTC 5334 (2) ; MTC 5305 (3) ; MTC 5328 (4) ; MTC 5201 et MTC 5202 (5) ; MTC 5327 (6) ; MTC 5325 (7) ; MTC 5199 (8). 10-19 : MTC 5335 (11) ; MTC 5342 (12) ; MTC 5462(13) ; MTC 5306 (15) ; MTC 519 (18) ; MTC 5194 (19). 20-29 : MTC 5319 (20) ; MTC 5318 (24) ; MTC 5304 (28) ; MTC 5312 (29). 30-39 : MTC 5320(30) ; MTC 5196 (32) ; MTC 5321 (34) ; MTC 5176 (39). 40-49 : MTC 5340 (40) ; MTC 5192 et MTC 5192 bis (42) ; MTC 5195 (43) ; MTC 5333(45) ; MTC 5186 (48) ; MTC 5303 et MTC 5303 bis (49). 50-53 : MTC 5322 (50) ; MTC 5317 (51) ; MTC 5200 (52) ; MTC 5329 (53).), quelques Vues du Mont Fuji d’Hokusai (inv. MTC 5130 à 5135 et MTC 5138 ; 5138 bis ; MTC 5139), ainsi que des estampes d’Utamaro (inv. MTC 5158 à MTC 5172), de Toyokuni (inv. MTC 5106 à 5125 ; MTC 5357 à 5360 ; MTC 5444 à 5445 ; MTC 5456 à 5461 ; MTC 5516 ; 7698 ; 7699) ou de Gakutei (nos inv. MTC 5377 à 5383 ; MTC 5415 ; 5418 ; 5422 ; 5427 ; 5487 ; 5488). On y retrouve des thèmes très variés tel que le monde du théâtre, le costume féminin, des jeux de transparence, la nature.

Malgré ses éloignements réguliers, Étienne de Saint-Genys reste attaché au château de La Gemmeraie où il séjourne régulièrement et où le 9 août 1915, il rédige un testament longuement mûri et soigneusement détaillé, par lequel il lègue à la ville d’Angers toutes ses œuvres d’art (Angers, AM, 21243, carton 26). L’exécution de ses dernières dispositions testamentaires ne tardera pas à être révélée, puisqu’il meurt à La Gemmeraie le 18 septembre 1915. Sont remises à la Ville d’Angers sa bibliothèque d’érudit et la totalité de ses collections, à l’unique condition que ces dernières rejoignent celles léguées par son oncle, Turpin de Crissé, au musée Pincé (ancien Hôtel Turpin). Ainsi, sont intégrées aux collections du musée, entre autres, plus de 250 estampes japonaises, mais aussi des dessins anciens et modernes, des objets précolombiens ainsi que divers objets d’art. C’est au total 740 œuvres qui furent léguées à la ville. Pour l’aménagement des salles de l’Hôtel Pincé qui abrite ses collections, le comte de Saint-Genys ajoute à son legs une somme de 25 0000 francs.

Étienne de Saint-Genys, comme il le souhaitait, fut modestement enterré dans le cimetière de la Chapelle-sur-Oudon.

Article rédigé par Mme Dominique Sauvegrain

Commentaire biographique : 

Diplomat Count Étienne Saint-Genys, Collector of Far Eastern Art, and the Taste for Japan

Originally from Brittany, the Saint-Genys family settled in Anjou at the beginning of the 19th century upon the marriage of Albert de Saint-Genys with Eulalie Turpin de Crissé, niece of the famous painter Lancelot Turpin de Crissé. Étienne Marie de Saint-Genys, from a family in Haut-Anjou, and great-nephew of Turpin de Crissé, embarked on a diplomatic career, first as an attaché to the diplomatic archives in 1877, then as a supernumerary attaché in Saint Petersburg in 1880, then in Tokyo, Lima (1883-1885), London (1886), and Vienna (1898). After various missions, including that of embassy attaché in London in 1886, he became minister plenipotentiary in 1900. An Angevin as well as a diplomat and globetrotter, he is remembered by posterity as a great collector and an admired patron. Reflecting his era’s taste for Japanese culture and his frequent travels, and above all his attraction to a certain exoticism, he confirmed his inclinations through his extraordinary search of prints and art from the Far East. He collected, for example, prints of La Route du Tokaido of Hiroshige (inv. 0-9 : MTC 5197 (1) ; MTC 5334 (2) ; MTC 5305 (3) ; MTC 5328 (4) ; MTC 5201 et MTC 5202 (5) ; MTC 5327 (6) ; MTC 5325 (7) ; MTC 5199 (8). 10-19 : MTC 5335 (11) ; MTC 5342 (12) ; MTC 5462(13) ; MTC 5306 (15) ; MTC 519 (18) ; MTC 5194 (19). 20-29 : MTC 5319 (20) ; MTC 5318 (24) ; MTC 5304 (28) ; MTC 5312 (29). 30-39 : MTC 5320(30) ; MTC 5196 (32) ; MTC 5321 (34) ; MTC 5176 (39). 40-49 : MTC 5340 (40) ; MTC 5192 et MTC 5192 bis (42) ; MTC 5195 (43) ; MTC 5333(45) ; MTC 5186 (48) ; MTC 5303 et MTC 5303 bis (49). 50-53 : MTC 5322 (50) ; MTC 5317 (51) ; MTC 5200 (52) ; MTC 5329 (53).), several Views of Mont Fuji by Hokusai (inv. MTC 5130 à 5135 et MTC 5138 ; 5138 bis ; MTC 5139), as well as prints by Utamaro (inv. MTC 5158 à MTC 5172), Toyokuni (inv. MTC 5106 à 5125 ; MTC 5357 à 5360 ; MTC 5444 à 5445 ; MTC 5456 à 5461 ; MTC 5516 ; 7698 ; 7699), and Gakutei (nos inv. MTC 5377 à 5383 ; MTC 5415 ; 5418 ; 5422 ; 5427 ; 5487 ; 5488). The work contains varied themes such as theatre, women's costumes, transparency, and nature.

Despite his regular departures, Étienne de Saint-Genys remained attached to the Château de La Gemmeraie, where he stayed regularly and where, on August 9, 1915, he wrote a long-considered and carefully detailed will, which bequeathed all his art to the city of Angers (Angers, AM, 21243, box 26). The provisions of his last will and testament were soon to be revealed, as he passed away at La Gemmeraie on September 18, 1915. His scholarly library and all of his collections were handed over to the city of Angers, on the condition that they join those bequeathed by his uncle, Turpin de Crissé, to the musée Pincé (former Hôtel Turpin). Thus, the museum's collections gained more than 250 Japanese prints, as well as old and modern drawings, pre-Columbian objects and various works of art, among others. In total, 740 works were bequeathed to the city. For the arrangement of the Hôtel Pincé that housed his collections, the Comte de Saint-Genys added to his legacy the sum of 25,0000 francs.

According to his wishes, Étienne de Saint-Genys was modestly buried in the cemetery of Chapelle-sur-Oudon.

Article by Dominique Sauvegrain (translated by Jennifer Donnelly)

Thèmes d'étude
Période étudiée : 
Commentaire Période étudiée : 

Ères Kyōwa (1801-1804), Bunsei (1818-1830) et Tenpō (1830-1844),

Aire géographique étudiée : 
Secteur fondamental d'étude : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés]

Commentaire Thèmes d'étude : 

La Chine et le Japon sont bien représentés au sein de la collection : masques, armes, laques, céramiques, tissus, bronzes et notamment une exceptionnelle série d’estampes japonaises, en particulier La Route du Tokaido, d’Hiroshige. Cette série, publiée en 1833-1834, fit de Hiroshige l’un des artistes les plus en vogue de son époque et remporta un immense succès. Les retirages furent également nombreux (David, 1991). Le Tôkaidô — « la voie de l’océan vers l’Est » — joint Edo, la capitale shogunale, à Kyôto, la capitale impériale, siège du gouvernement. Cette voie très ancienne longue de 500 km et ouverte sur l’océan Pacifique, était jalonnée de relais, situés dans des paysages pittoresques ou des lieux historiques, mais également près de sanctuaires bouddhistes ou shinto. Toutes sortes de voyageurs font la route : pèlerins, bonzes, touristes, messagers, aventuriers, rônin (samouraïs sans maître), daimyô (noble japonais), seigneurs féodaux et leur suite, à pied, à cheval ou en palanquin selon leur rang. Chaque relais est l’occasion de se rencontrer ou se distraire. Hiroshige est le premier à avoir représenté chacun des 53 relais. Il fit un premier voyage pour accompagner les chevaux que le shogun offrait à l’empereur, pendant lequel il fit de nombreux croquis, impressionné par les paysages traversés. Son art, empreint d’un sens aigu de la nature, les variations de ses compositions ainsi que le sens poétique et parfois humoristiques de ses œuvres l’ont rendu célèbre. Comme nombre de ses contemporains, artistes, écrivains et collectionneurs, le comte de Saint-Genys fut un grand japoniste et acheta de nombreuses estampes japonaises. Il posséda 33 vues sur les 53 de La Route du Tokaido, qu’il a léguée au musée. Toutes ne viennent pas de la même édition : certaines portent le cachet Hoeido, d’autres le cachet Takeuchi, d’autres ne sont pas encore identifiées. Elles témoignent de l’attrait important que cet art de l’ukiyo-e, les « images du monde flottant », a exercé à la fin du XIXe siècle sur l’Occident et particulièrement la France. Il faut également évoquer dans ce domaine, un autre artiste, Hokusai. La personnalité d’Hokusai, le « vieillard fou de peinture » et son œuvre ont très vite fasciné les critiques occidentaux. Ses estampes sont d’une diversité impressionnante : théâtre, estampes de vœux, paysages, sujets mythologiques, poésies... Sa série des Trente-six vues du mont Fuji, publiée en 1830-1832, suscita très vite l’admiration et il la compléta en 1834 par les Cent vues du mont Fuji. Cette montagne volcanique, la plus haute du Japon, est vénérée comme le symbole de la « montagne sacrée » par les shintoïstes comme par les bouddhistes. Hokusai multiplie les points de vue et les paysages, ainsi que les atmosphères, le Fuji étant parfois le prétexte lointain à une avant-scène très détaillée, comme pour La Grande vague par exemple. Saint-Genys possédait dans sa collection neuf vues de la série des trente-six, dont la célèbre Vague.

Article rédigé par Mme Dominique Sauvegrain

Commentaire Thèmes d'étude : 

China and Japan are well represented in the collection: masks, weapons, lacquers, ceramics, fabrics, bronzes, and in particular an exceptional series of Japanese prints, in particular Fifty-Three Stations on the Tokaido Road by Hiroshige. This series, published in 1833-1834, made Hiroshige one of the most fashionable artists of his time and achieved immense success. Reprints were also numerous (David, 1991). The Tōkaidō — "the way from the ocean to the East" — connects Edo, the shogunal capital, to Kyoto, the imperial capital, seat ofthe government. This very old route, 500 km long and open to the Pacific Ocean, was dotted with roadside stops, located in picturesque landscapes or historic sites, but also near Buddhist or Shinto shrines. All sorts of travellers made the journey: pilgrims, monks, tourists, messengers, adventurers, rōnin (masterless samurai), daimyō (Japanese nobleman), feudal lords and their retinue, on foot, on horseback or in palanquin according to their rank. Each stop presented an opportunity to meet or to seek diversion. Hiroshige was the first to have represented each of the 53 stops. He made a first trip to accompany the horses that the shogun offered to the emperor, during which he made many sketches, impressed by the landscapes traversed. His artistry, imbued with a keen sense of nature, the variations of his compositions, as well as the poetic and sometimes humorous sense of his works earned him lasting fame. Like many of his contemporaries, artists, writers and collectors, the Comte de Saint-Genys was a great connoisseur of Japanese art and bought many Japanese prints. He had 33 views of the Tokaido road, all of which he bequeathed to the museum. Not all of them come from the same edition: some bear the stamp of Hoeido, others of Takeuchi, whereas others are not yet identified. They testify to the important attraction that this art of ukiyo-e, the "images of the floating world", exerted at the end of the 19th century on the West and particularly on France. In this respect we must also mention another artist, Hokusai. The personality of Hokusai, the “painting madman”, and his work swiftly fascinated Western critics. His prints are of an impressive diversity: theatre, greeting prints, landscapes, mythological subjects, poems... His series of Thirty-six views of Mount Fuji, published in 1830-1832, very quickly aroused admiration and was complemented in 1834 by the Hundred Views of Mount Fuji. This volcanic mountain, the highest in Japan, is revered as the symbol of the "sacred mountain" by Shintoists and Buddhists alike. Hokusai multiplied the points of view and the landscapes, as well as the atmospheres, Fuji sometimes being the distant pretext for a very detailed front stage, as for The Great Wave for example. Saint-Genys had in his collection nine views from the series of thirty-six, including the famous Wave.

Article by Dominique Sauvegrain (translated by Jennifer Donnelly)

Liens entre personnes
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Étienne-Marie de Saint-Genys est issu d'une famille du Haut-Anjou, petit neveu du peintre Lancelot-Théodore Turpin de Crissé. (Source : notice Agorha «Étienne de Saint-Genys» rédigée par Dominique Sauvgrain)

Bibliographies / archives
Sources en ligne
Référence de notice : 
80713983
Date de consultation : 
01/04/2021
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Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Dominique Sauvegrain