Relief appliqué à l’origine sur la face interne du volet dextre d'un retable.
- Étude et restauration, Juliette Robin, Juliette Levy-Hinstin, Marie Payre, Institut national du patrimoine, 2016.
- Analyses de la polychromie, Institut national du patrimoine, 2016.
Relief taillé dans une planche de bois (bois feuillu, probablement tilleul) avec éléments secondaires assemblés.
- Traces de fixation (dans l’étau de l’établi et/ou sur le volet du retable ?) : quatre cavités cylindriques (diamètre 1 cm environ), deux sur le chant senestre, en partie centrale, une sur le dessus et une sur le chant dextre, vers le centre ; deux cavités carrées (environ 1 x 1 cm) sous la base ; trois cavités rectangulaires au revers.
- Revers plat : traces de doloire, de gouge méplate et d’arrachement du bois ; nœuds, défauts et trois zones de « lunure » (formation interne d’écorce) indiquant l’emploi d’un bois de médiocre qualité.
- Fentes : notamment une fente ouverte dans le haut sur le fond du relief et l’aile gauche de l’ange à senestre, une fente entre les ailes des anges et une fente dans le bas près de Joseph.
- Éléments assemblés à l’origine : mains de Joseph (restituées).
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : angles inférieurs dextre et senestre du relief, boucles de la barbe de Joseph, extrémité de l’index et du majeur de sa main gauche ; éclats sur les nez des personnages, les cheveux de la Vierge, les orteils de l’Enfant Jésus, la barbe et les cheveux de Joseph, les saillies des plis et les bords du relief.
- Interventions postérieures : percement à dextre, près de la tête de la Vierge et cavités au revers (traces de présentation du relief) ; restitution (en bois de sipo) des mains de Joseph fixées dans les cavités ménagées à l’origine dans les manches ; comblements locaux (pâte de sciure de bois et d’un adhésif).
Polychromie d’origine avec reprises locales.
Toile encollée localement sur le sol et le fond du relief ; préparation blanche (carbonate de calcium) ; des coulures sur les chants du relief indique que la préparation a été appliquée lorsque que la sculpture était posée à plat ; sur la préparation, encollage sur les zones destinées à recevoir des couches colorées.
- Mur : lignes incisées dans la préparation pour indiquer les contours des pierres ; bol rouge-orangé, or et argent alternant sur les assises du mur, avec glacis vert (sur certaines pierres dorées ou argentées) et glacis jaune (sur les autres pierres argentées).
- Manteau de la Vierge, aubes de l’ange à dextre et de l’ange à senestre, robe de Joseph, partie supérieure des ailes des anges : bol rouge-orangé, or.
- Robe de la Vierge, amicts de l’ange à dextre et de l’ange à senestre, aube de l’ange au centre : bol rouge-orangé, argent.
- Plumes de l’aile de l’ange à dextre : mixtion ; or parti ; glacis jaune.
- Plumes des ailes de l’ange au centre : bol rouge-orangé ; or ; glacis vert.
- Cheveux de la Vierge et des anges : mixtion, or parti.
- Revers du manteau de la Vierge et de la robe de Joseph : sous-couche noire, bleu (azurite) ; polychromie actuelle : bleu sombre postérieur.
- Barbe et cheveux de Joseph : gris.
- Chaussures, ceinture de Joseph : noir.
- Sol : vert mat, glacis vert (probablement résinate de cuivre).
- Carnations : rose (probablement blanc de plomb et vermillon : présence de mercure et de plomb), avec rehauts rose plus soutenu ; lèvres, jointures des doigts : rouge ; yeux : noir. Polychromie actuelle : retouches roses en 2016 sur les carnations et sur les mains restituées de Joseph.
La naissance du Christ à Bethléem est relatée par l’évangéliste Luc (2, 7) : « [Marie] mit au monde son fils premier-né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une mangeoire parce qu’il n’y avait pas de place pour eux à l’hôtellerie » (Luc (2, 7). À ce bref récit s’ajoutent de nombreux événements mentionnés dans les évangiles apocryphes, dont s’inspirent les représentations dès les premiers siècles chrétiens, ainsi que divers éléments issus de textes postérieurs en Occident, qui enrichissent et renouvellent en partie l’iconographie de la Nativité. La scène reprend ici plusieurs traits iconographiques devenus traditionnels aux 15e et 16e siècles. L’image de l’Enfant nu, reposant dans une étable sur un pan du manteau marial tenu par un ange sans ailes, rappelle le dénuement dans lequel le Christ est né. La Vierge est figurée, non plus allongée sur son lit d’accouchée, mais à genoux, adorant le nouveau-né selon la vision de sainte Brigitte de Suède dans la grotte de la Nativité à Bethléem en 1372, que relatent les Révélations. Le même texte ajoute que Joseph et la Vierge adorent tous deux l’Enfant en s’agenouillant. La présence de deux anges ailés, en adoration bras croisés, rappelle le récit de la Nativité dans l’Évangile de l’Enfance du Pseudo-Matthieu et dans les Méditations sur la vie du Christ (14e siècle) attribuées au franciscain Johannes de Caulibus : « […] les anges du ciel eux-mêmes vinrent s’agenouiller devant le nouveau-né. ». Les personnages se détachent sur un fond plat qui évoque un mur de l’étable, dont les pierres des assises sont figurées par un damier coloré. Les mains de Joseph sont restituées, mais il est possible d’imaginer qu’il devait tenir une bougie ou une lanterne selon l’iconographie traditionnelle.
attribution à un atelier tyrolien, vers 1500-1510, par Sophie Guillot de Suduiraut (communication écrite, 2016).
Autriche, Tyrol
Lieu d’origine inconnu. Commerce de l’art (Paris ?). Collection Lucie Jacquinot (Versailles, 1891-Chaumont, 1976). Vente viagère de la collection à la Ville de Chaumont, 1971.
Les trois reliefs (71.465.1, 71.465.2, 71.465.3), de style, exécution et polychromie identiques, proviennent d’un même retable marial. Ils étaient appliqués sur les faces internes des volets du retable. Un quatrième relief représentant une scène complémentaire de la vie de la Vierge (L’Adoration des mages ? La Dormition ?) n’est pas conservé. Il est possible d’imaginer les reliefs superposés deux à deux sur chaque volet, l’Annonciation et la Nativité sur le volet dextre, la Visitation et la scène manquante sur le volet senestre, la caisse du retable mesurant environ 2 x 1,50 m. La caisse pouvait abriter une statue de la Vierge à l’Enfant en position centrale, entourée de deux figures de saints ou de saintes, ou encore une scène mariale de grande dimension, telle le Couronnement de la Vierge.
Les trois reliefs (71.465.1, 71.465.2, 71.465.3), de style, exécution et polychromie identiques, proviennent d’un même retable marial. Ils étaient appliqués sur les faces internes des volets du retable. Un quatrième relief représentant une scène complémentaire de la vie de la Vierge (L’Adoration des mages ? La Dormition ?) n’est pas conservé. Il est possible d’imaginer les reliefs superposés deux à deux sur chaque volet, l’Annonciation et la Nativité sur le volet dextre, la Visitation et la scène manquante sur le volet senestre, la caisse du retable mesurant environ 2 x 1,50 m. La caisse pouvait abriter une statue de la Vierge à l’Enfant en position centrale, entourée de deux figures de saints ou de saintes, ou encore une scène mariale de grande dimension, telle le Couronnement de la Vierge.
Œuvre inédite