Henri II, roi de France (r. 1547-1559)
Galerie de peintures, Rotonde
De profil vers la gauche, le roi porte une armure noire damasquinée d'argent d'où sort le ruché d'une chemise blanche brodée au fil noir; la main gauche est posée sur le pommeau de l'épée et la droite tient une horloge. Gruyer décrit l'objet comme « une petite boîte cylindrique sur laquelle on distingue les chiffres d'un cadran » (Gruyer 1899). Le modèle porte sur son armure un collier orné d'un pendentif, vraisemblablement de l'Ordre de Saint-Michel . Un heaume orné de plumes aux couleurs royales ( noir et blanc) est posé sur une table devant le modèle.
Luisa Capodieci ( 2011, p. 353) souligne que le heaume posé " caractérise le souverain comme pacifique, tandis que l'armure le désigne comme guerrier. Le détail de la main posée sur l'épée le montre vigilant, en traduisant en image le même concept exprimé sur la médaille de Béchot frappée en 1552: Et pace et bello arma movet [Il manie les armes , aussi bien en temps de paix qu'en temps de guerre]".
Elle interprète l'objet posé comme une horloge dont une face serait ornée d'une figure de Mars ( personnage coiffé d'un casque et habillé d'une jupe courte à la romaine, main droite appuyée sur une lance ou une épée). Le roi serait ainsi , de manière cryptique, figuré en Mars.
Grodecki, 1987; Cordellier, 2012
Luisa Capodieci (2011) suggère l'hypothèse d'un portrait rétrospectif et commémoratif, postérieur à 1559.
Bien que le visage du roi corresponde à un dessin attribué à François Clouet (Chantilly, Musée Condé, MN 29, cf sources en ligne), le portrait a toujours été rattaché à un peintre de l'école italienne actif en France: Primatice d'abord, puis un peintre anonyme de Fontainebleau, Luca Penni aujourd'hui, sur la base d'analogies avec les portraits de profil gravés par Boyvin et celui gravé par Béatrizet.
L'invention du portrait en pied gravé par René Boyvin a été attribuée à Luca Penni par Robert-Dumesnil dès 1850 ( Le peintre-graveur, VIII, n°106) : la gravure porte en effet sur un cartouche HENRICUS II GALLIARUM / REX INVICTISSIMUS P.P., ces deux dernières lettres pouvant peut-être signifier Penni pinxit.
Garnier-Pelle, Nicole, et Zvereva, Alexandra ( 2011): "Anonyme italien? ": "s'inspire, quelque peu maladroitement, d'une gravure qui reprend elle-même un dessin de François Clouet conservé au musée Condé (MN 29)".
Dimier (1924, I, p. 45: "main mal exercée d'un ouvrier de Fontainebleau" et 1925, II, n°1487 p. 361: classé parmi les "Peintures italiennes ou italianisantes").
Zvereva (2002) le considère comme "vraisemblablement de la main d'un peintre de l'Ecole de Fontainebleau. Les traits du roi y sont accentués au point de devenir presque caricaturaux". Zvereva (2011) ne cite pas le rapport de ce tableau avec le dessin de Chantilly MN 29).
Luisa Capodieci (2011) conserve l'attribution à un peintre de l'école de Fontainebleau (son interprétation iconographique l'amenant à une datation après 1559, soit postérieure à la mort de Luca Penni.
Attribution proposée à partir du dessin également attribué à un artiste italien ou italianisant.
Acquis par le duc d'Aumale auprès de Colnaghi sous le nom de Primatice.
Acquisition auprès de Colnaghi à une date inconnue (cf. Gruyer 1899 ; Dimier 1924).
édition de 1899: n° 49 p. 76 ( attribué à Primatice)
I, p. 45 ; II p. 361, n° 1487 (peinture italienne ou italianisante)
"IV Le roi et sa planète: un portrait d'Henri II à Chantilly": p.341-361 ( et surtout p. 351-361: ).
p. 351-355 , fig. 66 p. 352 ( anonyme de l'école de Fontainebleau).