Bas-relief appliqué à l’origine sur la face interne d’un volet de retable, probablement le volet senestre.
- Intervention de conservation, Aubert Gérard, 1988.
- Étude et restauration, Aubert Gérard, Isabelle Jourdain, 1994-1995.
- Identification du bois, Elisabeth Krebs, 2007.
- Observation, Pantxika Béguerie-De Paepe, Sophie Guillot de Suduiraut, Juliette Levy-Hinstin, 2022.
Relief composé de trois planches verticales de bois (tilleul) assemblées à plat joint, avec éléments assemblés.
- Sur le dessus, dans la planche centrale, une cavité (diamètre : 0,5 cm environ ; trace de fixation dans l’étau de l’établi ?) ; sous la base, dans la planche centrale, deux cavités de fonction indéterminée (diamètre : 0,5 cm environ).
- Parties ajourées d’origine : deux baies en plein-cintre et une ouverture entre la colonne centrale et le buste du Christ.
- Percement près de la colonne centrale : bois transpercé involontairement lors de la taille.
- Éléments assemblés à l’origine (actuellement manquants) : l’extrémité du fouet dont le manche est tenu par le bourreau à dextre ; une partie de la corde tenue dans la main gauche du bourreau au premier plan à senestre ; le pouce de la main du bourreau à l’arrière-plan à senestre et une partie du faisceau de verges que tenait ce bourreau.
- Traces de fixation du relief sur le volet du retable : quatre cavités (diamètre. 0,5 cm environ) avec restes de chevilles.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Manques : les éléments assemblés déjà mentionnés ; éclats sur les bords du relief et le corps du Christ.
- Interventions postérieures : restitution de l’extrémité du pied gauche du bourreau au premier plan à senestre ; au revers, plusieurs cavités destinées à des vis ; consolidation de l’assemblage des planches.
La polychromie actuellement visible (19e siècle) est homogène, épaisse, probablement à liant huileux. Elle couvre entièrement la surface avec de rares lacunes dans lesquelles se discernent les restes d’une ou plusieurs polychromies antérieures dont elle ne reprend pas les couleurs.
[tampon circulaire des douanes]
à l'encre noire
Le récit de la Flagellation indique succinctement que Pilate relâcha Barabbas et, après avoir fait flageller Jésus, le livra pour être crucifié (Matthieu 27, 26 ; Marc 15, 15 ; Jean 19,1). Les éléments iconographiques traditionnels de la scène, le Christ attaché à une colonne, en général en place centrale, et les bourreaux le flagellant, donnent lieu à de multiples variations. Les retombées de la voûte de la salle où se situe la Flagellation se réunissent ici sur le chapiteau de la colonne centrale. Le Christ est attaché face à la colonne, comme dans maintes représentations, mais la position maladroite de ses bras pliés à hauteur du buste est inhabituelle. La tunique dont il a été dépouillé s’étale sur le sol à ses pieds. À dextre, un bourreau brandit un fouet (lanières manquantes). À senestre, deux bourreaux tiennent chacun un faisceau de verges (une partie manque dans la main du bourreau à l’arrière-plan). Le bourreau au premier plan maintient aussi la corde (une partie manque) qui attache les jambes du Christ à la colonne. Le personnage, dont la tête émerge entre le bourreau à dextre et le Christ, peut représenter un spectateur de la scène. Son visage rond et imberbe ne correspond pas au type traditionnellement attribué à Pilate.
Rhin supérieur (Oberrhein), Colmar
Provenant d’Ammerschwihr (?). Acquisition auprès des héritiers de François Xavier Moelher, notaire à Ammerschwihr et Mulhouse (Haut-Rhin), par le prince Hermann de Hohenlohe-Langenbourg (Langenbourg, 1832-1913), Statthalter d’Alsace-Lorraine. Don de ce dernier par l’entremise de Théophile Klem (Colmar, 1849-1923), 1906.
Les trois scènes de la Passion proviennent d’un même retable de moyennes dimensions. Les bas-reliefs étaient appliqués sur les faces internes des volets et la scène de la Crucifixion pouvait occuper la caisse centrale. Bien qu’il manque une quatrième scène de la Passion, il est possible d’imaginer les reliefs superposés deux à deux sur chaque volet. Dans cette hypothèse, la Cène et la Prière du Christ au mont des Oliviers étaient sur le volet dextre, la Flagellation et la scène manquante sur le volet senestre, la caisse du retable mesurant environ 160 x 120 cm.
p. 95, n° 128.3 (16e siècle. Provenance : Ammerschwihr).
p. 92, n° 128.3 (idem).
p. 84, n° 136 (idem).