La Cène

Relief composé de trois planches verticales de bois (tilleul) assemblées à plat joint ; revers dressé au riflard.

-Traces de fixation dans l’étau de l’établi (?) : sur le dessus du relief, trois cavités (diamètre : 0,5 cm environ).

-Sous la base : une cavité (L. 2,2 cm) de fonction indéterminée.

-Partie ajourée d’origine : baie centrale en plein-cintre.

-Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).

-Manques : auriculaire de la main droite et second orteil du pied gauche de Judas ; une partie de la panse de la cruche ; pouce de la main droite de l’apôtre assis au premier plan à senestre ; bord de la base et pieds du banc à senestre ; bord de la partie ajourée au-dessus de la tête de l’apôtre chauve et barbu à senestre ; éclats sur tous les bords du relief.

Interventions postérieures : trou correspondant au manque de l’orteil de Judas ; au revers, plusieurs petites cavités pour des clous ou des vis ; consolidation des assemblages des planches ; sous la base, trois tampons de douane.

La polychromie actuellement visible (19^e siècle) est homogène, épaisse, probablement à liant huileux. Elle couvre entièrement la surface avec de rares lacunes dans lesquelles se discernent les restes d’une ou deux polychromies antérieures. Les ceintures et les bordures des vêtements sont dorées (mixtion, or). Les couleurs diffèrent de celles des polychromies antérieures.

à l'encre noire

Le dernier repas qui réunit le Christ et les douze apôtres pour célébrer la Pâque (Matthieu 26, 20-29 ; Marc 14, 17-25 ; Luc 22, 14-30 ; Jean 13, 17-30) est situé dans une salle voûtée qui s’ouvre à l’avant par un arc en plein cintre. La représentation de l’annonce de la trahison de Judas prend ici le pas sur l’évocation de l’institution de l’eucharistie. Selon le récit évangélique (Jean 13, 21-30), le Christ désigne celui qui le livrera en lui donnant une bouchée trempée dans le plat. Judas se dresse ainsi au premier plan, pour recevoir la bouchée que lui tend le Christ, et il serre dans sa main gauche la bourse contenant l’argent de la trahison (Matthieu 26, 14-16 ; Marc 14, 10-11 ; Luc 22, 3-6). Parmi les autres apôtres, Pierre, reconnaissable à son type caractéristique, se tient à la droite du Christ, Jean s’incline sur le buste de son maître (Jean 13, 23-25) et un disciple chauve à longue barbe (Paul ?) se détourne de la scène.

Provenant d’Ammerschwihr (?). Acquisition auprès des héritiers de François Xavier Moelher, notaire à Ammerschwihr et Mulhouse (Haut-Rhin), par le prince Hermann de Hohenlohe-Langenbourg (Langenbourg, 1832-1913), Statthalter d’Alsace-Lorraine. Don de ce dernier par l’entremise de Théophile Klem (Colmar, 1849-1923), 1906.

Les trois scènes de la Passion proviennent d’un même retable de moyennes dimensions. Les bas-reliefs étaient appliqués sur les faces internes des volets et la scène de la Crucifixion pouvait occuper la caisse centrale. Bien qu’il manque une quatrième scène de la Passion, il est possible d’imaginer les reliefs superposés deux à deux sur chaque volet. Dans cette hypothèse, la Cène et la Prière du Christ au mont des Oliviers étaient sur le volet dextre, la Flagellation et la scène manquante sur le volet senestre, la caisse du retable mesurant environ 160 x 120 cm.

p. 95, n° 128.1 (16e siècle; Provenance: Ammerschwihr).

p. 92, n° 128.1 (idem)

p. 84, n° 134 (idem)