L'Enlèvement de Ganymède

envoi 1ère année

Le 30 décembre 1873, Ferrier reçoit par retour de courrier l'avis de son ancien professeur de dessin Lecoq de Boisbaudran sur l'esquisse préparatoire de l'Enlèvement de Ganymède. Bien que l'esquisse soit encore « très vague », le professeur loue la composition qui lui a semblé « très favorable à un bel effet aérien » (Bibliothèque de l'INHA, Archives Ferrier, carton 88, n°85890-85891). Cependant, Lecoq de Boisbaudran émet quelques réserves quant à l'aigle qui lui « paraît moins heureux et d'un mouvement indécis », défaut que le pensionnaire pourrait rectifier en « étudiant l'ossature de l'aigle » afin de « lui donner le caractère, la forte construction, le mouvement et l'accent » qui le caractérisent dans son action (Bibliothèque de l'INHA, Archives Ferrier, carton 88, n°85890-85891). La figure de Ganymède lui semble bien composée, mais le professeur conseille à son ancien élève d'inverser la position des jambes, croquis à l'appui, afin d'éviter tout malentendu scabreux que le sujet, s'il était mal perçu, pourrait susciter. En fonction des indications de Lecoq de Boisbaudran, Ferrier va modifier le personnage de Ganymède et reprendre la figure de l'aigle qui ne laissera pas de lui poser beaucoup de difficultés sous les rapports de la vraisemblance et de la construction. L'artiste commence l'exécution de sa toile probablement vers la fin du mois de février 1874. L'envoi est exposé achevé à la Villa Médicis en avril 1874 puis à l'École des beaux-arts vers la fin du mois de juin. L'Enlèvement de Ganymède est acheté à l'artiste par un certain M. Hochon, sans doute époux de Louise Lefuel, fille de l'architecte Hector Lefuel, ainsi qu'il est fait mention sur le cartel du tableau exposé au Salon de 1875 (Lechleiter, 2008, p. 154).

Exposé achevé à Rome en avril 1874, et à l'École des beaux-arts en juin 1874. Exposé à Paris au Salon de 1875 où il est indiqué comme appartenant à M. Hochon (livret du Salon, 1875). 7 mai 1998, passé en vente à Sotheby's New-York.