Bas-relief appliqué sur la face interne du volet senestre d'un retable.
- Étude et restauration, Pascale Klein, 1988.
- Analyses de la polychromie, Sylvie Colinart, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 1991.
Sculpture taillée dans une planche de bois (vraisemblablement tilleul) ; console rapportée.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : cavité sur la tête (diamètre environ 2,5 cm) ultérieurement comblée par une pièce de bois.
- Deux importantes fentes sur le buste : fente senestre partiellement comblée par un flipot ; à dextre, petite pièce détachée et recollée dans les cheveux.
- Faible attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Manques : fleurons de la couronne, éclats au bord du manteau.
Polychromie d’origine lacunaire.
Bois par endroits recouvert de fibres végétales encollées, notamment sur les fentes et les flipots. Préparation blanche (carbonate de calcium, colle protéinique).
- Manteau, couronne, calice : bol rouge sombre, or ; bordure du manteau (L. 5 cm environ) : bol rouge, feuilles métalliques assombries (argent ou or parti), motifs de fleurs et de grappes tracés par grattage dans une couche de peinture blanche (blanc de plomb) aujourd’hui altérée, devenue presque entièrement translucide.
- Cheveux : mixtion, or.
- Robe : décors en relief moulés et appliqués dits « brocarts appliqués » (motifs de « grenade »). Stratigraphie : 1. encollage ; 2. matériau de remplissage orangé ; 3. feuille d’étain ; 4. mixtion jaune ; 5. feuille métallique -or parti ?- ; 6. glacis.
- Revers du manteau : sous-couche bleu pâle, couche bleue.
- Revers de la robe, intérieur de la couronne et de la coupe du calice : rouge vif.
- Sol : vert.
- Carnations : couche blanchâtre, couche rose pâle avec accents rose vif sur les joues ; iris brun clair cernés de brun foncé et relevés de touches blanches, paupières supérieures bordées d’une ligne brune, paupières inférieures d’une ligne rouge ; sourcils bruns ; lèvres rouge vif, avec vestiges de glacis rouge ; ongles et veines sur le visage et les mains indiqués par des lignes bleues.
- Console : sous-couche bleu pâle, couche bleu vif (azurite) lacunaire ; moulures : bol, or.
hauteur totale avec console
Le calice permet de reconnaître l’image de sainte Barbe que ses cheveux dénoués et sa couronne désignent comme vierge et martyre. Ce type iconographique se fonde sur les récits de la vie de sainte Barbe au 3e siècle, enfermée dans une tour en raison de sa beauté et de son refus de renoncer à sa foi chrétienne, suppliciée, puis décapitée par son père Dioscure. Au moment de mourir, Barbe adressa à Dieu une prière en faveur de tous ceux qui l'invoqueraient pour avoir l'assurance de recevoir les sacrements avant d’expirer : ainsi la sainte protège-t-elle de la mort subite. Le calice de sainte Barbe évoque la dernière communion reçue par les agonisants et son rôle de protectrice des mourants. À ce titre, la sainte compte parmi les Quatorze Intercesseurs (en allemand, Vierzehn Nothelfer ; en latin, auxiliatores), un ensemble de quatorze saintes et saints ayant le pouvoir d’intercéder auprès de Dieu pour l’humanité en péril de mort, de maladies ou d’épidémies. Développée en Allemagne du Sud à la fin du 14e siècle, la dévotion envers ce groupe de saints s’est amplifiée après le milieu du 15e siècle, en particulier à la suite de la vision d’un jeune berger à Langheim en Franconie.
Souabe (Schwaben), Ulm
Origine inconnue. Commerce de l'art. Collection Albert Maignan (Beaumont-sur-Sarthe, 1845-Saint-Prix, 1908), sculpture acquise entre 1890 et 1906. Legs Albert Maignan, 1908 sous réserve d'usufruit de son épouse Louise Larivière. Usufruit levé en 1927.
La Sainte Barbe du musée d’Amiens fait partie du même retable que le bas-relief de la Sainte Anne trinitaire, appliqué sur le volet dextre. Dans la caisse de ce retable, la Vierge à l'Enfant du château de Langeais était entourée d’un Saint Martin et d’un Saint évêque conservés à New York (The Metropolitan Museum of Art, inv. 50.233.2 : H. 113 ; L. 40 ; P. 21 cm ; inv. 50.233.1 : H. 113,7 ; L. 39,4 ; P. 15,9 cm).
p. 113, note 29 (atelier du « Maître de la Madone Oertel » identifié à Daniel Mauch).
p. 215-221, n° 59C. (entourage de Daniel Mauch, vers 1510-1520).