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Galerie coréenne du Musée Guimet

Statut
Publiée
Contributeur
lbaumel
Dernière modification
05/03/2024 16:59 (il y a 10 mois)
Type d'événement
Intitulés
Intitulé : 
Galerie coréenne du Musée Guimet
Date événement : 
1893 - 1918
Organisme lié à l'événement : 

On doit à Victor Collin de Plancy et à Charles Varat les premières pièces des collections coréennes du Musée Guimet. En 1887, Victor Collin de Plancy, diplomate, est envoyé en Corée pour la ratification du traité franco-coréen de 1886. Il rapporte quelques pièces coréennes qu'il donne au Musée d'ethnographie du Trocadéro. Il retourne en Corée en poste, en 1888, où le rejoindra plus tard Maurice Courant, traducteur (1865-1935).

Charles Varat voyage en Corée en 1888, missionné par le Ministère de l'Instruction publique . La mission Varat en Corée s'inscrit dans le rétablissement des relations franco-coréennes après l'expédition française menée par l'amiral Roze à l'automne 1866. Charles Varat bénéficie de la première autorisation du gouvernement coréen accordée à un étranger. Il voyage à travers toute la Corée, de Séoul à Pusan, et achète de nombreuses pièces grâce à l'entremise de Collin de Plancy. Les pièces quittent le pays avec l'accord des autorités coréennes et rejoignent les collections du Musée ethnographique du Trocadéro. Elles y sont exposées lors de l'Exposition universelle de 1889. Le Musée Guimet ouvre la même année.

L'exposition du Musée ethnographique du Trocadéro connait un grand succès, mais les galeries sont fermées à la fin de la manifestation.

Le Ministère de l'Instruction publique se rapproche donc du Musée Guimet pour lui proposer les pièces coréennes. Les pièces de la collection Varat sont ainsi attribuées au Musée Guimet. Emile Guimet s'intéresse à la Chine et au Japon. Il n'exclue pas cependant la Corée. Léon de Milloué, conservateur du musée, souhaite d'ailleurs développer un département asiatique. Le transfert est effectif en 1891.

Charles Varat assisté de Hong Jeong Ou (Hong Tjong Ou) traducteur et premier coréen à venir à Paris, recruté comme collaborateur étranger par l'intermédiaire de Félix Régamey, travaillent à la galerie coréenne du Musée Guimet. La galerie coréenne ouvre en 1893 au deuxième étage du Musée Guimet. Elle est consacrée à la religion et à l'ethnographie de la Corée. Les peintures ou les sculptures bouddhiques, les meubles coréens et les scènes de la vie coréenne sont installés dans la rotonde et la galerie sur cour, au fond du bâtiment, selon un dispositif similaire à celui mis en oeuvre au Musée ethnographique du Trocadéro.

Hong Jeong Ou quitte la France en 1893. Charles Varat meurt la même année, peu de temps après la rédaction de son récit sur son voyage en Corée, paru dans le "Tour du Monde" en 1892.

En 1894, Hong Jeong-ou assassine à Shanghaï Kim Ok-kyun, réformateur, suspecté d'être pro-japonais, ce qui sera l'un des prétextes au déclenchement de la guerre entre Chine et Japon.

En 1896 Collin de Plancy revient à Séoul pour un deuxième poste. Il y reste jusqu'en 1906. Il enrichit sa collection de livres, qu'il avait constituée lors du premier séjour, avec Maurice Courant qui compile dès lors une bibliographie coréenne. Se référant aux annales japonaises, Emile Guimet demande à Collin de Plancy de renforcer les collections de peintures par des pièces de qualité, à côté du mobilier ou de la céramique.

La collection coréenne est ainsi complétée par des envois de Collin de Plancy, de Séoul et, plus tard, par des éléments du pavillon coréen de l'exposition universelle de 1900, dont une bannière bouddhique provenant de Konbongsa (1755). Les collections privées s'ouvrent à l'époque aux pièces coréennes et huit institutions publiques enrichissent leurs collections, lors de la répartition des pièces exposées au pavillon coréen, après l'exposition, dont les Arts et Métiers.

Malgré tout, les espaces dévolus aux collections coréennes diminuent d'année en année. En 1904, seule la rotonde expose des pièces coréennes. Au milieu, des mannequins en costume composent des scènes de la vie coréenne, sur fond de peintures et de meubles. Les sculptures bouddhiques, les objets de la vie quotidienne et les objets funéraires sont exposés dans quatre vitrines murales, à côté des éventails et des chapeaux coréens. Les collections sont dispersées à Nantes, Bordeaux , Le Havre.

En 1905 la Corée passe sous tutelle japonaise. Collin de Plancy quitte le pays l'année suivante.

La mission Chavannes en Chine s'aventure à la frontière de la Corée pour reconnaître la stèle de Kwanggaeto, à la suite d'un article de Maurice Courant sur le Koguryo, premier article en langue occidentale sur ce royaume de la Corée ancienne (1er-7emme siècle). Elle est la dernière mission française en Corée.

La Corée est annexée par le Japon en 1910.

La rotonde reste coréenne jusqu'en 1918 et la mort d'Emile Guimet.

Les pièces de la collection Varat ne sont plus toutefois exposées dans la galerie sur Cour, et ce depuis longtemps. Les temps, désormais ont changé. Le programme de remaniement qui fut soumis au Comité-Conseil le 23 décembre 1920 ne mentionne plus la Corée.


Auteur : Pierre Cambon, rédactrice : Michèle Galdemar



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Source
Institut national d'histoire de l'art (France)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)