M. Brosseron & Cie
La société anonyme à responsabilité limitée M. Brosseron & Cie est créée par Marcel Brosseron, propriétaire d’hôtels au Mans, au Tréport et à Bagnoles-de-l’Orne. En mai 1927, ce gérant hôtelier rachète en effet un fonds de commerce d’antiquités et de meubles anciens situé 132 boulevard Haussmann. Après 1935, la petite galerie spécialisée dans l’art français du XVIIIe siècle déménage au 45 avenue Georges V.
Sous l’Occupation, les affaires sont essentiellement dirigées par sa femme Marguerite, née Audas, assistée d’un expert en objets d’art prénommé Georges Marchand. La galerie, fermée à partir de septembre 1939, ouvre de nouveau ses portes en 1941 et reçoit la visite de Walter Bornheim. Le couple Brosseron qui cache chez lui des œuvres d’art pour le compte d’amis juifs, lui vend alors divers tableaux et objets appartenant à des familles ayant besoin d’argent. Pour protéger l’identité de leurs propriétaires, les Brosseron produisent des factures sous de faux noms, empruntés à la noblesse française. Après 1943, le stock de la galerie étant considérablement appauvri, le couple ne réalise presque plus aucune vente.
Après la guerre, la maison Brosseron est poursuivie par le Comité de confiscation des profits illicites pour des « ventes aux Allemands d’objets de collection hors commerce ». Elle est par ailleurs mise hors de cause par la Cour de justice du département de la Seine, ne semblant pas avoir recherché des contacts avec la clientèle allemande.
132 boulevard Haussmann
Le couple Brosseron reste domicilié à cette adresse après le déménagement de leur galerie.
45 avenue George V
Walter Bornheim - M. Brosseron & Cie
Dossier de Marguerite Audas, veuve Brosseron
Roberts Commission, Art Looting Investigation Unit : Final Report, p. 100.