identification incertaine
Bas-relief appliqué (Sainte Lucie) sur la face interne du volet dextre d’un retable, en pendant du Saint André représenté sur le volet senestre (G 102).
- Étude, Anne Gérard-Bendelé, 2006.
- Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, 2021.
Sculpture taillée dans une planche de bois (probablement tilleul), avec éléments assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : aucune trace décelée.
- Revers dressé à la gouge.
- Éléments assemblés à l’origine : les quillons et la lame (restituée) de l’épée.
- Percements involontaires du relief trop aminci lors de la taille : sur le cou, à l’angle dextre de la plaie et en bordure des cheveux à senestre ; à la base d’une fente verticale, sur le pan du manteau à senestre.
- Traces de fixation sur le volet : trou pour une cheville sur le coude droit (diamètre 0,5 cm environ ; cheville conservée sur le fond du volet) ; une cheville conservée sur le livre ; sous la base du relief, deux chevilles le fixaient sur la tablette horizontale (manquante) : à dextre, cheville conservée, à senestre, une cavité (diamètre 0,5 cm environ).
- Légère attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : extrémité de la lame de l’épée ; éclats sur les cheveux, le livre, le bord du manteau et de la base.
- Intervention postérieure : restitution de la lame de l’épée, fixée par deux clous sur le buste de la sainte ; la lame est mal positionnée dans la cavité ménagée dans le haut de la garde pour l’assemblage d’origine.
Polychromie d’origine et polychromies postérieures :
1.Polychromie d’origine :
Préparation blanche : la préparation, qui a débordé au revers sur le pourtour du relief et au bord des percements, a laissé sur le fond du volet des traces correspondantes ; elles indiquent que la polychromie a été appliquée lorsque le relief était en place sur le volet du retable.
- Manteau, bord de l’encolure de la robe, attache de la couverture du livre : bol rouge, or.
- Robe : bol rouge, argent, glacis rouge.
- Cheveux : mixtion, or.
- Lame d’origine de l’épée : argent (restes d’argent conservés dans la cavité de la garde).
- Garde de l’épée : noir.
- Revers du manteau : sous-couche noire, couche bleue (azurite).
- Livre : rouge vif, glacis rouge plus soutenu.
- Sol : localement couche noire, couche verte.
- Carnations : rose pâle et rose vif ; coulures du sang sur le cou : glacis rouge.
2. Polychromie postérieure (19e siècle ?), recouvrant localement la polychromie d’origine :
- Manteau : reprises locales de la dorure.
- Lame restituée de l’épée : poudre métallique (d’argent ?).
- Garde : mixtion, or.
- Cheveux : brun.
- Revers de la robe : bleu foncé.
- Livre : ocre rouge.
- Robe : localement motifs blanc gris et zones grises (encrassement ?).
- Sol : localement zones grises (encrassement ?).
3. Intervention postérieure :
- Carnations : retouches beiges assombries.
Lucie, jeune chrétienne de Syracuse suppliciée au début du 4e siècle, eut la gorge tranchée, selon le récit de la Légende dorée. Dans maintes représentations, une épée transperce sa gorge qui porte une plaie ouverte. La blessure sur le cou pourrait ainsi permettre d’identifier ici sainte Lucie, auparavant reconnue comme une sainte Catherine d’Alexandrie. Comme cette dernière mourut décapitée, l’’épée est en effet l’un de ses attributs spécifiques, mais habituellement l’arme est représentée pointée vers le sol et non pas brandie vers le haut. Et en général, sainte Catherine ne montre pas de blessure sur son cou, à la différence de sainte Lucie. L’identification de cette sainte demeure néanmoins hypothétique.
Allemagne du Sud
Origine inconnue. Collection Henri et Sophie Grangier, Dijon. Legs Henri et Sophie Grangier, 1905.
Les deux reliefs sont appliqués sur des volets qui proviennent du même retable. Les attitudes des saints indiquent que le volet représentant Sainte Lucie et Saint Étienne était à dextre, et celui représentant Saint André et Saint Laurent était à senestre.
n° 102 (« école française fin du XVe siècle »).