Relief provenant du retable du maître-autel de l’église du couvent de la Chartreuse de Strasbourg. Autres reliefs de même origine : la Nativité (MOND 171), l’Adoration des Mages (MOND 170) et l’Annonciation (lieu de conservation inconnu).
-Intervention (polychromie), années 1970-1980.
-Intervention de conservation, Guy Vetter, Gertrud Fehringer, 1982-1983.
-Identification du bois, Antoine Stroesser, 2016.
Sculpture constituée d’une pièce principale de bois (noyer) avec éléments assemblés.
- Éléments assemblés : les mains et le pot à couvercle tenu par l’homme au premier plan à dextre ; la main droite du mohel, tenant le couteau ; la main droite de l’Enfant et son avant-bras gauche ; les mains de la compagne de la Vierge au premier-plan à senestre ; la boule au sommet du « turban » de l’homme au deuxième plan à dextre (Joseph ?) ; l’aiguière dans la niche sur la face de l’autel.
- Importante fente verticale au centre du relief, partiellement comblée par des flipots.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : la main droite de l’Enfant, le majeur et l’auriculaire de sa main gauche et les deux premiers orteils de son pied gauche ; la lame du couteau du mohel ; l’extrémité de l’index de la main droite de la compagne de la Vierge au premier-plan à senestre ; les doigts de la main droite de la Vierge ; parties manquantes au bord du manteau de l’homme à dextre (Joseph ?), au bord du plat sous l’aiguière et de la base à dextre et senestre ; éclats, principalement sur les bords de la nappe de l’autel, du pot à couvercle, des vêtements et de la base.
- Interventions postérieures : traces de fixation au revers et sous la base, cavités pour des clous ou des vis.
Importants restes endommagés de la polychromie d’origine, mêlés à des polychromies postérieures (notamment de nombreuses reprises de la polychromie effectuées lors de l’intervention des années 1970-1980, après un fort nettoyage et la suppression locale de couches).
Description de la polychromie actuellement visible :
Préparation blanche.
- Vêtements de l’homme au premier plan à dextre, de Joseph, du grand-prêtre, du prêtre tenant l’Enfant, des deux compagnes de la Vierge, bonnet du mohel, bord du voile de la Vierge, siège du grand-prêtre, aiguière et plat, intérieur et porte de la niche, pot à couvercle : bol, or, ou autres feuilles métalliques.
- Bordure des vêtements de l’homme au premier plan à dextre, du grand-prêtre et de la compagne de la Vierge au premier plan, vêtement de la compagne à l’arrière-plan, bord du voile de la Vierge : motifs (petits cercles, lignes et points) poinçonnés dans l’or.
- Cheveux de l’Enfant et de la compagne de la Vierge au premier plan, franges de la nappe d’autel (?), « turban » de Joseph (?), « tiare » du grand-prêtre (?) : mixtion, or, ou autres feuilles métalliques.
- Vêtement du mohel, manteau du prêtre tenant l’Enfant, robe de dessous de la compagne au premier plan : décors moulés et appliqués (dits aussi « brocarts appliqués »).
- Nappe de l’autel, manches du vêtement du grand-prêtre, mentonnière de la compagne au premier plan : vert parsemé de paillettes métalliques appliquées.
- Coussin : bol, argent, parsemé de paillettes métalliques appliquées.
- Revers de la robe de dessus de la compagne au premier plan, aumônière de la Vierge : vert.
- Revers du vêtement de Joseph, bord de la robe de dessus et revers du manteau de la compagne au premier plan, pan du turban de la compagne à l’arrière-plan : bleu.
- Bord du couvre-chef de l’homme au premier plan à dextre, couverture du livre du grand-prêtre et intérieur de sa « tiare », pan du turban de la compagne à l’arrière-plan, chaussure et lien dans les cheveux de la compagne au premier plan : rouge.
- Pans d’étoffe de l’homme au premier plan à dextre et du mohel, voiles de la Vierge et du grand-prêtre : blanc.
- Cheveux et barbes des personnages masculins, ligne cernant la niche et sa porte : brun.
- Chaussures, ferrures de la porte : noir.
- Sol : rose et brun (motifs triangulaires pour évoquer un sol dallé).
- Carnations : rose, rose plus soutenu sur les joues ; lèvres rouges ; yeux bruns ou bleus, ligne brune au bord de la paupière supérieure, rose au bord de la paupière inférieure.
« Quand vint le huitième jour où l’on devait circoncire l’enfant, on lui donna le nom de Jésus, nom qu’avait indiqué l’ange avant sa conception. » (Luc, 2, 21). Prescrite par la loi mosaïque, la Circoncision est relatée également dans les écrits apocryphes (Évangile de l’Enfance du Pseudo-Matthieu et Évangile arabe de l’Enfance) et longuement commentée dans la Légende dorée. Selon une formule iconographique usuelle, la scène est située dans le Temple de Jérusalem et la composition est centrée sur l’autel et l’Enfant Jésus, autour duquel sont réunis divers personnages. Le mohel, son couteau (brisé) dans la main droite, opère l’Enfant maintenu par un personnage masculin (l’assistant du mohel ?), derrière lequel est placée la Vierge coiffé d’un long voile blanc. Elle est entourée de deux compagnes. L’une au premier plan, élégamment vêtue, tient la main gauche de l’Enfant, l’autre à l’arrière-plan est coiffée d’un turban oriental. À dextre au premier-plan, un homme âgé, dont les vêtements suggèrent sa fonction de prêtre du Temple, tient un pot d’onguents peut-être pour recueillir le prépuce, d’après un épisode de l’Évangile arabe de l’Enfance. Derrière ce personnage, Joseph pourrait être représenté, en pendant de la Vierge. Le grand-prêtre, assis en place centrale, domine la scène.
Rhin supérieur (Oberrhein), Strasbourg ?
Provient du retable du maître-autel de l’église de la Chartreuse de Strasbourg. Lors de la destruction de la Chartreuse en 1591, retable transféré à Molsheim (Bas-Rhin). Placé sur le maître-autel de l’église de la Chartreuse de Molsheim, édifiée de 1602 à 1610. Sculptures et peintures du retable décrites dans les années 1650 par Pergener, prieur de la Chartreuse de Molsheim (1651-1660) : au centre, statue de la Vierge entourée des scènes de l’Annonciation, de la Nativité, de la Circoncision et de l’Adoration des Mages, sur les volets peints, différentes scènes, notamment de la Passion du Christ (voir Archivum sacristiae carthusanorum Molshemensium). Retable déplacé (et probablement démembré) lors de la création du nouveau maître-autel de l’église de la Chartreuse de Molsheim, consacré en 1672. Éléments du retable dispersés, éventuellement transférés dans d’autres lieux : une annotation, probablement du prieur Petrus Horst (1715-1716), écrite en marge de la description des sculptures par Pergener, indique que ces dernières ne sont plus conservées dans la Chartreuse de Molsheim. Bâtiments de la Chartreuse vendus en 1794 puis en grande partie détruits. En 1847, trois reliefs (la Nativité, la Circoncision, l’Adoration des Mages) sont en possession de Georger, vigneron à Wolxheim (Bas-Rhin), localité proche de Molsheim. La Vierge à l’Enfant et l’Annonciation ont disparu. Acquisition des trois reliefs par l’Œuvre Notre-Dame, 7 août 1847. Collection des musées de Strasbourg, 1860.
Quatre reliefs, qui entouraient une Vierge à l’Enfant (lieu de conservation inconnu), proviennent du retable du maître-autel de l’église de la Chartreuse de Strasbourg : la Nativité (MOND 171), l’Adoration des Mages (MOND 170), la Circoncision (MOND 172) et l’Annonciation (lieu de conservation inconnu).
fol. 16 (« […] Summum altare nostrum venit ex Carthusia Argentinensi. Habet in medio statuam B. Mariae V. incisam grandisculam. Habet a dextra parte duo mysteria de vita Christi, primo Annuntiationem secundo Nativitatem domini eam, etiam imagines incisas. A sinistra etiam parte totidem mysteria, primo Circumcisionem domini, secundo Adorationem Regum incisas quoque imagines. […] » ; traduction : « Notre autel majeur provient de la Chartreuse de Strasbourg. Il présente au centre une grande statue sculptée de la bienheureuse Vierge Marie. Il y a du côté dextre deux scènes de la vie du Christ, l’Annonciation en premier, la Nativité de notre seigneur en second, également l’une et l’autre des images sculptées. Du côté senestre, deux autres scènes, la Circoncision du seigneur en premier, l’Adoration des Rois en second, également des images sculptées ». Annotation ajoutée en marge par Petrus Horst : « non habemus amplius idem » ; traduction : « nous ne les avons plus ».).
p. 497 (« […] in dem kleinern Saale, neben der Uhr, grosse Holzsculptur : a) die Geburt Christi ; Engel und Hirten anbetend, Madonna mit herrlichem Faltenwurf des Gewandes vor dem Kinde knieend, hinter ihr zwei schöne elegant gearbeitete Frauen ; b) die Anbetung der Weisen, minder gut ; c) die Beschneidung, mit köstlichem Ausdruck der Priester. Jede der drei Scenen ist aus einem Stücke gearbeitet, mit reicher Vergoldung und Polychromirung. Das Werk fällt ins Ende des 15. Jhs. und zeigt entschieden an die Schule SCHŒNGAUERS anklingende Motive. » ; traduction : « Dans la petite salle, à côté de l'horloge, grande sculpture en bois : a) la Naissance du Christ ; Anges et bergers en adoration, la Vierge, avec le merveilleux drapé de son vêtement, agenouillée devant l'Enfant, derrière elle, deux belles et élégantes femmes ; b) l’Adoration des Mages, moins bon ; c) la Circoncision, avec les expressions savoureuses des prêtres. Chacune des trois scènes est exécutée dans une seule pièce, avec de riches dorures et polychromies. Les œuvres datent de la fin du 15e siècle et présentent des motifs rappelant sans conteste l'école de Schongauer »).
p. 99, n° 1023 (« Sculpture en bois polychromé, représentant la Naissance, la Circoncision et l’Adoration des Rois. Provient de l’ancienne Chartreuse de Molsheim. XVIe siècle. Œuvre Notre-Dame, Strasbourg. »).