Skip to main content
Statut
Publiée
Contributeur
lbrosse2
Dernière modification
29/11/2024 10:37 (il y a 5 jours)
Titres
Titre : 
L'Adoration des mages
Localisations
Type de Cote / numéro : 
Cote / numéro : 
MOND 170
Commentaires descriptifs
Commentaire descriptif : 

Relief provenant du retable du maître-autel de l’église du couvent de la Chartreuse de Strasbourg. Autres reliefs de même origine : la Nativité (MOND 171), la Circoncision (MOND 172) et l’Annonciation (lieu de conservation inconnu).

Restaurations
Commentaire Etat de Restauration : 

-Intervention (polychromie), années 1970-1980.

-Intervention de conservation, Guy Vetter, Gertrud Fehringer, 1982-1983.

-Identification du bois, Antoine Stroesser, 2016.

Matérialité
Matériau : 
Commentaire Matérialité : 

Sculpture constituée d’une pièce principale de bois (noyer) avec éléments assemblés.

- Éléments assemblés : plusieurs mains et attributs, principalement, les mains et le présent du premier Mage (agenouillé) et l’avant-bras gauche (manquant) de l’Enfant, les mains et le présent du deuxième Mage (debout), les mains et le présent du Mage noir, les mains des deux serviteurs du Mage noir, un élément fixé dans la main gauche du personnage de la suite des Mages à senestre.

- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).

- Principaux manques : l’avant-bras gauche de l’Enfant ; l’index, l’annulaire, l’extrémité du majeur et de l’auriculaire de la main droite du Mage noir, et l’extrémité de l’index de sa main gauche ; le bord du manteau de la Vierge, au-dessous de son bras droit ; l’index, le majeur, l’annulaire de la main droite et l’extrémité du talon de la jambe droite du serviteur du Mage noir, à senestre au premier-plan ; un élément fixé dans la main gauche du personnage de la suite des Mages à senestre ; le bord de la base à senestre ; éclats, principalement sur la couronne du deuxième Mage et le chapeau du serviteur à ses côtés, au bord du voile de la Vierge, sur le présent du Mage noir, au bord de la pièce assemblée à l’avant de la base.

- Interventions postérieures : ajout de la partie avant de la base et de deux pièces latérales pour stabiliser la sculpture ; traces de fixation au revers, cavités pour des clous ou des vis.

Technique : 
Commentaire Matérialité : 

Importants restes endommagés de la polychromie d’origine, mêlés à des polychromies postérieures (notamment de nombreuses reprises de la polychromie effectuées lors de l’intervention des années 1970-1980, après un fort nettoyage et la suppression locale de couches).

Description de la polychromie actuellement visible :

Préparation blanche.

- Manteau de la Vierge, du premier Mage (agenouillé), du deuxième Mage (debout), robe et bonnet de Joseph, manteau et chapeau du personnage de la suite des Mages à senestre, vêtements des deux serviteurs noirs : bol, or.

- Bordure des manteaux de la Vierge, du premier et du deuxième Mage, chapeau du personnage de la suite des Mages à senestre et vêtements des deux serviteurs noirs : motifs (petits cercles, lignes et points) poinçonnés dans l’or.

- Cheveux de la Vierge et de l’Enfant, natte, couronne et turban du deuxième Mage, turban du Mage noir, franges des vêtements : mixtion, or.

- Manteau de Joseph, robe de la Vierge (?), autres pièces de vêtements (?) : bol, argent.

- Présents des Mages : feuilles métalliques.

- Vêtement du Mage noir : décors moulés et appliqués (dits aussi « brocarts appliqués »).

- Revers du manteau de la Vierge : bleu, avec liseré rouge.

- Chausses et revers du manteau du premier Mage : bleu.

- Vêtement du deuxième Mage : vert parsemé de paillettes métalliques appliquées.

- Bord du manteau du premier Mage, ceinture, bottes et plumes sur le chapeau du serviteur noir au premier plan : rouge.

- Voile se la Vierge, chausses et chapeau du serviteur noir au premier plan, gant d’un personnage de la suite à senestre : blanc.

- Cheveux et barbes des personnages masculins : brun ou noir.

- Chaussure du premier Mage : brun.

- Sol : vert.

- Carnations : rose, rose plus soutenu sur les joues ; carnations brun sombre des trois personnages noirs ; lèvres rouges ; yeux bruns ou bleus, ligne brune au bord de la paupière supérieure, rose au bord de la paupière inférieure.

Dimensions
Hauteur : 
68
Largeur : 
56
Profondeur : 
27
Unité de mesure : 
Représentations
Indexation Garnier-SMF : 
Commentaire Représentations : 

Seul l’’évangéliste Matthieu relate la visite des Mages à Bethléem, guidés par l’étoile : « Et voici, l’étoile qu’ils avaient vue en Orient les devançait, jusqu’à ce qu’étant arrivée au-dessus du lieu où était l’enfant, elle s’arrêta. Quand ils aperçurent l’étoile, ils furent saisis d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, virent l’enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l’adorèrent, puis ils ouvrirent leurs trésors et lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe » (2, 9-11). L’épisode s’enrichit ultérieurement de nombreux éléments qui renouvellent l’iconographie au cours des siècles. Ce relief reprend ici plusieurs traits iconographiques devenus traditionnels aux 15e et 16e siècles. Attitudes, types et vêtements sont conformes à la tradition gothique.

Les Mages de l’évangile, des sages ou astrologues « venus d’Orient » (Matthieu (2, 1), sont qualifiés de rois dès le 3e siècle, ou de fils de roi, et par la suite figurés couronnés, vêtus d’habits dont le luxe va croissant à la fin du Moyen Âge. En référence à leurs offrandes, les Rois Mages sont au nombre de trois et, peu à peu, ils sont individualisés. Ils deviennent les représentants des trois âges de la vie et des trois parties du monde jusqu’alors connues, Europe, Asie, Afrique, et ils reçoivent les noms de Melchior, Gaspard et Balthazar. Au Moyen Âge, les noms des Mages ne sont pas entièrement fixés. Le premier Mage, le plus âgé, s’appelle parfois Gaspard, et non Melchior comme dans le cas le plus fréquent, et le troisième, le plus jeune, peut être nommé Balthazar ou Gaspard. L’absence d’inscriptions ne permet pas ainsi de donner des noms précis aux Mages ici représentés. Suivant l’iconographie habituelle, l’or, l’encens et la myrrhe sont contenus dans des vases précieux inspirés d’objets liturgiques chrétiens, calices ou pyxides. Le premier Mage, âgé et à longue barbe, s’est agenouillé et décoiffé en signe de respect devant l’Enfant nu assis sur les genoux de sa mère. Debout au second plan se tient le deuxième Mage, d’âge moyen, dont un serviteur enlève le couvre-chef conique qui combine un turban et une couronne pour évoquer l’origine orientale du Mage et son statut royal. Le troisième Mage, imberbe et juvénile, dont les traits et la peau sombre évoquent l’Afrique, porte une coiffure de type similaire et un étrange vêtement orné de longues franges. Il est accompagné de deux serviteurs noirs également vêtus de pittoresques habits à franges. A l’arrière-plan apparaissent deux autres personnages du cortège des Mages, l’un portant un singe en signe d’exotisme. Derrière la Vierge, Joseph montre sa surprise en portant la main à sa tête.

Créations / exécutions
Rôle : 
Type de date : 
Date de création : 
Vers 1460 / 1470
Période de création : 
Lieu de création : 
Commentaire Lieu de création : 

Rhin supérieur (Oberrhein), Strasbourg ?

Historiques de collection
Nom du propriétaire : 
Date Propriété : 
1847
Commentaire Historique de collection : 

Provient du retable du maître-autel de l’église de la Chartreuse de Strasbourg. Lors de la destruction de la Chartreuse en 1591, retable transféré à Molsheim (Bas-Rhin). Placé sur le maître-autel de l’église de la Chartreuse de Molsheim, édifiée de 1602 à 1610. Sculptures et peintures du retable décrites dans les années 1650 par Pergener, prieur de la Chartreuse de Molsheim (1651-1660) : au centre, statue de la Vierge entourée des scènes de l’Annonciation, de la Nativité, de la Circoncision et de l’Adoration des Mages, sur les volets peints, différentes scènes, notamment de la Passion du Christ (voir Archivum sacristiae carthusanorum Molshemensium). Retable déplacé (et probablement démembré) lors de la création du nouveau maître-autel de l’église de la Chartreuse de Molsheim, consacré en 1672. Éléments du retable dispersés, éventuellement transférés dans d’autres lieux : une annotation du prieur Petrus Horst (1715-1716), écrite en marge de la description des sculptures par Pergener, indique que ces dernières ne sont plus conservées dans la Chartreuse de Molsheim. Bâtiments de la Chartreuse vendus en 1794 puis en grande partie détruits. En 1847, trois reliefs (la Nativité, la Circoncision, l’Adoration des Mages) sont en possession de Georger, vigneron à Wolxheim (Bas-Rhin), localité proche de Molsheim. La Vierge à l’Enfant et l’Annonciation ont disparu. Acquisition des trois reliefs par l’Œuvre Notre-Dame, 7 août 1847. Collection des musées de Strasbourg, 1860.

Liens entre oeuvres
Type de lien vertical : 
Commentaire Liens entre oeuvres : 

Quatre reliefs, qui entouraient une Vierge à l’Enfant (lieu de conservation inconnu), proviennent du retable du maître-autel de l’église de la Chartreuse de Strasbourg : la Nativité (MOND 171), l’Adoration des Mages (MOND 170), la Circoncision (MOND 172) et l’Annonciation (lieu de conservation inconnu).

Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives : 

fol. 16 (« […] Summum altare nostrum venit ex Carthusia Argentinensi. Habet in medio statuam B. Mariae V. incisam grandisculam. Habet a dextra parte duo mysteria de vita Christi, primo Annuntiationem secundo Nativitatem domini eam, etiam imagines incisas. A sinistra etiam parte totidem mysteria, primo Circumcisionem domini, secundo Adorationem Regum incisas quoque imagines. […] » ; traduction : « Notre autel majeur provient de la Chartreuse de Strasbourg. Il présente au centre une grande statue sculptée de la bienheureuse Vierge Marie. Il y a du côté dextre deux scènes de la vie du Christ, l’Annonciation en premier, la Nativité de notre seigneur en second, également l’une et l’autre des images sculptées. Du côté senestre, deux autres scènes, la Circoncision du seigneur en premier, l’Adoration des Rois en second, également des images sculptées ». Annotation ajoutée en marge par Petrus Horst : « non habemus amplius idem » ; traduction : « nous ne les avons plus ».).

Commentaire Bibliographies / archives : 

p. 497 (« […] in dem kleinern Saale, neben der Uhr, grosse Holzsculptur : a) die Geburt Christi ; Engel und Hirten anbetend, Madonna mit herrlichem Faltenwurf des Gewandes vor dem Kinde knieend, hinter ihr zwei schöne elegant gearbeitete Frauen ; b) die Anbetung der Weisen, minder gut ; c) die Beschneidung, mit köstlichem Ausdruck der Priester. Jede der drei Scenen ist aus einem Stücke gearbeitet, mit reicher Vergoldung und Polychromirung. Das Werk fällt ins Ende des 15. Jhs. und zeigt entschieden an die Schule SCHŒNGAUERS anklingende Motive. » ; traduction : « Dans la petite salle, à côté de l'horloge, grande sculpture en bois : a) la Naissance du Christ ; Anges et bergers en adoration, la Vierge, avec le merveilleux drapé de son vêtement, agenouillée devant l'Enfant, derrière elle, deux belles et élégantes femmes ; b) l’Adoration des Mages, de moindre qualité ; c) la Circoncision, avec les expressions savoureuses des prêtres. Chacune des trois scènes est exécutée dans une seule pièce, avec de riches dorures et polychromies. Les œuvres datent de la fin du 15e siècle et présentent des motifs rappelant sans conteste l'école de Schongauer »).

Commentaire Bibliographies / archives : 

p. 99, n° 1023 (« Sculpture en bois polychromé, représentant la Naissance, la Circoncision et l’Adoration des Rois. Provient de l’ancienne Chartreuse de Molsheim. XVIe siècle. Œuvre Notre-Dame, Strasbourg. »).

Sources en ligne
Source
Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Sophie Guillot de Suduiraut et Laurence Brosse