Dorsal des stalles du chœur de l’église de la commanderie des Antonins d’Issenheim (Haut-Rhin).
Observation, Laurence Brosse et Sophie Guillot de Suduiraut, 2022-2023.
Relief sculpté dans une pièce de bois (chêne). Figure de la Vierge encadrée par deux rameaux latéraux écotés qui se rejoignent en s’incurvant au-dessus de sa tête et se terminent par plusieurs rinceaux partiellement détachés du fond.
-Revers non examiné (vissé sur le panneau de présentation).
-Traces de fixation sur le bord supérieur : deux cavités (diamètre : 1 cm environ) l’une avec restes de cheville, l’autre partiellement arasée, qui ont peut-être servi à la fixation d’un élément du couronnement d’origine ; nombreuses petites cavités (diamètre : 0,5 cm environ) ayant peut-être servi à la fixation de la corniche du montage factice des stalles réalisé au début des années 1920.
-Traces de fixation sur les bords latéraux (soit fixation du relief sur le bâti des stalles, soit fixation d’éléments décoratifs assemblés au relief, soit fixations lors d’interventions postérieures) : sur le côté dextre, deux cavités (diamètre : 1 cm environ) ; sur le côté senestre biseauté, trois cavités (diamètre 1 / 1,5 environ) dont deux avec restes de chevilles ; en partie haute du bord dextre, une cavité (diamètre : 0,3 cm environ) et des petites cavités, ayant probablement servi à la fixation, au milieu du 20e siècle, de la console (Apôtre SB.2) qui est présentée au centre des dorsaux, dans le montage factice des stalles ; dans le bas du bord dextre, deux traces rectangulaires : fantômes des plaquettes du cartel et du numéro de catalogue des stalles.
-Plusieurs fentes verticales, notamment dans les rinceaux, sur le visage de la Vierge ; sur le drapé, un nœud duquel partent plusieurs fentes rayonnantes, quatre comblées par des flipots (postérieurs ?).
-Manques : importante partie arrachée au bord inférieur (attestant que la sculpture a été détachée brutalement de l’ensemble à laquelle elle appartenait) comprenant le bas de la robe et la pointe de la chaussure de la Vierge ; manques et éclats sur les rinceaux et les bords du relief.
Couche brune et couches de cire appliquées sur le bois.
Le livre et le voile comme seuls attributs de cette figure féminine ont longtemps incité à considérer la Vierge comme une sainte, sainte Monique ou sainte Anne. La représentation de saint Joseph et l’Enfant (SB.1 d) sur un autre dorsal a confirmé l’identification à une figure de la Vierge Marie, comme l’un des trois personnages de la Sainte Famille. Le rôle d’éducatrice de la Vierge est indiqué par le livre qu’elle tient. La Sainte Famille est évoquée dans les récits de l’Enfance du Christ, d’une manière allusive par les évangélistes (Matthieu 2, 13-23) ; Luc 2, 16-52) et plus précisément dans les textes apocryphes, notamment l’histoire de Joseph le Charpentier. Le thème prend une forme autonome dès le 14e siècle et les images de la Sainte Famille se multiplient aux 15e et 16e siècles.
Stalles datées de 1493, année de l’exécution ou de l’achèvement des stalles que fit réaliser Guy Guers, précepteur de la commanderie des Antonins d'Issenheim de 1490 à 1516.
Suisse, Rhin-supérieur (Oberrhein), Bâle (Basel)
Relief provenant des stalles de l'église de la commanderie des Antonins d'Issenheim, datées de 1493, année de l’exécution ou de l’achèvement des stalles que fit réaliser Guy Guers, précepteur de 1490 à 1516. Stalles mentionnées aux 17e et 18e siècles. Citées en 1793 dans l’inventaire des biens de la commanderie d’Issenheim et sans doute dispersées avant la fin de 1794. Collection Gustave Saltzmann (Colmar, 1811- Nyons, 1872). Don Gustave Saltzmann, en 1855 ou 1858.
[p. 113] « Nous observons qu’il règne tout autour du chœur une boiserie moderne en panneaux de bois de chêne, mais que les stalles qui sont aussi en chêne sont d’une structure antique ».
p. 92, n° 7 (une sainte, bois de chêne, provient d’Issenheim, fin du 15e siècle, 1493, don Gustave Saltzmann).
p. 31, n° 56 (idem).