Bourée, Albert
Légation de France
Ministère des Affaires étrangères
Siège du « Gouvernement de la défense nationale » pendant la guerre de 1870-1871
Frédéric Albert Bourée (1838 -1914) est le fils de Nicolas Prosper Bourée (1811-1886), diplomate, et de Marguerite-Sara Godeau d’Ablou (1804-1865) (Bensacq-Tixier N., 2003, p. 82-87). Jusque dans les années 1860, il suit son père dans les différents pays où celui-ci est en poste comme consul et comme lui, il choisit la carrière diplomatique. Il épouse Sophie Epstein (née en 1844), ils auront trois enfants : Hélène Andrée (1867-1946), Henri (1873-1940) et Marguerite.
Plusieurs fonds d’archives permettent de retracer la carrière du diplomate. La période où il est en poste en Chine en tant qu'envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire, affecté à la Légation de Pékin entre juin 1880 et mai 1883, a été bien étudiée, notamment par Nicole Bensacq-Tixier (2003). Cette période est marquée par les menaces d’un conflit franco-chinois autour de la question du Tonkin. Le fonds photographique Victor Collin de Plancy (Archives diplomatiques, ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, fonds photographique, Collin de Plancy, A000076) (1853-1922) offre une rare vue de la famille Bourée réunie en 1881 à Pékin, aux côtés du personnel de la Légation.
C’est probablement à l’occasion de ce séjour en Chine (ponctuellement à Shanghaï et surtout à Pékin) qu’Albert Bourée rassemble la plupart des objets chinois qui forment une collection que l’on peut reconstituer en partie grâce à des photographies, des documents d’archives et des catalogues de vente.
Le collectionnisme d’objets chinois est une pratique documentée pour de nombreux diplomates français en poste en Chine du milieu du XIXe siècle au début du XXe siècle. Comme Albert Bourée, Charles de Montigny (1805-1868), Ernest Frandon (1842-1904) ou encore Robert de Semallé (1839-1946) rapportent en France de nombreux objets chinois. Cette pratique est également connue pour d'autres personnels liés aux activités des ambassades tels les interprètes (comme Victor Collin de Plancy), ainsi que pour des représentants du clergé catholique (par exemple, Alphonse Favier), pour ne donner que des exemples documentés par les collections de l’État ou des collectivités territoriales.
Article rédigé par Claire Déléry et Lucie Chopard
Frédéric Albert Bourée (1838-1914) was the son of Nicolas Prosper Bourée (1811-1886), a diplomat, and Marguerite-Sara Godeau d'Ablou (1804-1865) (Bensacq-Tixier N., 2003, p. 82- 87). Until the 1860s, he followed his father to the various countries where he was posted as consul and, like him, went on to choose a diplomatic career. He married Sophie Epstein (born in 1844), with whom he had three children: Hélène Andrée (1867-1946), Henri (1873-1940), and Marguerite.
Several archival funds make it possible to trace his diplomatic career. The period in which he was stationed in China as envoyé extraordinaire and plenipotentiary minister at the Beijing Legation between June 1880 and May 1883 has been well studied, in particular by Nicole Bensacq-Tixier (2003). This period was marked by the threats of a Franco-Chinese conflict around the question of Tonkin. The Victor Collin de Plancy photographic collection (Archives diplomatiques, ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, fonds photographique, Collin de Plancy, A000076) (1853-1922) offers a rare view of the Bourée family gathered in 1881 in Beijing, alongside the Legation staff.
During this stay in China (in Shanghai occasionally but more commonly in Beijing), Albert Bourée likley brought together most of the Chinese objects forming a collection that can be partially reconstructed thanks to photographs, archival documents, and sales catalogues.
Collecting Chinese objects was a documented practice for many French diplomats stationed in China from the mid-19th century to the beginning of the 20th century. Albert Bourée, Charles de Montigny (1805-1868), Ernest Frandon (1842-1904), and Robert de Semallé (1839-1946) all brought many Chinese objects back to France. This practice is also known in the case of other personnel linked to embassy activities, such as interpreters (Victor Collin de Plancy) as well as representatives of the Catholic clergy (Alphonse Favier), to cite just a few examples documented in the collections of the state or local authorities.
Article by Claire Déléry and Lucie Chopard (Translated by Jennifer Donnelly)
[Objets collectionnés] Meubles, textiles, bronzes, émaux cloisonnés, céramique, porcelaine, pierres dures, corne, bois
[Objets collectionnés]
[Objets collectionnés]
Albert Bourée et Ernest Grandidier se connaissent. Ernest Grandidier acquiert plusieurs porcelaines chinoises provenant de la collection du diplomate Albert Bourée. Certaines sont vraisemblablement achetées directement à Bourée avant 1894 et en 1900, tandis que d’autres sont acquises par l’intermédiaire du marchand Laurent Héliot en 1896 ou 1897. (Source : Chopard, 2021, vol. 2, p. 146)
Albert Bourée confie certaines de ses pièces, auparavant prêtées au Musée des Arts décoratifs, au marchand Laurent Héliot. (Source : Notice Agorha « Albert Bourée » rédigée par Claire Déléry et Lucie Chopard)
Albert Bourée échange avec Paul Gasnault, conservateur de l'UCAD, lorsqu'il dépose des porcelaines de Chine en prêt à l'UCAD dans les années 1890. (Source : notice Agorha « Albert Bourée » rédigée par Claire Déléry et Lucie Chopard)
« Bourée, Frédéric Albert », p. 82-87.
Fonds Bourée