Portrait en pied de François de Lorraine (1519-1563), duc de Guise
François de Lorraine, alors duc d'Aumale, grandit à la cour, ayant été choisi pour être compagnon de Henri, duc d'Orléans, futur Henri II. Il continue sa carrière auprès de lui, autant dans les affaires militaires que politiques avec son frère Charles, cardinal de Lorraine. Il est également un des généraux les plus illustres de l'armée du Roi. Il vainc l'armée de Charles Quint à Renty, puis mène l'armée en Italie en 1557, avant de reprendre Calais aux Anglais en 1558. A l'avènement de François II (r. 1559-1560), il est un des membres les plus éminents éminents de la cour, bien qu'il n'arrive pas à éclipser son rival, le connétable de Montmorency. Fervent catholique, il est l'un des instigateurs de la première guerre de Religion qui débute avec le massacre des protestants de Wassy en 1562. François Ier de Lorraine meurt pendant cette guerre, assassiné par un agent de Coligny lors du siège d'Orléans le 24 février 1563.
Le portrait est identifiable par comparaison avec un portrait dessiné attribué à François Clouet conservé à Rotterdam ( Musée Boymans-van Beuningen, Inv. 2954 fol. 3v°, cf Zvereva2011 n°281) qui porte une annotaiton identifiant le modèle : "feu Monsr de gu".
Il est ici représenté en pied, de trois quarts vers la gauche. Il porte un pourpoint clair surmonté d'un manteau sombre et est mis en scène dans un intérieur austère classicisant , entre des colonnes à gauche et un rideau à droite. Une autre version en peid est connue, montrant aussi le modèle vêtu d'un pourpoint clair, à la différence des portraits en buste dans lesquels le modèle porte systématiquement un pourpoint noir brodé d'or.
La typologie du portrait en pied dérive probablement de la formule inaugurée par Jacob Seisenegger pour Charles Quint notamment , développée en France par François Clouet sous Henri II et reprise dans la pluoart des portraits en pied de la cour des Valois ( cf. Cachaud 2016 et sources en ligne).
Épais vernis jauni sur la surface picturale et poussière
Planche unique à fil longitudinal , bon état. Panneau non renforcé, préparation de couleur crème.
FRACOIS DVC DE / GVISE
Inscription sans doute contemporaine du panneau
françois de Lorraine, Duc de Guise et d'aumale Prin/ce de Joinville, marquis de Mayenne, chevalier de l'ordre du / Roy, Pair, grand Maitre, Grand chambelan Grand Veneur de / france, Ministre et Lieutenant General de l'Etat. né le 17 fe/vrier 1519. Epousa Anne d'Este-ferrare [princesse d'une beauté parfaicte] le 4 décemb 1549, fut / blessé devant Orléans [d'un coup de pistolet, en trahison] par Jean Poltrot [de Mere] le 18 février 1563 / et mourut le lendemain de cette blessure à l'age de 44 ans. / Il laissa 3 fils : Henry duc de Guise, dit le Balafré, Louis cardinal de Guise, tous deux assassinez aux Etats de Blois le 24 de/cemb. 1588 le 1° à 38 ans, l'autre à 35, Et Charles duc de Ma/yenne, qui fit la guerre à henry 4, et qui mourut le 4 / octobre 1611 agé de 57 ans [6 mois 8 jours]. et une fille nommée Cathe/rine Marie, née le 19 juillet 1551, mariée le 4 février 1570 à Louis / de Bourbon, duc de Montpensier, et morte sans enfans le 6 may 1596 à l'âge d e44 ans 9 mois 18 jours. Ce portrait a appartenu à M. de Gaignières
Main du XVIIIe siècle, après Gaignières.
Bien que François de Lorraine soit mort en 1563, il est possible que ce petit portrait, qui présente un format similaire aux miniatures de cabinet produits vers 1570-1580, fasse partie de ce type de production et soit donc un portrait posthume assez tardif d'après un dessin de Clouet.
Louis Dimier (1924-26) considère cette version comme une copie tardive d'après un original perdu.
Collection Roger de Gaignières en 1715 ; dispersion en 1717 ; acquisition Louis XV ; Musée des Monuments Français en 1792 ; transfert. Bien que le panneau ne présente pas le cachet de Colbert de Torcy, il s'agit du portrait qui a été copié par Louis Boudan pour la collection de Gaignières.
Une autre version ou pastiche serait dans les collections du musée Meermanno à La Haye (l'œuvre n'a pas été retrouvée dans le catalogue en ligne, cf. Archives).
III p. 253 n° 7
II p. 390 n° 1652