La Déploration du Christ
Restauré au C2RMF par Patrick Mandron (support bois) et Laurence Callegari (couche picturale).
Chêne. 8 planches à fil vertical débitées sur quartier. Aminci et parqueté anciennement.
Seul le bord inférieur n’a pas été coupé et présente un bord nu d'environ 1 cm. Les trois autres côtés présentent des traces de diminution que l’on peut évaluer à quelques centimètres, ce qui le rapproche sensiblement des dimensions de l’ardoise de la cathédrale d’Auxerre (Rapport d’intervention d’ébénisterie de Patrick Mandron, mai 1999, Archives du C2RMF).
Le tableau présente une sous-couche d’un gris dense qui contribue à son aspect minéral et que le peintre a même laissé transparaître dans le ciel (Rapport de restauration de Laurence Callegari, février 1999, Archives du C2RMF).
Le tableau est comparable à la grande Pietà sur ardoise aujourd’hui à la cathédrale Saint-Étienne d’Auxerre, que Luca Penni peignit probablement à la demande de l’un des membres de la famille de Dinteville. Un dessin de même sujet conservé au Louvre (Département des Arts Graphiques, RF 54950, Don de Michel Laclotte en souvenir de Roseline Bacou, 2013) permet de très bien établir le dialogue entre les deux versions de ce sujet classique particulièrement adapté aux chapelles funéraires (Scailliérez, 2023).
Église du Saint-Sépulcre, Paris ; envoi de l'Etat, 1801.
Dépôt de l'État en 1801 (« École française »).
Le tableau provient de l'Église - détruite - du Saint Sépulcre à Paris (comme le retable de la Passion de Noël Bellemare aujourd'hui à Saint-Gervais-Saint-Protais).
Dezallier d’Argenville (1765) le décrit sans nom d’auteur, au-devant du grand autel lui-même orné d’une Résurrection de Le Brun. Il apparait plus tard dans la liste des tableaux remis par Lenoir aux conservateurs du Muséum le 12 décembre 1792 sous le nom de Sebastiano del Piombo (Archives des Monuments français, II, p.19 n° 40).
L'attribution de la Déploration du Christ à Luca Penni de Lille (musée des Beaux-Arts) a été faite par comparaison avec l'œuvre homonyme conservée à Auxerre (cathédrale).
Édition de 1765, p. 37: « On a placé au-devant de l’Autel une Descente de croix peinte sur bois : Tableau ancien, fort estimé ». Faut-il en conclure qu’il était à l’origine surmonté d’une Résurrection jugée plus tard démodée et remplacée par celle de Charles Le Brun que Dezallier décrit dans les lignes qui précèdent ? Le format très allongé et très peu haut de la composition, qui suggère une fonction de devant d’autel, pourrait aussi correspondre à la tradition française bien établie du tableau d’autel en largeur (Cécile Scailliérez, octobre 2023).
n° 337, p. 275.
p. 246.
2e mise en ligne
Mise en ligne 2007