Pfannstiel, Arthur

Accusé de viol en Allemagne, Arthur Pfannstiel s’installe à Paris à partir de 1926 et fréquente les cercles artistiques et intellectuels. Ne rencontrant pas le succès escompté avec ses activités de peintre, il s’oriente vers la critique d’art et devient l’un des spécialistes de Modigliani dont il publie le premier catalogue raisonné en 1928. À partir de 1936, l’expert reconnu se lance dans la traduction en français de littérature proche du national-socialisme et se rapproche de Céline dont il devient également le traducteur et l’ami.

En 1939, Pfannstiel s’installe à Berlin avec sa famille. Entre février 1940 et l’armistice, il aurait travaillé pour la Deutsche Informationsstelle, et participé à la rédaction de textes de propagande et d’articles pour le parti, auquel il n’adhère cependant jamais. 1940 est aussi l’année où il fait paraître son livre intitulé La France corrompue, ouvrage qui s’inscrit dans la droite lignée de la pensée nazie. Les activités d’Arthur Pfannstiel sous l’Occupation sont difficiles à cerner, puisque de nombreuses incohérences et contradictions existent entre les sources. 

Avec son épouse Geneviève Albertolli, Pfannstiel de retour à Paris, participe à partir de juillet 1940 aux activités de l’ERR. Pour ses collections personnelles, il prend lui-même part à deux échanges avec l’organisation nazie. Il entretient par ailleurs des relations étroites avec Adolf Wüster et Kurt von Behr. À partir de janvier 1941, il a des contacts avec de nombreux informateurs et agents secrets. En avril de la même année, Helmut Knochen, chef du Sicherheitsdienst (SD) et August Moritz, directeur du service antimaçonnique du SD, font appel à ses services. Il devient également l’agent de Roland Nosek, chef du service politique du SD et réalise une grande enquête sur la synarchie. 

En août 1944, Pfannstiel quitte Paris pour Berlin, mais il y retourne le 17 mai 1945. Après une mission d’espionnage en Suisse, il est arrêté en France en octobre 1945 et détenu en attente de son jugement. En août 1950, il est jugé par un tribunal militaire au cours d’un procès incriminant six membres de l’ERR à Paris. Il est condamné à trois ans avec sursis et par conséquent libéré. Sa femme avait déjà été condamnée au travail forcé à perpétuité. Elle est détenue jusqu’en 1953. Au début de l’année 1951, le collaborateur déménage à Hambourg où il fonde un nouveau foyer. Jusqu’à sa mort en 1984, il continue à publier sur Modigliani, à rédiger des articles pour des revues d’art internationales et à collaborer à diverses expositions.  

Landeskunstschule de Hambourg (1923-1926)

National Archives Microfilm Publications, M 1782, Record Group 239, OSS ALIU Final Report, 01.05.1946, p. 62.

“Entretien avec Arthur Pfannstiel“. Le Soir, 25 février 1930, p. 2.

“Arthur Pfannstiel, espion du Reich opérait avenue Rapp“, Ce soir, 28 mai 1947, p. 3.