Retable de la Vierge

Retable constitué de plusieurs parties : une caisse polychromée, une statue de la Vierge à l’Enfant polychromée, deux volets peints, une prédelle peinte. Bâti de la caisse, des volets et de la prédelle en épicéa ; statue et parties ornementales de la caisse en tilleul.

Principaux manques : le couronnement (disparu, excepté la statuette de Saint Martin, Zürich, Schweizerisches Landesmuseum), les statues latérales de la caisse restées dans l’église de Morissen, les deux panneaux peints assemblés sur les côtés de la caisse, dits « volets fixes » (disparus), les parties latérales de la prédelle (supprimées).

Chronologie des interventions :

- Déposé vers le début du 18e siècle lors du renouvellement du mobilier religieux de l’église, le retable a été modifié : suppression des angles supérieurs externes des volets, prédelle réduite latéralement, dépose des deux panneaux peints dits « volets fixes », reprise de la polychromie, dépose du couronnement (?).

- Démembré probablement lors de la démolition de l’église et de la construction d’un nouvel édifice en 1867-1868, le retable a été à nouveau remanié au 19e siècle : remplacement d’éléments du bâti, restitution de parties de la sculpture, reprise de la polychromie ; probablement dépose des statues latérales de la caisse, dépose du couronnement (?).

- Après le départ du retable dans le commerce de l’art et peu avant l’acquisition par le Musée de l'Œuvre Notre-Dame en 1907, le retable a subi de nouvelles interventions : inversion des volets, retouches sur les peintures des volets, reprise de la polychromie, et dans la caisse, remplacement des deux sculptures restées dans l’église de Morissen.

- Étude et restauration fondamentales du retable en 1996-1997.

polychromie d’origine et polychromies postérieures, sur la caisse du retable et la statue de la Vierge à l’Enfant.

peinture d’origine avec retouches locales, au revers de la caisse, sur les volets et la prédelle.

caisse

chaque volet

prédelle

peinte sur un phylactère

peinte sur un phylactère

peinte sur un phylactère

Le programme iconographique du retable de Morissen répond aux dévotions locales. Sur les volets peints sont figurés saint Placide de Disentis, saint Maurice d’Agaune, saint Florin de Coire et saint Lucius, spécialement vénérés dans les Grisons et en Suisse. Les autres représentations appartiennent à l’iconographie traditionnelle de ce type de retable : le Christ et les apôtres en buste sur la face de la prédelle, le Christ de douleur entre la Vierge et saint Jean sur son revers. Dans la caisse, la Vierge à l’Enfant était à l’origine entourée de saint Jean Baptiste et de saint Jacques le Majeur, saint patron de l’église de Morissen.

Le lieu d’origine du retable, l’église de Morissen, a été identifié par Annie Kaufmann-Hagenbach et mentionné dans sa thèse pour la première fois (Kaufmann-Hagenbach, 1938, p. 91, pl. 435-437).

Maître-autel de l’église Saint-Jacques de Morissen (Suisse, Grisons). Retable mentionné en 1643 dans le compte-rendu d’une visite pastorale. Déposé vers le début du 18e siècle lors du renouvellement du mobilier religieux de l’église. Démembré probablement lors de la démolition de l’église et de la construction d’un nouvel édifice en 1867-1868. Caisse vide du retable mentionnée à Morissen au début du 20e siècle. Après le départ du retable dans le commerce de l’art, deux sculptures de la caisse, restées dans l’église de Morissen, Saint Jean-Baptiste et Saint Jacques, sont remplacées par un Saint Florian (MOND 468-2) et un Saint Sébastien (MOND 468-3). En 1906, retable chez Albert Steiger, antiquaire à Saint-Gall (Suisse), puis chez Kitzinger, antiquaire à Lindau (Allemagne) : retable proposé au musée de Coire, qui renonça à l’acquérir par manque de place. Acquisition à Strasbourg auprès de l’antiquaire Jacques Bastian, 1907. Musée des Beaux-Arts, Strasbourg (n° 6561). Musée de l’ŒuvreNotre-Dame, Strasbourg (inv. MOND 468-1).

Dans la caisse du retable est présentée, en position centrale, une statue de la Vierge à l’Enfant, qui était à l’origine entourée de deux sculptures, Saint Jacques et Saint Jean-Baptiste, restés dans l’église de Morissen. Ces deux saints ont été remplacés par Saint Florian MOND 468-2) et Saint Sébastien (MOND 468-3).

Dans la caisse du retable de Morissen, deux sculptures, Saint Jacques et Saint Jean-Baptiste (chacun H. 82 ; L. 26 ; P. 18 cm, sans les nimbes et les socles postérieurs), entouraient à l’origine la statue de la Vierge à l’Enfant. Restés dans l’église de Morissen, ces deux saints ont été remplacés par Saint Florian MOND 468-2) et Saint Sébastien (MOND 468-3) peu avant l’acquisition du retable par le Musée de l'ŒuvreNotre-Dame en 1907,

p. 96, 125 (visite pastorale mentionnant un retable dans l'église de Morissen en 1643).

p. 36-37, n° 1029 (« Retable à volets avec la Vierge et deux saints […]. Provenance du retable : Alsace. Deuxième moitié du XVe siècle. Musée des Arts décoratifs. Inv. n° 6561. Acheté dans le commerce d’antiquités à Strasbourg, en 1907. »).

p. 289, note 9 (Vierge à l’Enfant du retable rapprochée d’œuvres de l'atelier de Jörg Syrlin).