Caisse du retable de la Vierge

Bâti de la caisse (épicéa) constitué de cinq parties assemblées (le fond vertical, les deux faces latérales, le dessus, le dessous). Voûte et parties ornementales en façade (tilleul) constituées d’éléments assemblés.

- Faces latérales, dessus et dessous de la caisse, constitués par quatre planches assemblées à queues d’aronde.

- Fond vertical composé de deux parties réunies par un montant central : chacune, constituée de deux planches collées à plat-joint, s’insère dans des rainures ménagées d’une part sur le montant central, d’autre part sur les faces latérales du bâti ; montant central assemblé à tenons passants aux planches du dessus et du dessous de la caisse.

- Voûte, colonnettes latérales et réseau ajouré orné de feuillages : constitués par plusieurs pièces de bois assemblées et fixés à la caisse par des clous forgés.

- Interventions postérieures : restitutions sur les bords supérieurs de la caisse (19e siècle).

Polychromie d’origine ; emploi de mêmes matériaux et techniques sur les parties polychromées et peintes du retable ; peinture très lacunaire au revers de la caisse (vestiges d’une scène peinte non identifiée).

- À l’intérieur de la caisse, sur le fond vertical et sur la planche du dessous : traits noirs peints directement sur le bois pour délimiter les contours des trois sculptures, aux silhouettes laissées en réserve lors de la pose ultérieure de la préparation et de la dorure.

- À l’intérieur de la caisse, toile encollée appliquée sur les joints du fond vertical et sur la surface du fond prévue pour être ultérieurement dorée.

- Bois encollé ; préparation blanche d’épaisseur variable, appliquée en plusieurs couches (carbonate de calcium et colle protéinique) ; encollage sur la préparation.

- Lignes incisées dans la préparation sur le fond vertical, à l’intérieur de la caisse : lignes horizontales marquant le haut et le bas de la tenture ; lignes indiquant les contours des trois sculptures, dont les nimbes sont tracés au compas.

- Décor gravé dans la préparation sur le fond vertical, à l’intérieur de la caisse : sur la tenture, motifs végétaux évoquant une étoffe de soie.

- Fond doré de la caisse, feuillages du réseau : bol orangé, or ; or parti au bord des contours des sculptures sur le fond vertical.

- Quelques feuillages du réseau : bol orangé, argent, glacis rouge ou vert (vert au cuivre).

- Franges de la tenture : bol orangé, argent, vernis organique.

- Faces externes latérales et encadrement de la caisse : peinture faux-marbre vert.

- Moulures, arcs du réseau ajouré et colonnettes : alternance d’or, de rouge (vermillon) et de bleu (sous-couche noire [pigments organiques], azurite).

Caisse

Le lieu d’origine du retable, l’église de Morissen, a été identifié par Annie Kaufmann-Hagenbach et mentionné dans sa thèse pour la première fois (Kaufmann-Hagenbach, 1938, p. 91, pl. 435-437).

Maître-autel de l’église Saint-Jacques de Morissen (Suisse, Grisons). Retable mentionné en 1643 dans le compte-rendu d’une visite pastorale. Déposé vers le début du 18e siècle lors du renouvellement du mobilier religieux de l’église. Démembré probablement lors de la démolition de l’église et de la construction d’un nouvel édifice en 1867-1868. Caisse vide du retable mentionnée à Morissen au début du 20e siècle. Après le départ du retable dans le commerce de l’art, deux sculptures de la caisse, restées dans l’église de Morissen, Saint Jean-Baptiste et Saint Jacques, sont remplacées par un Saint Florian (MOND 468-2) et un Saint Sébastien (MOND 468-3). En 1906, retable chez Albert Steiger, antiquaire à Saint-Gall (Suisse), puis chez Kitzinger, antiquaire à Lindau (Allemagne) : retable proposé au musée de Coire, qui renonça à l’acquérir par manque de place. Acquisition à Strasbourg auprès de l’antiquaire M. Bastien, 1907. Musée des Beaux-Arts, Strasbourg (n° 6561). Musée de l’Œuvre Notre-Dame, Strasbourg (inv. MOND 468-1).

Dans la caisse du retable est présentée, en position centrale, une statue de la Vierge à l’Enfant, qui était à l’origine entourée de deux sculptures, Saint Jacques et Saint Jean-Baptiste, restés dans l’église de Morissen. Ces deux saints ont été remplacés par Saint Florian MOND 468-2) et Saint Sébastien (MOND 468-3).

p. 96, 125 (visite pastorale mentionnant un retable dans l'église de Morissen en 1643).

p. 36-37, n° 1029 (« Retable à volets avec la Vierge et deux saints […]. Provenance du retable : Alsace. Deuxième moitié du XVe siècle. Musée des Arts décoratifs. Inv. n° 6561. Acheté dans le commerce d’antiquités à Strasbourg, en 1907. »).

p. 289, note 9 (Vierge à l’Enfant du retable rapprochée d’œuvres de l'atelier de Jörg Syrlin).