Petridès, Paul
De nationalité britannique, il est naturalisé français le 19/09/1943.
6 avenue Delcasse
4 place de Budapest
Atelier de tailleur
Il débute autour de 1929 en aidant sa femme (courtière en tableaux) mais ne vend
son dernier atelier de tailleur qu’en 1938 ou 1939.
Né le 18 août 1901 à Chypre, Paul Pétridès s’installe en France en 1920. Il exerce d’abord la profession de tailleur dans différentes maisons, puis, au contact du tailleur Mazella, s’initie à l’art et accède à la Société des Amateurs et Collectionneurs d’Art vers 1928.
En 1925, il rencontre Odette Luz (née Bosc), peintre et courtière en tableaux qu’il épouse le 15 janvier 1929. Passionné par la peinture, il use d’abord de sa notoriété de tailleur pour rencontrer des artistes et obtenir d’eux des tableaux. Il commence ainsi à côtoyer Maurice de Vlaminck, Kees Van Dongen et surtout Maurice Utrillo avec qui il noue une solide amitié et signe un contrat d’exclusivité en 1937.
Entre 1938 et 1939, Pétridès liquide sa boutique de tailleur pour gérer la galerie de sa femme au 6 avenue Delcassé. De nationalité britannique, il quitte Paris en 1940 et peut y revenir grâce à l’intervention de sa femme auprès du peintre Lucien Adrion, qu’il a côtoyé avant la guerre et avec lequel il est en froid à partir de 1942. Jusqu’à l’obtention de la nationalité française le 19 septembre 1943, ses origines l’obligent à se rendre quotidiennement, puis une fois par semaine au commissariat de son quartier. Il est par ailleurs victime d’une campagne de diffamation dans la presse, accusé d’être juif.
Sous l’Occupation, Paul Pétridès est impliqué dans plusieurs ventes, en tant qu’intermédiaire, garant mais aussi acheteur. Il est en relation commerciale avec Georges Maratier, Lucien Adrion, Nicolas Matzneff et Charles Rocherand.
Après la guerre, quatre faits sont retenus contre lui : la participation à la vente de deux Rembrandt, l’achat de deux tableaux à la galerie d’Atri pour le compte de clients allemands, l’achat de trois œuvres spoliées à la collection Paul Rosenberg, et des échanges commerciaux avec le marchand Gustav Rochlitz. Des manquements dans sa comptabilité sont également observés. Après la guerre, il est ainsi accusé de “commerce avec l’ennemi” et d’“atteinte à la sûreté extérieure de l’État”. Le 23 mai 1949, l’instruction de la Commission nationale interprofessionnelle d’épuration se termine par un classement sans suite. La justice reconnaît la pression exercée par les occupants, la presse et Lucien Adrion. Il aurait par ailleurs contribué à la Résistance et aidé à cacher des collections juives. Il est condamné à une confiscation et une amende par le Comité de confiscation des profits illicites. Pétridès, reconnu dans la profession peut alors continuer à exercer sa profession de marchand de tableaux.
Paul Pétridès est un client de Gustav Rochlitz.
Walter Borchers - Paul Pétridès.
AN F12 9633 : PV d’interrogatoire et de confrontation 24/11/1945.
Rosner et Pétridès, tous deux marchands se côtoient déjà avant la guerre.
p. 117, 181.
p. 226, 544f., 559.