Bunel, Jacob
Fils de François I Bunel, frère de François II Bunel, il nait à Blois où il est baptisé catholique le 6 octobre 1558 dans la paroisse de Saint-Honoré (Dupré 1888, Lafond 1898, p. 28, Ardouin-Weiss 1984). Tout comme pour ce dernier, peu d’informations sont conservées pour cet artiste. Il aurait grandi en Touraine où il aurait été formé par son père. Une formation supplémentaire dans un autre atelier tourangeaux n’est pas connu. Par la suite, il aurait été en partie formé par Federico Zuccaro et Niccolò Circignani dit Il Pomarancio (v. 1530/35 – v. 1590) en Italie et aurait également visité l’Espagne où il aurait travaillé à la décoration du cloître de l’Escurial d’après Claude Vignon (Lafond 1898, p. 29 et 52). En réalité le cloître a été peint entre 1588 et 1595 par un suiveur de Federico Zuccaro, Pellegrino Tibaldi. Rien ne confirme que Jacob Bunel a participé à cette commande.
En 1599, Gherardo Borgogni, dans ses Rime di diversi illustri poeti di nostro tempo di nuovo posto in luce lui attribue un portrait équestre de Pirro Visconti Borromeo, possiblement en saint Georges, aujourd’hui disparu (Béguin 2003, p. 62). La confirmation de son séjour italien nous est donnée par une inscription au revers de son Flûtiste (Paris, musée du Louvre, RF 2001-14, cf. œuvres) signé et daté 1591 à « Venetia ».
À son retour, Lafond écrit qu’il s’installe à Blois où il produit de nombreux portraits, citant Jean Bernier. En réalité rien ne permet de le confirmer car Bernier écrit seulement qu’il y a quelques portraits à Blois de sa main « qui sont de bon goût » (Bernier 1682, p. 523). Il est plus probable qu’il se soit installé à Tours où il épouse vers 1595 Marguerite Bahuche, également peintre et originaire de cette ville. Cette dernière l’assiste dans ses travaux (Lafond 1898 p. 32 ; Ardouin-Weiss 1984 p. 4, sans référence).
En 1595, il semble récupérer la charge de peintre du roi qu’avait son frère et travaille à la décoration de la Petite Galerie du Louvre (auj. galerie d’Apollon, incendiée en 1661), avec Toussaint Dubreuil. En 1599, il vit rue de Seine à Saint-Germain des Prés, comme beaucoup d’artistes protestants (Ardouin-Weiss 1984 p.4, sans référence). Le 28 avril 1600, il est payé 100 écus pour des travaux au palais des Tuileries (Robert 1876, p. 28). À la mort de Dubreuil en 1602, il devient le peintre principal (Lafond 1898, p. 30-37). Dès 1608, il fait partie des premiers artistes à obtenir un logement dans la Grande Galerie du Louvre et reçoit 1200 l.t. de gages annuels ainsi que 300 l.t. pour l’entretien des peintures des Tuileries (Chennevières, 1872). Il continue sa charge auprès de Louis XIII à qui il aurait également donné des leçons de dessins d’après ses modèles (Lafond 1898, p. 48).
Peu d’œuvres parisiennes représentant des scènes religieuses sont conservées de cet artiste bien qu’elles soient documentées : Assomption de la Vierge pour le couvent des Feuillants, détruite en 1870 alors qu’elle fait partie des fonds du musée des Beaux-Arts de Bordeaux ; Descente de l’Esprit Saint sur la Vierge et les Apôtres pour l’église des Grands-Augustins, sans doute détruite à la Révolution ; décor de fresques à fond d’or des arcades du chœur de l’église de Saint-Séverin, dont peut être une fresque de Saint Jean-Baptiste serait un vestige et enfin les portraits de la Grande Galerie, également disparus (Lafond 1898, p. 38-41).
L’activité de portraitiste est également documentée. En 1602, il travaille également pour les Duplessis-Mornay puisqu’il est payé 124 l.t. pour un portrait de Charlotte Duplessis Mornay et copié par Antoine de la Recouvrance en 1609 (Fillon 1879, Béguin 2003, p. 61). L’inventaire après décès de Pierre Bonnard en 1642 indique que Bunel a peint un portrait de Mme de Guercheville, sans doute Antoinette de Pons, comtesse de La Roche-Guyon et marquise de Guercheville (Béguin 2003, p. 64 note 26). Sylvie Béguin propose également de lui attribuer un dessin de Duplessis-Mornay âgé, conservé à la bibliothèque de la Société de l’histoire du protestantisme français (Béguin 2003). Plusieurs dessins sont conservés de lui dont une ébauche d’un Portrait en pied de Henri IV (musée du Louvre, inv. 33594 ; Lafond 1898, p. 44-45).
Il meurt entre le 3 et le 8 octobre 1614 et est enterré le 15 de ce mois au cimetière du faubourg Saint-Germain (archive détruite en 1871, Lafond 1898, p. 49). Il meurt sans enfant.
Jacob Bunel aurait eu pour élève Claude Vignon. Ce dernier écrit dans une lettre qu’il était « le plus grand peintre qui fut en Europe, et même je me glorifie d'avoir reçu de sa bonté les premiers enseignements de la peinture » (Lafond 1898, p. 52). Lafond mentionne également un Jacob de Courcelles « retenu par » Bunel pour travailler à la décoration du Louvre. Sa réputation est importante puisqu’il est cité au XVIIe siècle en exemple par Marolles et Félibien.
Jean Bunel est le père de François I Bunel, lui-même père de François II Bunel et de Jacob Bunel.
Jean Bunel est le père de François I Bunel, lui-même père de François II Bunel et de Jacob Bunel.
p. 521-524
p. 75, p. 103, p. 214 et p. 322-323
p. 40
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