Portement de croix
On doit à André Reyne et Daniel Bréhier d'avoir mis en lien ce Portement de croix signé et daté « SIMO[N] DE CHALO[N]S EN CHA[M]PEIGNE LA PEINT 1548 » avec un prix-fait pour un tableau du même sujet commandé le 13 mars 1548 par deux chanoines, Adrien Peretti et Antoine Subject, préchantre et archidiacre de Notre-Dame-des-Doms (Avignon, ADV, 1 G 739, fol. 181v-182v). Le document indique que le retable est destiné à la chapelle de la Croix de la Métropole. Antoine Subject avait entrepris le réaménagement de la chapelle. On sait que l'encadrement d'origine du Portement comportait ses armoiries (de gueules, au croissant d'or et au chardon tigé et feuillé de même). C'est lui qui est représenté dans sa tenue rouge de chantre de Notre-Dame-des-Doms. Malgré les emprunts à l'art du Nord, notamment de Dürer, on repère des citations italiennes (par exemple les soldats à cheval proviennent du Portement de croix de Raphaël et de la Bataille au coutelas de Giulio Romano , l'homme tenant la croix est un détournement des Troyens faisant entrer dans leurs murs le cheval de bois de Jean Mignon d'après Luca Penni, et le Christ, le bourreau et le larron sont copiés de Sebastiano del Piombo ; Larraz 2022). On notera la mise en scène particulière de la signature, appliquée sur un feuillet lui-même accroché à une palette de peintre, un discours intellectuel à rattacher au statut des artistes en pleine mutation au XVIe siècle.
Avignon, commande de l’archidiacre et préchantre Antoine Subject en 1548 pour la chapelle de la Croix de Notre- Dame-des-Doms ; saisi en 1792 ; Aimargues (Gard), église Saint-Saturnin
n°1
p. 109, n° 22
p. 398